Test Motorola Edge 40 Pro : Un smartphone haut de gamme accessible mais imparfait

De nos jours, quand on parle de smartphones haut de gamme, on se réfère à des appareils qui coûtent majoritairement plus de 1000€. Ce n’est pas le cas de ce Motorola Edge 40 Pro, qui propose tout ce qu’offrent les autres modèles à un tarif plus attractif.

Design du Motorola Edge 40 Pro

Le Motorola Edge 40 Pro ne représente certainement pas une révolution dans le domaine du design des smartphones. Cependant, il n’en est pas moins une exécution remarquable de ce à quoi devrait ressembler un smartphone haut de gamme en 2023.

Dans un premier temps, le smartphone est intégralement construit en matériaux nobles, ici du verre et de l’aluminium. Après avoir testé une bonne série de produits d’entrée de gamme de la marque, cela fait du bien de retrouver un smartphone Motorola un peu mieux construit.

Si c’est le modèle noir que j’ai entre mes mains aujourd’hui, une finition bleue est également disponible. Motorola prend le risque d’introduire de la couleur sur un smartphone qui se veut professionnel, ce qui est assez courageux, mais tout à fait respectable.

Commençons par le dos du smartphone. Ce dernier est, naturellement, fait d’une large plaque en verre. Cette dernière a été traitée afin d’obtenir une texture douce au touché, ainsi qu’un aspect granuleux visuellement. L’effet est si bien réussi que, de loin, on pourrait se méprendre et croire que le dos est en plastique.

Au milieu du dos de ce Edge 40 Pro il est possible de trouver le logo de Motorola. Ce dernier est en verre noir brillant, contre l’effet noir matte du reste du dos. C’est une technique que de plus en plus de constructeurs utilisent, à juste titre selon moi. Cela permet d’ajouter du branding de manière assez élégante et relativement discrète.

Vers le bas se trouvent les mentions obligatoires. À l’heure où de plus en plus de constructeurs les cachent sur les bords de leurs smartphones, Motorola les affiche encore fièrement au dos. Enfin, elles restent aussi discrètes que possible.

C’est toujours au dos qu’il est possible de trouver le module photo, particulièrement petit pour un smartphone de cette génération. Motorola n’a pas pris le même chemin qu’Apple avec l’iPhone 14 Pro Max et n’a pas inclus un module photo qui prend la moitié de la superficie du téléphone.

Il s’agit d’un point que j’apprécie beaucoup, n’étant pas un grand fan des modules photo démesurés. Cependant, assez ironiquement, cette petite taille lui donne un aspect “ancienne génération”. Le module photo du Edge 30 Ultra pourrait faire croire que ce dernier succède au modèle actuel.

Toujours est-il que ce module enferme trois capteurs photo ainsi qu’un flash. Ces derniers sont disposés de manière assez classique. Nous allons revenir sur leurs caractéristiques dans la partie dédiée à cet effet.

Les bords du smartphone sont faits en aluminium mat, lui aussi doux au toucher. Il est, je trouve, particulièrement bien réalisé. Le smartphone étant équipé de bords incurvés, la partie en aluminium s’affine à droite et à gauche, pour reprendre toute l’épaisseur du produit en haut et en bas.

Sur les bords nous retrouvons un total de huit antennes particulièrement bien dissimulées derrière un plastique à la couleur presque identique à celle de l’aluminium. Il est également possible d’observer les deux haut-parleurs, dont un se trouve en dessous et l’autre sur le dessus du téléphone.

Motorola affiche fièrement sa certification Dolby Atmos en l’imprimant sur le dessus du smartphone. Ça reste un texte relativement discret qui frôle l’invisible à partir d’une certaine distance. Sur le dessous, d’autres écritures indiquent le numéro de modèle, la provenance et d’autres informations spécifiques.

Sur la droite du smartphone, il est possible d’apercevoir le bouton de verrouillage ainsi que les boutons de contrôle du volume. Ces derniers, bien qu’ils fassent partie du même module, prennent la forme de deux boutons séparés, ce que j’apprécie pas mal.

Cependant, le bouton de verrouillage est à mon avis trop semblable aux boutons de volume, ce qui peut générer des appuis accidentels. J’aurais préféré voir soit un bouton plus long, soit un bouton plus séparé des contrôles du volume.

Finissons par la partie que vous allez voir le plus souvent, qui est donc l’écran. Comme le dos, ce dernier est légèrement arrondi des quatre côtés. Naturellement, le degré d’arrondissement est plus élevé à droite et à gauche par rapport à en haut et en bas.

Comme c’est la norme de nos jours, la fac avant ne propose quasiment aucun élément esthétique. La grille pour le haut-parleur d’appel est cachée dans la bordure afin de laisser davantage de place à l’écran. Ce dernier n’est plus qu’interrompu par une caméra en poinçon.

Le Motorola Edge 40 Pro est un smartphone assez imposant, de par son grand écran de presque 7 pouces. Ses dimensions exactes sont les suivantes :

• Longueur : 161,2 mm
• Largeur : 74 mm
• Épaisseur : 8,6 mm

Le poids de ce smartphone est particulièrement bas. Avec seulement 199 grammes, on est bien en dessous de la majorité des autres produits dans cette gamme de prix. Pour autant, malgré cette légèreté, les matériaux nobles aux bonnes finitions lui permettent de conserver un ressenti haut de gamme en main.

La prise en main de ce Motorola Edge 40 Pro est d’ailleurs excellente. C’est un smartphone qui n’est clairement pas fait pour les petites mains, contrairement à un Asus Zenfone 9 par exemple. Cependant, ses courbes bien gérées le font paraître pour plus petit qu’il ne l’est réellement.

La marque a donc su proposer un smartphone élégant, à l’esthétique sobre, avec des matériaux nobles et de bonnes finitions. Nous avions déjà été surpris par le travail de Motorola sur le Edge 30 Neo. C’est donc plutôt normal que le constructeur fasse encore mieux sur son modèle haut de gamme.

Caractéristiques du Edge 40 Pro

Performances du Edge 40 Pro

En ce qui concerne les performances, le Motorola Edge 40 Pro propose tout ce qu’il se fait de mieux de nos jours. Tous les composants sont de dernière génération.

Le smartphone est donc, dans un premier temps, équipé d’un SoC Snapdragon 8 Gen 2. Il s’agit de la toute dernière génération de puces Qualcomm. Celles-ci apportent beaucoup de performances et, surtout, une meilleure efficience par rapport à la génération précédente. La chauffe et la consommation énergétique seront donc moindres.

Naturellement, la puce graphique est une Adreno 740. C’est ce qu’il se fait de mieux du côté d’Android. Il s’agit de la première puce à prendre en charge le Ray Tracing de manière native.

Ce sont 12 Go de LPDDR5X qui vous permettront de faire tourner toutes les applications en multitâche. À nouveau, c’est la spécification de mémoire vive la plus rapide sur mobile. Nos attentes sont donc élevées.

Finalement, pour votre stockage, il faudra se contenter de 256 Go de stockage non extensible. Motorola ne propose pas davantage d’options, ce que je trouve dommage. 256 Go ce n’est pas rien, mais pour un smartphone haut de gamme, on est en droit de s’attendre à une option supérieure. Enfin, il est tout de même possible de se rassurer avec le fait qu’il s’agisse de stockage UFS 4.0.

Sur le papier, Motorola vend donc un smartphone entièrement de dernière génération. C’est excellent pour ce prix, surtout quand on se rappelle que d’autres constructeurs vendent encore des smartphones avec un Snapdragon 8+ Gen 1 pour plus cher, notamment le Huawei P60 Pro.

Performances CPU

Le Motorola Edge 40 Pro est équipé de la dernière génération de SoC Qualcomm, le fameux Snapdragon 8 Gen 2. Cette puce n’est plus toute récente, un bon nombre de smartphones l’utilisent déjà. Cela me donne pas mal de choix pour faire des comparaisons.

J’ai choisi de le comparer au Honor Magic 5 Pro, l’un de mes derniers smartphones Android préférés, ainsi qu’au Xiaomi 13 Pro, qui est peut-être le smartphone sous Android le plus performant.

Comme toujours, j’ai commencé par le toujours aussi biaisé Geekbench 6, qui a mesuré un total de 5073 points en multi-core. C’est légèrement au-dessus du Magic 5 Pro mais toujours bien en dessous du Xiaomi 13 Pro. On est à peu près dans la moyenne de ce que peut proposer ce SoC.

En Single Core, j’ai pu mesurer 1950 points, ce qui est également très bon. Le Edge 40 Pro se situe tout pile au milieu entre les deux autres smartphones.

Globalement, les performances sont dans la moyenne de ce que peut proposer le Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2. On est loin des performances ultra élevées que l’on peut trouver sur un Xiaomi 13 Pro, certes, mais ça reste tout à fait acceptable.

Performances RAM et stockage

Côté stockage, le Motorola Edge 40 Pro dispose d’une petite quantité de 256 Go en UFS 4.0. Ce stockage n’est pas extensible et d’autres options ne sont pas proposées. Quand je parle de petite quantité, j’abuse un peu, mais pour un haut de gamme j’aurais aimé voir une option d’au moins 512 Go.

Le stockage utilise tout de même la dernière spécification UFS 4.0, ce qui est rassurant. J’ai pu mesurer des débits de 1649 Mo/s en lecture et 1100 Mo/s en écriture, ce qui est dans la moyenne haute de ce que l’on trouve sur Android.

À nouveau, le constat est le même que pour les performances CPU. On est au-dessus de ce que peut proposer un Honor Magic 5 Pro, mais les performances sont moins bonnes que sur le modèle haut de gamme de Xiaomi.

En ce qui concerne la mémoire vive, les 12 Go de RAM en LPDDR5X devraient tout à fait suffire pour vos usages en multitâche. S’ils ne vous suffisent pas, un mode SWAP permettra d’augmenter la quantité de RAM dédiée jusqu’à 3 Go de votre stockage interne à cet effet.

J’ai pu mesurer des débits de 2516 Mo/s en lecture et 2556 Mo/s en écriture. Cette fois, les choses changent un peu. Le Motorola Edge 40 Pro est le plus lent de nos trois smartphones, avec des débits très légèrement inférieurs au Xiaomi 13 Pro.

La latence mesurée est de 109 ns, ce qui est plutôt élevé. Dans l’absolu, ça reste de très bonnes performances qui vous permettront de basculer d’une application à l’autre rapidement et sans accrochage. Cependant, c’est un peu moins que ce que propose la concurrence.

Performances GPU

C’est une puce graphique Adreno 740 qui se charge de propulser les graphismes de ce Motorola Edge 40 Pro. C’est une puce graphique décente, loin d’être parfaite certes, mais c’est ce qu’il se fait de mieux sur Android de nos jours.

Pour tester les performances graphiques, j’ai utilisé le très populaire 3D Mark. J’ai pu mesurer des scores tout à fait satisfaisants, mais avec beaucoup de chauffe. Les performances se dégraderont donc inévitablement lors des longues sessions de jeu.

J’ai tout de même pu mesurer 8079 points sur Wild Life, ce qui est tout à fait respectable. En stress test, si le meilleur score est de 10125 points, le pire est de 6099, ce qui représente une baisse de performances de presque 50%.

Globalement, les performances graphiques sont bonnes et suffiront amplement pour jouer à la grande majorité des jeux pour mobile. Le seul point noir est la chauffe, mais Motorola n’est que partiellement responsable pour cela.

Écran du Edge 40 Pro

L’écran du Motorola Edge 40 Pro est composé d’une dalle OLED de 6,67 pouces de diagonale, protégée par du verre Gorilla Glass Victus. Il s’agit de la toute dernière génération disponible, qui devrait limiter le nombre de rayures tout en évitant à votre écran de se briser à la première chute.

Cette dalle est d’une définition de 2400 x 1080 pixels, ce qui équivaut à du Full HD au ratio 20:9. Si ça ne fait pas autant vendre que de la 2K, c’est une définition tout à fait acceptable pour cette taille d’écran.

Nous sommes donc sur une résolution de 394 ppp, ce qui est très bon. Les pixels sont impossibles à distinguer l’un de l’autre. Tout est parfaitement net, même le texte le plus fin.

Cet écran dispose d’une fréquence de rafraîchissement de 165 Hz, ce qui est plus élevé que la plupart des smartphones. À ce prix-là, je considère que le 120 Hz est le strict minimum. Motorola ne s’est donc pas contenté du minimum et a proposé encore plus.

Grâce à ce taux de rafraîchissement élevé, ce smartphone devient extrêmement agréable à utiliser. Toutes les actions et animations sont hyper fluides et naturelles. C’est un véritable bonheur visuel.

Les 1300 cd/m2 de luminosité en pic permettent non seulement d’atteindre confortablement le standard HDR10+, mais pourront également vous aveugler en pleine nuit si nécessaire. Autant dire que l’écran est parfaitement visible, même en plein soleil.

Les bords de l’écran sont légèrement incurvés. Nous sommes dans une période de transition où les constructeurs semblent vouloir enfin retourner sur des écrans parfaitement plats, mais personne ne veut faire le premier pas.

On se retrouve donc avec ces incurvations de moins en moins drastiques, au point où il est légitime de se demander à quoi bon proposer un écran incurvé. Autant mettre un écran plat, ce qui satisfera tout le monde.

Enfin, Motorola a plutôt bien géré ces incurvations d’un aspect logiciel, en décalant tous les éléments vers le centre de l’écran. Vous n’aurez donc pas à batailler pour taper la lettre A sur le clavier. Toutefois, les appuis accidentels sont toujours là et peuvent être problématiques.

Finalement, en ce qui concerne les couleurs, Motorola propose deux modes, au même titre que tous les autres constructeurs. On retrouve donc un profil vif, qui propose des couleurs très éclatantes, ainsi qu’un mode normal, qui se concentre davantage sur la précision.

L’écran du Motorola Edge 40 Pro est donc très bon. Dans cette gamme de prix, il est difficile de trouver un autre smartphone avec un écran qui en propose autant.

Appareil photo du Edge 40 Pro

Le Motorola Edge 40 Pro dispose de trois capteurs photo, présents au dos du smartphone dans un module d’une taille, pour une fois, raisonnable. Les caractéristiques des différents capteurs sont les suivantes :

Lorsque j’ai découvert la fonction macro dans l’application photo, j’ai pris peur en pensant que Motorola avait inclus le, très critiqué, capteur macro de 2 MP sur un smartphone haut de gamme. Heureusement ce n’est pas le cas, le Edge 40 Pro est très bien équipé sur le papier.

En parlant de fonctionnalités, la liste complète des différents modes de prise de photos et vidéos est la suivante :

• Photo
• Vidéo
• Portrait
• Macro
• Slow Motion
• Pro
• Panorama
• Dual Capture
• Night Vision
• Scan
• Ultra-Res
• Timelapse

Si la liste peut sembler longue, Motorola est resté relativement raisonnable sur les fonctionnalités, surtout par rapport à d’autres constructeurs chinois. On ne retrouve pas de mode nourriture, sport ou autres fantaisies auxquelles nous sommes malheureusement habitués.

Sur le papier, le Motorola Edge 40 Pro vend donc du rêve, mais nous le savons tous, aujourd’hui la photo sur smartphone c’est surtout une question de logiciel. Penchons-nous donc sur les clichés pris avec ce téléphone.

Photo automatique

En mode automatique, le Motorola Edge 40 Pro semble s’en sortir plutôt bien. Les photos prises avec son capteur de 50 MP sont claires et nettes, avec des couleurs peut-être un peu saturées, mais c’est quelque chose qui a tendance à plaire aux yeux non-initiés à la photographie.

L’autofocus est rapide et l’exposition est globalement bien gérée. L’ouverture f/1.8 permet d’obtenir pas mal de bokeh naturel à condition d’être assez proche du sujet. Pris à part, on n’a rien à redire sur les photos du Motorola Edge 40 Pro.

C’est lorsque l’on compare les clichés à d’autres smartphones que le Motorola déçoit. Le Galaxy Z Fold 4 que j’utilise au quotidien est équipé de caméras qui pourraient être présentes sur un smartphone au même prix que ce Edge 40 Pro. Pourtant, le résultat est bien plus naturel.

Les photos prises avec ce smartphone manquent de naturel par rapport à ce que l’on peut obtenir ailleurs. Les bords des objets sont trop nets, comme si un filtre avait été appliqué après coup. Il en est de même pour les couleurs qui, prises à part, semblent bonnes, mais sont bien trop saturées une fois comparées.

Ce Motorola Edge 40 Pro prouve donc que, de nos jours, il n’y a pas de mauvais smartphones en ce qui concerne la photo. Il existe simplement des smartphones moins bons que d’autres et pour savoir ça, il faut comparer, chose que l’on ne fait pas systématiquement.

Photo Zoom

Le Motorola Edge 40 Pro est équipé d’un capteur ultra grand-angle de 50 MP ainsi que d’un capteur téléphoto de 12 MP. Si le premier a de quoi nous surprendre, le second nous laisse un peu sur notre faim. J’aurais aimé voir les trois capteurs à 50 MP, afin d’éviter ce sentiment de compromis.

Le smartphone propose donc un mode ultra grand-angle x0,5, ainsi qu’un Zoom n’allant que jusqu’à x16. C’est assez peu sur un smartphone de nos jours, surtout par rapport à la concurrence. Toutefois, si Motorola voulait économiser quelques euros sur les coûts de fabrication, je suis heureux qu’ils l’aient fait dans un domaine aussi peu important que celui-ci.

Si le chiffre peut paraître faible, la réalité c’est que ces zooms super lointains sont assez rarement utilisés au quotidien. La réelle utilité d’un Zoom x100 sur un smartphone, c’est de pouvoir proposer davantage de marge et obtenir un meilleur résultat dans des zooms inférieurs, en x10 par exemple. Enfin, parlons des résultats.

En mode grand-angle, les photos sont relativement bonnes. J’aurais aimé un peu plus de piqué, afin de capturer davantage de détails. C’est quelque chose qui semble pouvoir être ajusté avec une mise à jour logicielle.

En mode zoom, les détails se perdent assez vite. Le basculement entre le capteur classique et le capteur téléphoto se fait ressentir, au point où prendre une photo en x1 puis la zoomer peut parfois offrir un meilleur résultat.

C’est sans surprise que le résultat se détériore encore plus au fur et à mesure que l’on zoome. Cependant, j’apprécie l’approche de Motorola dans son traitement logiciel. Là où d’autres constructeurs auraient appliqué un filtre lissant les détails afin d’éliminer les artéfacts et le grain, Motorola l’assume complètement.

Le résultat est donc moins lisse, mais permet de préserver davantage de détails. Les pierres de la cathédrale que j’ai prise en photo ne se transforment pas en aplats de couleur, contrairement à ce que feraient d’autres smartphones.

On ne va pas passer par quatre chemins, en mode zoom, le Motorola Edge 40 Pro n’est pas à la hauteur d’un smartphone haut de gamme. Il n’est pas non plus bon à jeter, mais si la photo est réellement un point important pour vous, d’autres smartphones vous satisferont davantage.

Photo selfie

Le capteur à la plus grande résolution sur le Motorola Edge 40 Pro est le capteur frontal. Avec un total de 60 MP, la marque semble avoir créé ce smartphone pour les narcissiques qui ne cessent de se prendre en photo.

Plaisanteries à part, mes attentes étaient élevées et n’ont pas été tout à fait satisfaites. Le problème semble toutefois venir entièrement du traitement logiciel. Tout espoir n’est donc pas perdu.

Dans un premier temps, alors que je m’attendais à beaucoup de détails, ma peau semble avoir été lissée numériquement. Mon visage n’a plus aucune texture, ce qui m’évite des heures de retouche pour mes stories Instagram, certes, mais ce n’est pas nécessairement désirable sur une photo brute.

Les couleurs semblent également avoir été ajustées. Je n’ai pas un teint aussi pâle que ça en réalité, d’autant plus que la photo a été prise durant la golden hour, juste avant le couché du soleil. À nouveau, ce n’est pas bon à jeter, mais si l’on compare à d’autres smartphones, le résultat est assez moyen.

Par contre, ce qui est amusant, c’est que tous ces défauts disparaissent en mode grand-angle. Ma peau regagne de la texture et de la couleur. Le lissage numérique disparaît complètement. Pour des selfies de meilleure qualité, pensez donc à basculer en grand-angle.

Interface MyUX

L’interface de Motorola est très polarisante. Elle prend une approche différente par rapport aux autres constructeurs. Là où Samsung et Honor visent à se différencier le plus possible d’Android Stock, en proposant une expérience propre à eux et leur écosystème, Motorola assume complètement ses racines et offre quelque chose de très proche d’Android par défaut.

Déjà, esthétiquement, on retrouve quelque chose de très proche à un Pixel 7 par exemple. Si le smartphone ne tourne pas sous la surcouche Material You, on ne peut pas vous blâmer si vous pensiez que c’était le cas.

Le smartphone propose le style de navigation par défaut d’Android, avec quelques pages sur l’écran d’accueil qui mettent en avant certaines applications et widgets, ainsi qu’un tiroir d’applications qui liste toutes les applications installées sur le smartphone. C’est ma disposition préférée, mais j’entends totalement que ce n’est pas l’avis de tout le monde.

Motorola propose également ce qu’ils appellent la disposition ouverte. Dans ce mode, toutes les applications se retrouvent sur l’écran d’accueil et le tiroir d’applications est désactivé. Cela permet d’obtenir une expérience plus proche de celle d’un iPhone ou d’un smartphone Huawei.

Le constructeur mise d’ailleurs beaucoup sur la personnalisation de l’interface. Dans l’application Moto, toute une catégorie est dédiée à cet effet. Elle permet la customisation de la police d’écriture, des couleurs, de la taille des icônes, mais également de leur apparence.

Tant qu’on parle d’applications, c’est peut-être le point noir de l’interface de Motorola. Si la présence de certaines applications est compréhensible, notamment les différents utilitaires du constructeur, les jeux et autres applications tierces installées par défaut ne sont clairement pas nécessaires.

Pour rajouter une couche, après la configuration, Motorola vous envoie une notification impossible à ignorer vous invitant à terminer la configuration. C’est un mensonge, puisqu’il s’agit simplement d’une invitation à installer davantage d’applications. Le bloatware est donc un peu trop excessif à mon goût.

Enfin, globalement l’interface est très stable. Je n’ai rencontré aucun bug ni aucun ralentissement lors de mon utilisation. Tout semble bien optimisé. L’esthétique est également assez consistante entre les différentes applications et les différents menus, ce qui est toujours appréciable.

Concernant les mises à jour, Motorola n’est pas toujours le meilleur élève à ce sujet. C’est rarement le premier constructeur à proposer les dernières versions d’Android. À l’heure où j’écris cet article, le 17 mai 2023, le smartphone tourne encore sous le patch de sécurité de février d’Android 13 sans nouvelle mise à jour en vue. C’est un point noir sur lequel le constructeur se doit de s’améliorer.

Connectivité du Edge 40 Pro

Le Motorola Edge 40 Pro est très bien équipé en termes de connectivité. Le smartphone prend déjà en charge le Wi-Fi 7, technologie pourtant encore émergente. Le Wi-Fi 6E est pourtant encore toute récente.

Au vu du tout petit nombre de routeurs compatibles Wi-Fi 7, ce n’est pas encore très utile. Cependant, quand ce sera démocratisé, vous serez parmi les premiers à en profiter. Le smartphone prend également en charge le Wi-Fi 6E, le Wi-Fi 6 et toutes les technologies antérieures.

La 5G est également à l’ordre du jour sur ce Edge 40 Pro. Toutes les fréquences majeures sont supportées, dont la fréquence de cœur de la 5G non millimétrique que l’on utilise en France.

Personnellement, je suis chez SFR et je n’ai remarqué aucun ralentissement suspect qui pourrait provenir du smartphone. Il capte le réseau parfaitement et offre des débits tout à fait satisfaisants.

Le Motorola Edge 40 Pro est équipé du Bluetooth 5.3, qui est la toute dernière norme en date. Elle vous permettra de connecter vos accessoires sans fil avec un minimum d’impact sur votre autonomie.

D’après les paramètres pour développeur, le Edge 40 Pro prend en charge les codes Qualcomm aptX, aptX HD, aptX Adaptive ainsi que le LDAC. Pas de LHDC 5.0 cependant, ce qui est dommage. Je ne pourrais pas en profiter avec mes Nothing Ear (2).

Le smartphone prend également en charge le NFC, qui vous permettra principalement de payer sans contact avec Google Pay, si tant est que votre banque supporte la technologie. Je n’ai rencontré aucun problème en l’utilisant, ce qui est plutôt rassurant.

Finalement, terminons par la connectique physique. Celle-ci se réduit à un seul port USB-C. On n’est pas près de voir le retour du port Jack de si tôt. Que ce soit une bonne ou une mauvaise chose, votre avis sur le sujet est aussi valide que le mien.

Qualité audio du Edge 40 Pro

Les haut-parleurs du Motorola Edge 40 Pro semblent être la fierté du constructeur. Leur certification Dolby Atmos est fièrement inscrite sur le dessus du smartphone. La marque parle même de qualité cinéma sur la page produit de son site. J’avais donc hâte de tester cela.

La certification Dolby Atmos est censée garantir un certain degré d’immersion sonore et, sur ce point, Motorola s’en sort très bien. Le placement intelligent des deux haut-parleurs permet d’obtenir une séparation droite-gauche assez impressionnante pour un objet qui reste relativement petit.

On n’est pas sur un système surround, loin de là, mais il sera possible de différencier un son joué entièrement à gauche d’un son joué entièrement à droite. Pour un smartphone, c’est déjà assez impressionnant.

En ce qui concerne la qualité sonore elle-même, je reste un peu sur ma faim. Ce n’est pas bon à jeter, mais le son reproduit par les haut-parleurs reste assez fin, avec peu de basses et une insistance sur les fréquences aiguës que je n’apprécie pas particulièrement. Au moins les dialogues seront parfaitement audibles, ce qui est une bonne chose si vous passez fréquemment des appels en haut-parleur.

Les haut-parleurs émettent un son fort qui restera audible même à une certaine distance. Ça ne suffira pas pour sonoriser votre palace, mais vous permettra de regarder vos tiktoks sur vos toilettes sans trop de soucis.

On n’en parle pas habituellement sur le site, mais je tenais à dire quelques mots sur le microphone de ce smartphone, qui m’a plutôt déçu. On sait faire d’excellents microphones pour smartphones de nos jours. Celui du Samsung Galaxy S23 Plus, par exemple, pourrait tout à fait remplacer plus d’une installation audio pour de l’enregistrement vocal. Alors, il est plus que regrettable que celui de ce Motorola Edge 40 Pro soit mauvais.

Les dialogues sont parfaitement compréhensibles, mais au même titre que pour les haut-parleurs, il y a une trop forte insistance sur les fréquences aiguës. Cela résulte en des enregistrements bien trop clairs, parfois stridents. Si vous êtes donc parfaitement compréhensibles, on n’a pas nécessairement envie de vous écouter.

Autonomie du Edge 40 Pro

Le Motorola Edge 40 Pro est équipé d’une batterie de 4600 mAh. C’est légèrement en dessous de ce que propose la concurrence, mais avec une bonne optimisation logicielle cela ne devrait pas poser de problèmes.

J’ai pu tenir une journée entière sans trop de soucis, avec un usage plutôt élevé de réseaux sociaux et d’écoute de musique. J’ai également lancé quelques légers benchmarks graphiques, afin d’émuler le fait de jouer à un jeu moyen.

J’ai fini ma journée avec une quinzaine de pourcents restants, ce qui est tout à fait respectable. Ce n’est pas l’autonomie la plus élevée du marché, ce titre est sans doute destiné à l’iPhone 14 Plus, mais ça reste globalement bon.

Si jamais vous vous retrouvez avec votre batterie à plat, le chargeur de 125W inclus dans la boîte vous permettra une recharge rapide. Certes, ce ne sont pas les 200W que proposent d’autres constructeurs, mais ça reste suffisamment rapide pour la plupart des usages, tout en étant plus raisonnable et limitant donc les dégâts sur la batterie.

Verrouillage et sécurité du Edge 40 Pro

Le Motorola Edge 40 Pro est équipé d’un capteur d’empreintes optique, présent sous l’écran. C’est la solution la plus lente pour intégrer un capteur sous l’écran. L’autre solution serait un capteur sonique, mais ce dernier ne semble être présent que sur les smartphones de Samsung.

S’il est assez précis, le capteur est bien trop lent. Sa configuration est également une corvée et m’a pris plus d’une minute au total. On est loin des prouesses du Vivo X80 Pro. De plus, pour remuer le couteau dans la plaie, je trouve le placement assez mauvais.

Le capteur se situe tout en bas du smartphone, ce qui est une position assez peu naturelle. Cela force à faire de la gymnastique avec ses doigts. À cause de ce placement, lorsque vous déverrouillez le smartphone à une main, ce dernier se retrouve déséquilibré et risque de tomber plus facilement.

C’est donc la première fois sur CharlesTech que je vous recommande d’utiliser la reconnaissance faciale. Celle-ci est toujours en 2D et n’est donc pas très sécurisée, mais utiliser le capteur d’empreintes est bien trop contraignant.

En ce qui concerne la sécurité de vos données, Motorola utilise le système ThinkShiled afin de les protéger contre les malware, le phishing et d’autres menaces. La marque mise fortement sur la sécurité, notamment avec l’application Moto Secure qui permet de gérer la sécurité des différents réseaux.

Test Motorola Edge 40 Pro : Avis

Le Motorola Edge 40 Pro n’est pas le smartphone parfait. Il propose beaucoup de bonnes choses, notamment son écran, son interface et ses performances. D’autres choses sont moins bonnes, comme son capteur d’empreintes. En photo, ce n’est pas le roi non plus.

Proposé à un prix d’environ 900€, c’est un smartphone que je pourrais recommander aux enthousiastes d’Android. Aux geeks dans l’âme qui portent un réel intérêt à la surcouche de leur smartphone et aux détails comme le taux de rafraîchissement d’un écran. Pour les autres, d’autres modèles qui se concentrent davantage sur la qualité photo, par exemple, semblent être plus adaptés.