Test HMD Skyline : Un design dépassé mais un smartphone convaincant

Le HMD Skyline est un smartphone qui mise sur la réparabilité et la durabilité, un choix rare dans le secteur. Son design, inspiré des anciens modèles emblématiques, combine des matériaux modernes avec une ergonomie controversée. Doté d’un écran OLED de 6,55 pouces avec une fréquence de rafraîchissement de 144 Hz, il vise à séduire les utilisateurs exigeants. Sa configuration triple caméra promet des performances solides en photo, tandis que la connectivité 5G et le support de la charge sans fil enrichissent l’expérience. Alors, que vaut cet HMD Skyline ? La réponse dans ce test complet.

Caractéristiques du HMD Skyline

Design : réparable, mais pas esthétique

HMD adopte une approche singulière avec le Skyline, en mettant l’accent sur la réparabilité plutôt que sur l’esthétique. La coque arrière est amovible, ce qui permet un accès facile à certains composants, rendant les réparations possibles pour la plupart des utilisateurs. Nous y reviendrons plus tard.

Sur le plan du design, le HMD Skyline rappelle le Nokia N9, avec ses coins anguleux, ses côtés supérieurs et inférieurs plats, et un cadre latéral arrondi. Les angles arrondis de l’écran contrastent fortement avec les lignes droites du cadre, évoquant davantage l’esthétique du Nokia N9.

Les côtés gauche et droit du cadre arrondi offrent une bonne prise en main, mais les coins pointus peuvent être gênants pour certains utilisateurs, car ils appuient contre la paume à chaque utilisation. Ce design pourrait séduire ou rebuter selon les préférences de chacun.

Le dos, bien qu’amovible, est en verre avec une finition givrée. Le module de la caméra dépasse peu, et la surface en verre est agréable au toucher, bien qu’un peu glissante. Les empreintes et traces de doigts restent discrètes, sur la version bleue testée.

Le cadre intègre un bouton personnalisable sur la gauche, avec une texture permettant de le localiser facilement sans regarder. Ce bouton peut être assigné à différentes applications ou actions.

Sur le côté droit se trouvent les boutons de volume et d’alimentation, positionnés assez haut sur le cadre, ce qui oblige à tendre le pouce pour les atteindre. De plus, le bouton d’alimentation est aligné avec le cadre, le rendant difficile à localiser sans le voir.

Le lecteur d’empreintes digitales latéral n’a pas convaincu, notamment par rapport à ceux placés sous l’écran, jugés plus pratiques. Celui-ci est plus adapté à une utilisation de la main droite, mais HMD n’a pas inclus de réglage permettant de déverrouiller le téléphone par une simple pression sur le bouton d’alimentation, ce qui peut provoquer des verrouillages accidentels. La précision et la fiabilité du lecteur se sont également révélées décevantes, avec de nombreuses erreurs de lecture durant les tests.

Avec un écran de 6,55 pouces, le HMD Skyline est assez imposant, pesant 209 grammes pour une épaisseur de 8,9 mm. Il offre une protection modeste contre les éclaboussures et la poussière (IP54), malgré sa coque arrière détachable. Cependant, son design dépassé le relègue au même rang que le HTC U24 Pro en termes d’esthétique, décevant.

Réparabilité

HMD affirme que le démontage de l’appareil est simple, ce que nous avons vérifié. La coque arrière s’ouvre facilement après avoir desserré une vis, nécessitant ensuite un léger levier. La remettre en place est tout aussi simple, à condition de procéder avec patience. La vis, qui reste attachée, sert uniquement à sceller fermement la coque. Un tournevis Torx T3 est requis pour cette opération.

Il convient de noter que la batterie n’est pas destinée à être retirée régulièrement. Elle est fixée avec de la colle et connectée à la carte mère via un câble ruban. Bien que cela permette un remplacement en DIY, la procédure reste plus complexe que celle des anciens modèles de téléphones.

Des performances en retrait

Le HMD Skyline est doté d’un SoC de chez Qualcomm, le Snapdragon 7s Gen 2, un modèle performant gravé en 4 nm et composé de la manière suivante :

• 4 Cortex A78 cadencés à 2,4 GHz
• 4 Cortex A55 cadencés à 1,95 GHz

Avec ceci, un total de 12 Go de RAM dans la version testée, en LPDDR4X, ainsi que de 256 Go de stockage. Enfin, on peut ajouter que le smartphone est doté d’une puce graphique Adreno 710, un modèle performant mais qui ne casse pas non plus trois pattes à un canard, de chez Qualcomm.

Niveau performances globales, le score Antutu du HMD Skyline est de 614 291 points, ce qui n’est pas extraordinaire, je dirai même que c’est décevant. Franchement, avec un tel SoC, j’attendais un meilleur score global. Le smartphone ne s’envole toutefois pas niveau températures, seulement 31°C au maximum à la suite du test avec Antutu, c’est convenable.

Sur GeekBench, c’est la même chose, le processeur sort 3000 points très exactement en single-core, alors que d’autres smartphones proposent un score en single-core de 3000 points. Certes, ces derniers sont nettement plus onéreux, mais ça reste une comparaison assez évocatrice, des performances CPU plus énervées n’auraient pas été de refus.

Côté RAM et stockage, c’est correct, avec de la RAM offrant des débits de l’ordre de 3183 Mo/s en lecture et de 3158 Mo/s en écriture, ce qui est convenable, le tout avec moins de 30 ns de latence.

Sur le stockage, les débits sont de 550 Mo/s en lecture et de 513 Mo/s en écriture, c’est également correct pour un smartphone d’une telle catégorie.

Enfin, vient la partie graphique, ici, ce n’est pas non plus extraordinaire, avec des performances juste convenables, mais sans plus.

En effet, on peut voir nettement mieux sur des smartphones concurrents.

Écran : une belle dalle

Le HMD Skyline est équipé d’un écran OLED de 6,55 pouces avec une résolution standard de 1080 x 2400 pixels et une fréquence de rafraîchissement allant jusqu’à 144 Hz. L’écran est également compatible avec les contenus HDR10.

Lors des tests, nous avons constaté que le téléphone peut afficher des contenus HDR sur YouTube, mais qu’il n’est pas compatible avec Netflix. L’application Netflix indique une prise en charge de la lecture en Full HD, mais sans fonctionnalités HDR.

En ce qui concerne la luminosité, l’écran OLED se situe légèrement en deçà de certains concurrents. En mode manuel, nous avons mesuré une luminosité maximale de 415 nits, tandis qu’en mode automatique, l’écran peut atteindre 1 060 nits. Cela reste acceptable pour une utilisation en extérieur, bien que ce ne soit pas optimal.

Malgré cela, l’écran offre des couleurs agréables et aucun problème notable n’a été observé.

Le téléphone propose quatre modes d’affichage : Standard, 120 Hz, 144 Hz et Auto. Le mode Auto privilégie l’économie d’énergie, plafonnant à 120 Hz et réduisant la fréquence à 60 Hz lorsque l’écran est inactif ou lors de la lecture de vidéos en plein écran. Ce mode permet cependant de conserver une fréquence de 120 Hz pour le défilement dans les applications comme YouTube ou Netflix, ainsi que dans les menus système.

Le mode 144 Hz, quant à lui, exploite pleinement les capacités de l’écran, mais il reste fixe : la fréquence de rafraîchissement reste à 144 Hz, quel que soit le type d’utilisation.

Appareil photo : une configuration costaude

Le HMD Skyline est équipé d’un véritable module triple caméra, comprenant un capteur principal de 108 MP, un téléobjectif 2x de 50 MP et un ultra grand-angle de 13 MP. Cette configuration couvre trois longueurs focales, avec un capteur ultra grand-angle supérieur à la moyenne.

Voici la configuration de l’appareil photo :

• Grand-angle (principal) : 108 MP, Samsung ISOCELL HM6 (S5KHM6), f/1.8, 1/1,67″, 0,64 µm, autofocus à détection de phase (PDAF) ; enregistrement vidéo 2160p à 30 fps.
• Téléobjectif (zoom 2x) : 50 MP, Samsung ISOCELL JN1, f/2.0, 1/2,76″, 0,64 µm, PDAF ; enregistrement vidéo 2160p à 30 fps.
• Ultra grand-angle : 13 MP, OmniVision OV13B (OV13B10), f/2.5, 1/3″, 1,12 µm ; enregistrement vidéo 2160p à 30 fps.
• Caméra frontale : 50 MP, f/2.5, autofocus ; enregistrement vidéo 1080p à 60 fps.

La caméra frontale est également notable, avec un capteur de 50 MP et un autofocus, une caractéristique encore rare mais de plus en plus répandue sur les smartphones milieu de gamme à premium.

La qualité photo du HMD Skyline n’est pas mauvaise, avec de belles performances pour certains tons de couleur. Cependant, pour d’autres éléments, force est de constater que la luminosité des photos n’est pas optimale, ce qui est dommage.

Pour ce qui est du zoom, le HMD Skyline propose un grand-angle à x0,5, performant ainsi qu’un zoom montant jusqu’à x20.

Le zoom x20 n’est toutefois pas extraordinaire, je préfère nettement le zoom x10, voire un autre smartphone, comme le OnePlus 13R, plus cher mais très bon.

Une interface soignée

Le HMD Skyline fonctionne sous Android 14 dans sa version pure, avec seulement quelques fonctionnalités supplémentaires. HMD garantit deux mises à jour majeures d’Android et trois ans de correctifs de sécurité. Bien que ces engagements soient appréciables, ils semblent modestes, surtout compte tenu de la réparabilité mise en avant, qui laisse penser que le téléphone pourrait rester fonctionnel plus longtemps.

L’expérience utilisateur générale s’apparente à celle d’un Google Pixel, mais sans les fonctionnalités spécifiques à cette gamme. Le Skyline propose néanmoins des options intéressantes.

Parmi elles, le bouton personnalisable se distingue. Il permet d’assigner des actions spécifiques ou de lancer une application via un appui prolongé ou un double appui.

Il est également possible de personnaliser une fonction en appuyant deux fois sur le bouton d’alimentation.

Une autre fonctionnalité notable est le mode « Detox », qui sera disponible lors d’une future mise à jour logicielle. Ce mode vise à limiter les notifications des applications de réseaux sociaux et autres distractions, favorisant ainsi la détente ou la concentration sur d’autres tâches.

Connectivité du HMD Skyline

Le HMD Skyline prend en charge la 5G sur toutes les bandes françaises, ainsi que les versions précédentes (2G, 3G, 4G). Le téléphone prend en charge l’eSIM mais également avec la technologie Wi-Fi 6E. Pas de Wi-Fi 7 à bord, c’est un peu dommage.

Les haut-parleurs sont assez puissants pour sonoriser une petite pièce, mais pour une meilleure qualité sonore, l’utilisation de casques sans fil via la connexion Bluetooth 5.2 est recommandée, le Skyline ne disposant pas de prise jack 3,5 mm. Le téléphone prend également en charge le NFC pour les paiements mobiles.

Une autonomie convenable

Le HMD Skyline est équipé d’une batterie de 4600 mAh, légèrement en dessous de la norme actuelle des batteries de 5000 mAh. Cependant, les performances d’autonomie du Skyline se révèlent inférieures à la moyenne dans presque tous les domaines. J’ai mesuré une autonomie sur PCMark de 18h22, ce qui est très bon. Sachant que le test va de 100 à 20%, on peut tabler sur environ 20h d’autonomie pour ce smartphone.

En ce qui concerne la recharge, le HMD Skyline est livré sans chargeur dans la boîte, uniquement avec un câble. Il prend en charge une charge rapide de 33 W via Power Delivery 3.0, mais sans se démarquer particulièrement.

La charge sans fil Qi2 atteint une puissance maximale de 15 W, et la charge sans fil inversée (5 W) est également disponible, ce qui reste peu courant dans cette gamme de prix.

Pour ce qui est de la charge filaire, les performances sont moins compétitives. Un cycle complet de recharge dure 76 minutes, et une charge de 30 minutes permet de récupérer 57 % de la batterie, ce qui reste en deçà des standards de la catégorie.

Verrouillage et sécurité

Niveau verrouillage et sécurité, c’est assez classique sur cet HMD Skyline, avec un capteur d’empreintes digitales dans le bouton de verrouillage / déverrouillage ainsi qu’un système de reconnaissance faciale 2D. Ce Skyline est pourtant doté d’un écran OLED, mais le constructeur a fait le choix de mettre le capteur d’empreintes digitales sur le côté et non pas sous l’écran, ce qui n’est pas stupide.

En effet, ce dernier est super rapide, un peu plus rapide qu’un capteur d’empreintes qui serait logé sous l’écran du smartphone. C’est une bonne chose, afin de proposer un déverrouillage efficace et rapide.

Le système de reconnaissance faciale 2D reste fidèle à lui-même, c’est assez classique comme système, pas super efficace de nuit et pas de reconnaissance 3D, donc pas totalement sécurisé. Le smartphone se déverrouille à l’aide d’une simple photo, mais avec difficulté, j’ai du faire pas mal d’essais avant que ça fonctionne, ce qui est une bonne nouvelle.

Qualité audio : assez solide

Le HMD Skyline est équipé d’un système audio stéréo hybride standard. Le haut-parleur principal est situé en bas de l’appareil, tandis que le second, qui sert également d’écouteur, complète la configuration. Ce type de conception peut entraîner des déséquilibres de volume, ce qui est effectivement perceptible ici, bien que de manière modérée.

Le Skyline propose deux modes de volume : standard et amplifié. Pour activer le mode amplifié, il suffit d’appuyer une fois de plus sur le bouton de volume lorsque le curseur est déjà au maximum. En mode amplifié, le Skyline se classe parmi les smartphones les plus puissants que nous avons testés.

L’utilisation du mode amplifié a toutefois un impact sur la qualité sonore. Les aigus deviennent nettement distordus et la qualité globale se dégrade sensiblement. À l’inverse, l’écoute dans la plage de volume standard offre une meilleure expérience. Les basses sont correctes et les distorsions des voix et des aigus, bien que toujours présentes, sont moins marquées et plus acceptables.

HMD Skyline : Avis

En proposant un smartphone réparable et fonctionnel, HMD offre une alternative intéressante pour ceux qui privilégient la durabilité. Malgré des performances en demi-teinte, le Skyline séduit par son écran fluide et ses capacités photographiques étendues. Il se destine aux utilisateurs à la recherche d’un appareil polyvalent sans se ruiner. Néanmoins, quelques défauts d’ergonomie pourraient freiner les plus exigeants, surtout en termes d’esthétique. Au final, le Skyline est un bon compromis, mais ne s’adresse pas à tout le monde.