Ce dimanche 10 avril, nous, français, étions appelés aux urnes. Mais deux jours avant, c’est l’ex-candidat d’extrême droite Éric Zemmour, qui est ciblé par la CNIL. En effet, ce nombreux français ont informé la Commission que le candidat à l’élection présidentielle aurait envoyé un message vocal, se moquant allègrement des règles en vigueur.
Alors qu’il n’a récolté que 7,2% des suffrages au premier tour des élections ce 10 avril, Zemmour a envoyé un message vendredi soir à des dizaines de milliers de smartphones. Ces utilisateurs ont tous reçu un message signé par le candidat, relayant un texte de son parti « Reconquête! », le message était destiné aux français de confession juive.
Le SMS du candidat dénonce l’explosion des actes antisémites, bien évidemment fidèle à ses convictions, il associe cela à l’expansion « de l’islam qui ravage notre pays ». Reste-t-il à voir le rapport entre les deux, mais le souci est cependant que le message, n’indiquait aucune mention obligatoire permettant se refuser la propagande politique d’un candidat. Par propagande, on entend la promotion qu’un candidat quel qu’il soit, réalise pour sa campagne, aucun lien avec une quelconque dictature ou régime autoritaire.
Des SMS au nom d’Eric Zemmour envoyés à des membres de la communauté juive, juste avant le shabbat.
Ils renvoient vers un site enregistré par Reconquête, s’adressant aux Juifs.
Ce démarchage utiliserait donc une base de données listant des français juifs.#presidentielles2022 pic.twitter.com/JkI0aNZ2cY
— Raphael Grably (@GrablyR) April 8, 2022
En effet, comme on peut le constater sur les captures d’écran de ce journaliste, aucun numéro n’est indiqué pour ne plus recevoir de messages de ce type, ce qui est pourtant obligatoire. Mais ce n’est pas tout car le candidat serait également accusé d’une collecte massive d’adresses mail. Cependant, la Commission note clairement qu’il n’est pas autorisé de recueillir à un but électoral, des données sur l’origine raciale, ethnique ou les opinions politiques, religieuses des électeurs, sans leur consentement. Lesquels dans tous les cas ne l’auraient pas donné.
La CNIL a donc rappelé le candidat d’extrême droite à l’ordre. Mais la Commission pourrait ne pas se contenter de cela et ce dernier pourrait être épinglé également, alors qu’en 2021 il avait récupéré des données personnelles via des pétitions. Le souci est qu’une nouvelle fois ici, il avait rendu l’inscription à des newsletters obligatoires, sans laisser le choix aux utilisateurs.
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