La pandémie du coronavirus a profondément modifié le rapport des Français à la digitalisation. Le télétravail a pris de l’ampleur, tandis que les réunions et les cours se font maintenant à distance. Dans une tribune parue sur le blog de Hub One, Guillaume de Lavallade, directeur général de l’opérateur Telecom, a fait le point sur ce changement d’usage qui semblera demain une évidence.
Le télétravail devient une nécessité
Guillaume de Lavallade, directeur général de Hub One, la filiale du groupe ADP spécialisée dans les technologies digitales pour entreprises, analyse la façon dont les crises récentes ont modifié radicalement le rapport des Français à la digitalisation.
Selon lui, à l’instar des « réactions chimiques qui ont besoin d’un élément extérieur pour se déclencher, les grèves de la fin 2019 et la crise actuelle du Covid-19 ont accéléré l’adoption des nouvelles technologies par les Français. Elles ont apporté un changement d’usage, en l’occurrence vers plus de digital ».
En effet, ces deux évènements ont généré des contraintes qui ont obligé les Français à penser différemment. L’on pense d’abord à l’adoption du télétravail, qui a fortement progressé ces six derniers mois, à cause de la paralysie des transports et des mesures fortes en matière de distanciation sociale (crise du coronavirus).
Ce boom du travail à distance a favorisé la croissance incroyable des applications de visioconférence comme Zoom, passée de 10 millions d’utilisateurs en début d’année à 300 millions en avril.
Les changements dans le secteur de l’éducation
La popularité d’une application comme Zoom ne vient pas seulement des travailleurs. L’éducation nationale y a aussi contribué à travers les cours en ligne. Le Ministère de l’Éducation a mis en place, dès février, un dispositif des classes virtuelles du CNED et un ensemble de ressources numériques permettant de poursuivre l’école malgré le coronavirus.
Guillaume de Lavallade évoque également les « grandes universités, dont les cours magistraux se déroulent désormais à distance, ou celui plus symbolique de l’appareil politique européen (et de l’administration au sens large) utilisant les nouveaux moyens de communication sur IP », dans lesquels Hub One a une expertise reconnue.
Le sujet du vote électronique remis sur la table
En outre, les crises sociale et sanitaire ont permis l’essor des téléconsultations de médecine que proposent les Mutuelles à leurs adhérents. « Il est sans doute encore trop tôt pour mesurer l’impact qu’aura l’ouverture massive de tous ces services numériques sur les habitudes des Français, mais c’est toujours un pas de plus dans la démocratisation des technologies digitales », estime le DG de Hub One.
Par ailleurs, se pose désormais avec acuité, la question du vote électronique dans nos démocraties. « Nous devrions peut-être ouvrir ce débat si le confinement devait perdurer au-delà des prochaines semaines », afin que se tiennent notamment les élections municipales, préconise le patron de Hub One.
Certains écueils à éviter
Toutefois, avertit Guillaume de Lavallade, l’on ne doit pas oublier tous « ces pans de l’économie française qui ne peuvent pas être dématérialisé ». Il s’agit entre autres de l’hôpital, des métiers de la propreté, de la production industrielle ou de l’artisanat.
« Il ne faudrait pas que s’installent de nouvelles tensions entre les cadres télétravailleurs et les collaborateurs restés sur le terrain » et qu’émergent de nouvelles inégalités sociales.
Enfin, nous devons garder « en tête que l’utilisation massive des nouvelles technologies digitales ne doit pas se faire au détriment des relations en face à face. Rien ne remplace la rencontre physique, ne serait-ce que pour établir un premier niveau de confiance entre les interlocuteurs », conclut Guillaume de Lavallade.