Plusieurs observateurs extérieurs mentionnent une véritable guerre d’égos entre Elon Musk et Jeff Bezos, fondateurs respectifs de SpaceX et Amazon, quand d’autres admirateurs de la conquête spatiale ou tout simplement du monde de la tech, se languissent des avancées promulguées ces dernières semaines. La confrontation entre deux des plus puissantes entreprises de la terre s’est depuis plusieurs années, exportée en direction de l’espace.
Dernièrement, les ambitions extra-terrestres du géant de la vente et des services en ligne ont salué la réussite française et plus globalement européenne. En obtenant ce que certains dénomment comme le « contrat du siècle », la fusée française Ariane et l’ensemble du CNES mettent incontestablement en avant l’expertise spatiale continentale. Prévue pour contrer la stratégie Starlink de SpaceX, Ariane 6, longtemps décriée, s’offre de grands jours devant elle.
Satellisation de l’espace pour l’accès à Internet
Si vous avez suivi l’objectif et le projet Starlink du magnat Elon Musk avec SpaceX, l’idée est globalement la même pour Amazon pour son projet Kuiper. En établissant une constellation de satellites en orbite, Jeff Bezos souhaite fournir un service de connexion à Internet à un débit dépassant l’imaginable sur terre et de plus, fournir cet accès à des zones reculées où les latences sont généralement et encore aujourd’hui, exécrables.
L’aspect du projet met bien sûr en avant la bienfaisance en se targuant de pouvoir proposer un Internet sécurisé et on-ne-peut-plus rapide aux foyers esseulés, aux zones oubliées ou encore aux administrations et hôpitaux se trouvant dans ces mêmes déserts de connexion.
Si de telles choses sont possibles, l’intérêt économique est bien entendu majeur pour Amazon, mais une chose est sûre, la mise en place pourra s’avérer plus complexe que prévu. Actuellement, la France interdit par exemple à SpaceX le déploiement de sa connexion Starlink au sein de l’Hexagone.
Un contrat probablement faramineux
Les données de l’accord sont, comme toujours, inconnues du plus grand public et même probablement de la part des employés d’Arianespace. Toujours est-il que les ambitions d’Amazon sont immenses et qu’avec 83 lancements annoncés sur une durée maximale de cinq ans, les prix doivent être aussi flamboyants que la température des propulseurs d’Ariane 6 lors de ces futurs lancements.
3236 satellites. Le chiffre est extrêmement précis et c’est celui qui jouxte les ambitions d’Amazon à court terme pour sa constellation. Avec 18 lancements pour la fusée européenne, le président exécutif de l’entreprise Stéphane Israël a juste rappelé, sans la moindre surprise, que ce contrat était le plus signé dans l’histoire d’Arianespace.
Habituée à représenter le fleuron de la technologie continentale, Arianespace va de nouveau s’exporter et collaborer avec l’une des plus puissantes sociétés de la planète pour un avenir assurément brillant.
La législation de l’espace décriée
Quoi que l’on fasse de nos jours, difficile de ne pas respecter des règles bien établies, et ce, de manière purement logique. Que l’on agisse dans un domaine d’activité précis ou même que l’on se divertisse, les notions de respect de règles et de lois sont évidentes et permettent en tout et pour cause de vivre en communauté. Difficile d’imaginer une partie de cartes sans que personne ne respecte les règles de poker ou que chaque usager fasse ce qu’il lui plaise sur la route en voiture.
À l’aube d’une nouvelle conquête spatiale majeure, cette fois-ci par les particuliers voyageurs et également par les entreprises à des fins technologiques, il semble logique de penser la même chose pour ce qui s’établit hors de l’atmosphère. Pourtant et aujourd’hui, le droit de l’espace né dans les années 1960 entre les pays membres de l’ONU semble plus désuet que jamais si l’on en croit les juristes spécialisés en ce domaine. Si dans un premier temps, ces traités internationaux visaient à annihiler toute idée de guerre pure dans l’au-delà, la tournure que prend la conquête de l’espace aujourd’hui ne semble plus en phase avec l’idée que les premiers scientifiques s’en faisaient.
Avec l’arrivée de milliers de satellites visant à apporter un confort et un développement technologique sur Terre grâce à Amazon et SpaceX, de nombreuses personnes réclament une législation plus précise et surtout, ratifiée internationalement.