OnePlus est une marque très récente apparue en 2013 avec un smartphone entrée de gamme avec les spécifications d’un haut de gamme. Entourée du fanbase solide, la marque évolue petit à petit vers le haut de gamme en améliorant ses téléphones tout en restant toujours moins chère que ses concurrents, en faisant sans doute mieux sur beaucoup de points. Avec la dernière itération, le OnePlus 8, la marque basée à Shenzhen (à deux pas de Hong Kong) entre définitivement dans le monde des haut de gamme avec un téléphone qui a tout pour plaire et que l’on peut trouver à un prix attractif.
Déballage
Le téléphone arrive dans la sobriété : une boîte vêtue de rouge avec un « 8 » sur une face, « ONEPLUS » sur une autre et « OnePlus 8 » sur une dernière. Au dos de la boîte se situe une étiquette qui nous apprend que nous avons reçu la version 12 + 256 Go en Glacial Green.
Sur cette étiquette est aussi inscrit « android with easy access to the Google apps you use the most », sans doute après l’embargo américain sur Huawei qui empêche l’entreprise de mettre les services Google sur son téléphone et qui doit reposer sur son propre magasin d’application, la AppGallery, et ses propres services pour faire marcher ces applications.
Une fois ouverte, la boîte révèle le téléphone dans sa couleur « Vert glacé ». Le dernier fleuron de OnePlus vient avec une coque en silicone dans la boîte (marqué du slogan de la marque : « Never Settle ») ainsi que le chargeur rapide de la marque, qui permet la Warp Charge 30. Le câble fourni avec le bloc d’alimentation arbore une couleur rouge, digne de l’identité visuelle de la marque. Notons que le téléphone vient avec un film protecteur pré appliqué pour protéger encore davantage le téléphone.
Caractéristiques du OnePlus 8
Modèle | OnePlus 8 |
Dimensions | 160,2 x 72,9 x 8 mm |
Système d’exploitation | OxygenOS sur Android 10 |
Processeur | Snapdragon 865 |
Puce graphique | Adreno 650 |
Stockage | 128 Go / 256 Go |
RAM | 8 Go / 12 Go |
Écran | 6,55 pouces, AMOLED, 1080 x 2400 FHD+, 402 PPI, 20:9 |
Connecteurs | USB Type C compatible USB 3.1 Gen1, Double Nano SIM, OTG |
Capacité de la batterie | 4300 mAh |
Recharge | WarpCharge 30 à 30 Watts (5 Volts, 6 Ampères) |
Moteur de vibration | Retour haptique |
Audio | Doubles haut-parleurs stéréo compatibles Dolby Atmos |
Biométrie | Lecteur d’empreintes digitales, Reconnaissance faciale |
Connectivité | LTE, LTE-A, 5G UWB, Wi-Fi 2×2 MIMO 802.11 a/b/g/n/ac/ax, Bluetooth 5.1, A2DP, LE, aptX HD, NFC |
Caméra frontale | Sony IMX471, 16 Mégapixels, EIS, f/2.0, 1.0 µm |
Caméras arrière |
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Capacités vidéo |
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Poids | 180 grammes |
Design et prise en main
Avec le millésime 2020, OnePlus nous aura quand même surpris tout en gardant les codes habituels de ses différents designs depuis le OnePlus 6. Le tout dernier fleuron de la marque détenue par BBK Electronics allie tout ce que l’on demande d’une bonne esthétique de smartphone en cette année 2020 : un dos en verre, une charnière en aluminium et un écran incurvé qui, quelque part, rentre dans cette charnière.
Et, le téléphone ne déroge pas à la règle avec son dos en verre poli sauf au niveau du flash laissant une lueur de vert sur du bleu clair dans la version Glacial Green. Cette couleur si particulière prouve que OnePlus gère encore une fois le design de ses smartphones d’une façon particulièrement créative.
Ce dos presque tout poli ne laisse que peu les traces de doigts, ce qui donne pour une fois sur un smartphone envie de lâcher sa coque. La relative finesse du téléphone aide au bon ressenti de celui-ci dans la main : avec seulement 8 mm d’épaisseur, c’est un appareil assez long et peu large, mais surtout léger que l’utilisateur tient en main. À cette excellente prise en main se rajoute la charnière en aluminium d’une couleur bleu ciel.
Cette dernière en accord avec sa couleur claire, renforce le côté premium du téléphone, mais aussi s’accorde avec les différentes nuances du verre poli. Le logo OnePlus, par ailleurs récemment modernisé, devient soit blanc, soit gris en fonction de la lumière.
Du côté des finitions, les boutons sont résolument de bonne facture : ils sont en aluminium tout comme la charnière du téléphone et ont un ressenti satisfaisant. Mais cela ne s’arrête pas à là avec la présence du Alert Slider. Cette spécialité de la marque que l’on retrouve depuis le OnePlus 2 permet de switcher du mode sonnerie au mode silencieux en passant par le mode vibreur.
Ce dernier a été encore amélioré pour ne pas avoir de jeu, comme sur les modèles précédents bien que cela ait déjà fait un bon en avant l’année dernière. De la part d’un utilisateur OnePlus depuis quelques années qui ne passe pas mal de temps sur d’autres téléphones d’autres marques, ce fameux slider me manque quand je n’ai pas un OnePlus dans les mains.
Quel bonheur de pouvoir faire taire son téléphone rien qu’en glissant la main dans sa poche pour régler le téléphone sur le mode souhaité. Mis à part chez Apple, aucune marque ne propose cette option, et c’est bien dommage — surtout du fait que celui de Apple soit sur deux positions et non trois comme sur les OnePlus. Un motif accrochant (un peu grip) texture le slider pour ne pas avoir à appuyer trop fort afin de passer d’un mode à l’autre.
Pour le reste des finitions, la grille des haut-parleurs est constituée de deux entailles larges dans la charnière pour laisser sortir le son d’une façon convenable. Toujours en bas du téléphone se situe le tiroir SIM qui peut accueillir deux cartes SIM, mais malheureusement pas de carte micro-SD.
Fâcheusement, la marque n’a pas pour habitude de laisser une telle option à ses utilisateurs. Enfin, le port USB-C est enrobé d’un plastique bleu clair pour éviter que le câble n’abîme l’appareil sur le long terme. En outre, au bout de quelque mois, la peinture pouvait commencer à s’enlever sur les modèles précédents au niveau du port de recharge.
Écran et biométrie
Pour ce qui est de l’écran, le OnePlus 8 est bien fourni : une dalle de 6,55 pouces occupe 88 % de la surface avant du téléphone. Avec un ratio de 20:9, le téléphone n’est pas particulièrement large, ce qui lui permet une excellente prise en main tout en adoptant un format plus adapté au cinéma et au scrolling sur les différents réseaux sociaux.
Sa définition FullHD+ (1080 x 2400 px) nous laisse un peu perplexes face à son positionnement, mais arrive à une résolution largement convenable de 402 pixels par pouces. Un verre incurvé Corning Gorilla Glass 5 sur la face avant protège cette fameuse dalle des rayures et des chocs.
La dalle a la possibilité de monter son framerate jusqu’à 90 Hz, ce que OnePlus appelle le Fluid Display. Parce qu’effectivement, l’œil humain voit au-dessus de 90 Hz et que la différence entre 60 Hz et 90 Hz est notoire pour l’utilisateur. Ce haut taux de rafraîchissement est aussi trouvé sur le OnePlus 7T de l’année dernière ainsi que sur le Xiaomi Mi 10. La tendance des écrans ultras fluides lancée par OnePlus a induit les marques dans cette même direction. Ainsi Samsung, Huawei, Xiaomi ou encore Oppo se mettent tous à fluidifier leurs téléphones.
L’écran est quelque part sans surprise incurvé sur les bords latéraux. Tout de même, ceux-ci sont moins incurvés que ceux du 7 Pro : la courbure commence plus tard et est moins prononcée. Tout en rendant le téléphone plus joli, les courbures ne grignotent pas sur le confort d’utilisation par rapport à d’autres appareils ayant des courbures trop marquées.
L’écran poinçonné d’une caméra permet d’éviter la solution du pop-up, qui fait sortir la caméra avant à l’aide d’un moteur. La baisse de masse et la durabilité se fait un brin au détriment du design, mais laisse la possibilité d’un déverrouillage facial plus rapide, sans que l’utilisateur n’ait à attendre que le module sorte du châssis.
En parlant de déverrouillage facial, le poinçon permet vraiment d’accélérer le processus « Face Unlock » propre à OnePlus. Le déverrouillage est tellement vif que l’on a l’impression de ne pas avoir à déverrouiller machinalement son téléphone en plaçant son doigt sur la zone du lecteur d’empreintes, mais simplement en appuyant sur le bouton Power.
Pour un agrément de sécurité, le OnePlus 8 dispose effectivement d’un capteur d’empreintes digitales sous l’écran. Cette technologie apparue il y a un peu près un an et demi s’est grandement améliorée. Par rapport au OnePlus 7 Pro, la zone de lecteur du doigt est plus grande et sans surprise le déverrouillage n’est pas plus rapide, mais illumine énormément les faux négatifs : le capteur marche quasiment dans tous les cas.
Alors que sur certains mobiles il faut bien positionner son doigt pour que le capteur fonctionne, le OnePlus 8 se débloque presque instantanément en une seule tentative. Le capteur a aussi été rehaussé par rapport à la génération précédente pour mieux tomber dans la main : le capteur est environ au quart de l’écran.
Performances du OnePlus 8
OnePlus « rime » avec puissance et rapidité. Sans nul doute, la marque en a fait de la rapidité son cheval de bataille. Or pour être rapide, il faut être puissant. Manifestement, OnePlus veut encore une fois cette année relever le défi et a mis un Qualcomm Snapdragon 865 dans son flagship. Il s’agit du dernier SoC haut de gamme de chez Qualcomm, retrouvé sur le Oppo Find X2 Pro, les Samsung Galaxy S20 en Amérique du Nord, le Realme X50 Pro, le Xiaomi Mi 10 ou encore le LG V60.
Sur Geekbench 5, le OnePlus 8 marque 908 points en monocœur et 3201 points en multicœurs. C’est très largement au-dessus de ce que fait Samsung sur ses S20 avec seulement 2574 points. C’est aussi mieux que ce que fait Huawei sur son Kirin 990, qui équipe le Mate 30 Pro, mais aussi le P40 Pro. Bien sûr le OnePlus 8 score mieux que son prédécesseur le OnePlus 7T qui lui s’en sortait avec 2790 points.
Pour autant, le smartphone reste moins puissant que l’iPhone 11 et son SoC Apple A13 Bionic, sorti en septembre 2019. Ce test est avant tout un test GPU qui ne représente que la puissance brute et n’est pas très adapté pour comparer les téléphones dans des tâches graphiques, comme le jeu vidéo.
Smartphone | Xiaomi Mi 10 | Apple iPhone 11 | Realme X50 Pro | OnePlus 7T | OnePlus 8 |
Score Geekbench 5 Multicœur | 3290 | 3320 | 3240 | 2790 | 3201 |
C’est ainsi qu’Antutu Benchmark existe. Ce logiciel prend en compte la puissance graphique en plus de la puissance du processeur. Sur ce soft de benchmark, le OnePlus 8 marque plus de 573 000 points. Cette fois-ci, le OnePlus 8 bat tout le petit monde avec son score alors que Huawei fait la pire performance avec 493 000 points sur son Kirin 990. Le OnePlus 8 s’inscrit comme un réel performeur en surpassant même les meilleurs.
Smartphone | Xiaomi Mi 10 | Apple iPhone 11 | Realme X50 Pro | OnePlus 7T | OnePlus 8 |
Score Antutu Benchmark | 588 106 | 508 378 | 595 708 | 496 700 | 573 416 |
Mais en plus d’être une bête de puissance pour un processeur ARM, le Snapdragon 865 qui équipe le OnePlus 8 permet à celui-ci d’être compatible 5G. Notamment grâce au Modem Qualcomm X55, le OnePlus 8 sera 5G Ready au moment de l’activation de la 5G en France. Le téléphone sera capable de se connecter aux ondes millimétriques qui permettent des vitesses de transfert au niveau du gigabit par seconde. Pour ce qui est du Wi-Fi, le OnePlus 8 rend possible l’utilisation du Wi-Fi 6, dernière itération de la norme permettant des vitesses qui vont jusqu’à 9,6 Gbps (débits théoriques), soit cinq fois plus que le Wi-Fi 5.
Les excellents résultats de ce OnePlus 8 s’expliquent par trois choses : Snapdragon 865 et UFS 3.0.
Le premier élément de cette réussite est le Qualcomm Snapdragon 865, le SoC (ou la puce) haut de gamme de chez Qualcomm, géant américain des semi-conducteurs. Le processeur Kryo 585 qui l’équipe est à la fois récent (à peine deux mois) et en même temps une amélioration au niveau des performances et de l’efficacité énergétique.
La deuxième élément est la mémoire UFS 3.0. Cette nouvelle génération de stockage SSD permet une augmentation de 79 % de la vitesse dans des tests séquentiels de lecture/écriture par rapport à la génération précédente de mémoire, UFS 2.1. Le fait que la mémoire du téléphone soit plus rapide réduit le temps d’ouverture des applications, le temps de chargement des jeux et permet même de soulager la RAM (Random Acces Memory, la mémoire vive) malgré que le téléphone n’en manque pas (8 ou 12 Go). Le fait que le OnePlus 8 ait un processeur ultra performant, une mémoire ultra rapide et un bonne dose de rame l’aide pour être un smartphone extrêmement rapide et réactif.
Appareil photo du OnePlus 8
Pour ce qui est de la photographie, le OnePlus 8 s’en sort dignement. Dignement parce qu’il n’est pas le meilleur, mais qu’il se débrouille sans faire une catastrophe. Une partie des défauts du OnePlus 7 Pro ont été résolus bien que le matériel reste semblablement le même. Les deux appareils détiennent le même capteur principal de 48 mégapixels de chez Sony, le IMX 586. Cet appareil photo principal sort des photographies d’une définition de 12 MP à l’aide du Pixel Binding — technologie qui permet de combiner les pixels pour augmenter la qualité — par défaut, mais peut donc sortir des photos de 48 MP en activant l’option sur l’interface.
Ce cliché ci-dessus reflète d’une manière générale les capacités photo de ce OnePlus 8. Les couleurs sont vives, légèrement exagérées par rapport à la réalité, mais pas trop. Cela n’est pas forcément un défaut pour la majorité des utilisateurs : les photos rendent bien et peuvent être éditées de toute façon par l’utilisateur — un mode pro est disponible et permet la prise de clichés en RAW. La plage dynamique est honnête : les zones sombres du cliché sont visibles et pas trop foncées, sans être grisées. Pour ce qui est du détail, il est aussi bon. On peut observer les rainures des feuilles et le tissage des serviettes. Par contre, dès que les détails sont désordonnés, comme sur l’herbe, le rendu est moins bon et le lissage est visible. Sans zoomer au maximum, le détail est bon sur l’herbe, et même sur les zones d’ombres comme sous l’étendoir à linge. Nous aurions quand même aimé avoir plus de finesse sur les zones les plus sombres comme à côté de la poubelle où ne voit rien derrière les feuillages. Globalement en plein jour, l’appareil photo principal s’en sort admirablement bien.
Quant au capteur ultra grand-angle, il est utile. Il n’est pas extrêmement qualitatif et n’est certainement pas du niveau du grand angle. Les couleurs sont plus réalistes, mais un peu fanées par rapport au grand angle. Pour autant, il se défend amplement face à d’autres appareils : il est habituel que l’objectif ultra grand-angle soit bien plus mauvais que le grand angle. Ce capteur de 16 MP s’ouvre à f/2.2 pour proposer à la fin un angle de vision de 116°, ce qui pourrait être presque comparé à l’angle de vision des caméras d’action. Pour ce qui est de la plage dynamique (le dynamic range en anglais), elle est curieusement bonne pour se rapprocher de ce que rend le grand angle.
Le OnePlus 8 arbore un dernier objectif : celui qui permet de réaliser des photos macro. Cet objectif macro permet donc de réaliser des clichés de petits objets de près tout en gardant un maximum de détail. Alors que certains fabricants préfèrent un objectif qui réalise et les photos macro et à ultra grand-angle, OnePlus a fait le choix d’inclure deux objectifs pour chaque tache, en dépit d’un objectif téléphoto comme sur bien d’autres appareils. Pour tout dire, ce dernier objectif ne nous aura pas spécialement convaincus. Après avoir pris quelques clichés, on se rend vite compte que l’utilisation de cet objectif n’est pas si aisée : il faut se caler à une distance précise du sujet souhaité (il n’y a pas d’autofocus) et le résultat ne rend pas spécialement bien. Les 2 pauvres mégapixels ne donnent guère un résultat détaillé. Les couleurs ne sont pas spécialement riches, mais surtout il est très dur d’obtenir des photographies nettes. Cette dernière optique ne nous aura donc pas spécialement convaincus au vu de sa difficulté à prendre en main et de son utilité limitée.
Mode portrait et caméra avant
En ce qui concerne la caméra avant, notre avis est mitigé. Dans les grandes lignes, c’est une caméra à selfies : elle n’est pas d’une grande qualité, mais suffit pour prendre des photos de soi tout en masquant les impuretés du visage (boutons, points noirs, etc.). Malgré un lissage apparent, les détails notamment au niveau des cheveux sont visibles. Le niveau de finesse reste satisfaisant sur le tissage de mon polo alors que le visage est assez lissé. Là où la caméra frontale nous aura laissés perplexes est au niveau de la colorimétrie. Le sujet semble pâle et les objets aux alentours aussi. Malgré ce léger point négatif, la balance des blancs est bien gérée et l’effet Bokeh artificiel parait rigoureux même s’il n’a pas l’air d’aimer ma coupe de confinement. Finalement, il sera facile d’excuser cette qualité photographie qui est seulement satisfaisante par le fait que le poinçon dans l’écran reste petit.
À l’opposé, le mode portrait de la caméra arrière est excellent. Les couleurs demeurent réalistes et mon ton de peau me fait oublier que je suis un peu roux. Les détails montrent une présence normale : ni trop ni trop peu. Le tissage apparaît de même avec la caméra arrière, mais les blancs sont moins cramés, preuve d’une meilleure plage dynamique. Le détourage nous laisse une bonne impression. Comme sur le cliché fait avec la caméra frontale, il me détoure bien au niveau du buste, du cou, mais aussi de la tête avec les cheveux. Quelques pointes passent dans le flou, mais il faut vraiment y prendre attention pour le remarquer.
Photo de nuit
Sur le OnePlus 8, le mode « Paysage Nocture » permet à l’utilisateur de prendre des photos de nuit en plus haute qualité que s’il dégainait son smartphone et prenait une photo. Bien sûr, rien de magique, une longue exposition permet de réaliser le cliché. Il suffit de tenir un peu près stable le téléphone pendant une dizaine de secondes et le téléphone va prendre une multitude de photos pour les combiner en une. Le traitement photo du téléphone mélange alors les photos pour rendre un résultat plutôt acceptable. Bien sûr, il n’est pas question d’une longue exposition avec un appareil photo reflex, mais les couleurs sont plutôt justes avec un ciel d’un bleu semblable à la réalité. Le mode nuit est un gadget comme un autre, mais c’est toujours appréciable qu’il soit présent au cas où.
Vidéo
Interface OxygenOS
De CyanogenMod à OxygenOS
Certains ont pour habitude de juger que le logiciel est plus important que le matériel alors que d’autres lésinent sur la qualité de certaines surcouches Android. J’ai personnellement pris pour avis de dire qu’un smartphone avec un bon logiciel, mais un mauvais matériel était mauvais ; mais son inverse aussi : un smartphone adéquat est un appareil avec un bon matériel, mais aussi un bon logiciel. Pourtant une chose met d’accord beaucoup de gens, c’est qu’OxygenOS, la surcouche — ou interface — de OnePlus est une excellente interface.
À propos des interfaces chez OnePlus, la marque a toujours considéré les versions brutes d’Android agréables à utiliser si bien que le OnePlus premier du nom, le One, venait avec CyanogenMod, une rom custom du célèbre système d’exploitation presque stock, une grande nouveauté en 2013 lorsque le smartphone est sorti. Puis, avec la fin malheureuse de CyanogenMod qui s’est mué en LineageOS, la marque de Shenzhen a dû créer sa propre surcouche Android avec la sortie du OnePlus 2. Cette interface s’est donné pour objectif d’être « proche d’Android Stock, sans bloatwares et hautement personnalisable ». Quelques années plus tard, la promesse est toujours tenue, mais avec un gros agrément en complément : la vitesse. Avec « The Speed You Need » pour le OnePlus 6, « Unlock The Speed » pour le 6 t, « Go Beyond Speed » pour le 7 Pro et enfin « Lead with Speed » pour le 8, la marque nous fait comprendre que la rapidité est sa priorité sur ses smartphones.
Un look et de la personnalisation
À l’égard du design de l’interface, c’est une reprise du Material Theming de Google en grande partie, ce qui a pour avantage d’uniformiser le design entre l’interface constructeurs et les interfaces des applications. Pour autant, OxygenOS n’est pas similaire en tout point à Android pur. Une police OnePlus Slate a été ajoutée, les sliders ont été légèrement modifiés et la marque propose un panel de configuration pour personnaliser son téléphone. Ce panel laisse à l’utilisateur le choix de son fond d’écran, du style de l’horloge, de l’animation du capteur d’empreintes digitales et d’Horizon Light, le tout pour la personnalisation de l’écran de verrouillage. À propos de Horizon Light, cette fonctionnalité fait partie des modifications utiles d’Android : cela permet à l’utilisateur d’avoir une aura lumineuse sur les bordures du téléphone lorsqu’il reçoit une notification. La fonction est particulièrement utile lorsque le téléphone est posé écran contre table pour être averti des notifications mêmes si le téléphone est éteint.
Vis-à-vis de la personnalisation système, la surcouche offre la possibilité de changer la couleur d’accentuation, la tonalité (qui permet d’activer le mode sombre), la forme des icônes du système (les icônes dans le panneau des notifications pour activer le Wi-Fi, Bluetooth, la lampe torche, etc.), le pack d’icône et la police du système. Le fait que OnePlus propose le pack d’icône dans ses paramètres permet de changer intégralement le design des icônes, et pas seulement dans le launcher (utile pour le menu des applications récentes).
Une interface qui s’éloigne peu à peu du style de Google
Depuis quelques années, la OnePlus se retire quand même d’Android stock pour prendre un élan de liberté et réinventer son identité visuelle, notamment à travers son nouveau logo. Des applications comme le gestionnaire de fichiers, les SMS ou encore l’enregistreur ont été revisitées à la sauce OnePlus : les ombres disparaissent, les coins s’arrondissent, les boutons s’élargissent et le Product Sans (police du logo de Google) est remplacé par du Roboto ou du OnePlus Slate. Certaines petites icônes sont personnalisées comme le micro, la corbeille qui sont différents de ce que propose Google, mais le tiroir de panneau des notifications est légèrement différent de ce qu’il y a sur Android pur : une grille de 4 x 3 contre 3 x 3 sur les pixels pour les paramètres rapides et les anciennes icônes. La barre pour régler la luminosité a aussi été changée pour descendre en bas de paramètres rapides, contre en haut sur les Google Pixel par exemple.
Mais la marque chinoise ne s’est pas arrêtée là, une vaguelette a été ajoutée lors du retour en faisant le geste de chaque côté de l’écran lorsque l’on a choisi les gestes. Parce que oui, OnePlus nous laisse encore le choix entre la navigation avec les trois boutons (multitâche, home et retour) et la navigation par gestes. En plus, on peut désactiver la barre inférieure de navigation ou encore permuter les boutons multitâche et retour, ce qui n’est pas le cas sur beaucoup de téléphones, et même pas sur Android stock.
Des fonctionnalités utiles
Dans le lanceur de base (le OnePlus Launcher), il est possible de personnaliser l’agencement de l’écran d’accueil en choisissant le nombre de colons (de 3 à 5) la taille des icônes ou encore le fait d’afficher ou nom le label des applications en dessous de leurs icônes. Un Hidden Space permet de cacher des applications en faisant le geste d’un zoom depuis l’écran d’accueil. Des gestes ont été rajoutés pour par exemple dessiner une lettre sur l’écran éteint pour lancer une application, allumer ou éteindre la lampe torche ou ouvrir la caméra. On peut aussi activer l’option pour prendre une capture d’écran un faisant glisser trois doigts sur ce même écran.
En parlant de captures d’écran, le OnePlus 8 et OxygenOS supportent les captures d’écran allongées, qui peuvent prendre tout le contenu d’une application et pas seulement ce qui est affiché à l’écran. Un double appui sur le bouton Power permet de lancer l’appareil photo, pour ne pas avoir à allumer son téléphone, le déverrouiller et ouvrir l’appli Appareil Photo et rater la photo du siècle. Un appui long lancera l’assistant Google au lieu du menu d’alimentation et la combinaison de Volume Up + Power lancera le menu d’alimentation pour éteindre, redémarrer ou passer le téléphone en mode avion. Bien sûr, le point fort d’OxygenOS et que tout cela est désactivable à la guise des utilisateurs.
Un mode Zen apporte une pause du téléphone pendant une durée de 20 min minimum : le téléphone se bloque pour ne le laisser recevoir que les appels. Ainsi, l’utilisateur se retrouve sans notifications et toutes ses applications seront verrouillées à l’exception de la caméra. La fonction s’érige en multiples défit de transformation détox du smartphone, de 7 à 21 jours consécutifs.
La rapidité, maître mot
« Rapide, je suis rapide » tel pourrait se dire le OnePlus 8 en voyant Flash McQueen de la saga de film Disney, Cars. Cette rapidité n’est pas seulement due aux spécifications hautes de gamme de ce téléphone, mais aussi à son interface. Des petits ajustements ont été faits à OxygenOS pour rendre les téléphones de chez OnePlus plus rapides que la concurrence. Par exemple, l’animation de déverrouillage est absente lors de l’utilisation de Face Unlock, le déverrouillage facial. Dès lors que l’on appuie sur le bouton, le téléphone s’ouvre directement sur le launcher sans avoir besoin d’attendre qu’une animation se joue ou bien de faire un swipe, comme sur les iPhone équipés de Face ID, la technologie de déverrouillage facial propre à Apple. La marque promet ainsi 280 optimisations logicielles qui ont pour but d’accélérer l’expérience utilisateur.
Qualité audio
Le OnePlus 8 a la chance de profiter de la technologie Dolby Atmos. Grâce a son haut-parleur facial et celui en bas du téléphone, le OnePlus 8 permet la stéréo et avec exploitation logiciel de Dolby, la technologie Dolby Atmos. Cette technologie consiste à produire un son surround autour de l’utilisateur (c’est-à-dire une expérience sonore en 3D), mais aussi le support du 5.1 et du 7.1 sur des appareils n’ayant que deux enceintes ou haut-parleurs. Ainsi l’utilisateur devrait être immergé dans une bulle sonore où des sons viennent de tous les côtés. Dans la réalité, le Dolby Atmos n’est pas très utile du fait que le portable ne peut pas envoyer du son derrière l’utilisateur et donc se retrouve assez limité. Pour autant, les haut-parleurs de ce OnePlus 8 ne sont pas mauvais pour autant. Même s’ils sont un peu à bout au volume maximal, ils se débrouillent pour donner une expérience d’écoute agréable que ce soit pour de la musique, des vidéos sur YouTube ou pour regarder un film.
Autonomie du OnePlus 8
De part son immense batterie de 4300 mAh, le OnePlus 8 pourrait ne pas avoir de problème d’autonomie, à moyen que son écran 90 Hz ne lui en empêche. Effectivement, la marque nous indique dans les paramètres que le haut taux de rafraîchissement est consommateur en énergie lorsqu’il s’agit de choisir entre 60 et 90 Hz. Pour ce qui est de ce OnePlus 8, nous n’avons pas eu besoin de revenir au 60 Hz simplement parce que le 90 Hz donnait une autonomie très largement suffisante. Le concours du Snapdragon 865 et sa meilleure efficience avec la batterie encore améliorée par rapport au OnePlus 7t Pro fait que le smartphone tient facilement une journée et demie avec une bonne utilisation et sans problème plus de deux jours si le téléphone n’est pas beaucoup utilisé.
En plus d’avoir une solide autonomie, le OnePlus 8 peut se recharger super rapidement avec la Warp Charge 30. Cette charge rapide exploitée par OnePlus permet de recharger jusqu’à 30 W en filaire. Cette charge marche à 5 Volts et 6 ampères maximum et permet théoriquement une journée d’autonomie en une demi-heure de recharge. Le téléphone se recharge ainsi complètement en mois d’une heure. Cependant une charge aussi rapide et puissante peut abîmer la batterie sur le long terme. C’est donc pour cela que OnePlus inclut dans les paramètres de la batterie une option « Chargement optimisé » pour brider le chargeur automatiquement lorsque la charge ultra rapide n’est pas nécessaire (la nuit par exemple) pour éviter de trop endommager la batterie sur le long terme et aussi d’augmenter sa durée de vie.
La chose impressionnante avec ce OnePlus 8 est qu’il emporte une grosse batterie de 4300 mAh pour une finesse remarquable et un poids plume.
Test OnePlus 8 : Avis
Avec son très bel écran 90 Hertz AMOLED poinçonné, sa prise en main remarquable, son poids plume, une épaisseur surprenante et un très bon logiciel, le téléphone marque des points. Bien que les écrans 90 Hz commencent à se montrer sur certains téléphones, il n’y a pas de téléphones sur terre avec tous les atouts de ce OnePlus 8. Il y a des téléphones avec de bons écrans, oui, avec un bon appareil photo, oui, avec un bon form factor, oui, avec un bon logiciel, oui, avec un prix raisonnable, oui, mais pas tout en même temps sauf sur ce OnePlus.
Cette année, avec une augmentation en prix, OnePlus marque aussi une augmentation de qualité pas forcément perceptible à travers les publicités, mais certainement avec la prise en main. Notre version à 799 € avec 12 Go de RAM et 256 Go de stockage interne est un vrai tournant vers le flagship de la marque. Le OnePlus 8 n’est plus qu’un téléphone puissant et rien d’autre, mais un téléphone avec une bonne qualité photo, un design attrayant, une excellente prise en main et un bel écran, le tout pour quand même moins cher qu’un Samsung Galaxy S20.
Les avancées par rapport à la génération précédente sont minimes, mais pourraient quand même justifier un upgrade. L’anoblissement des finitions, la rapidité et le support de la 5G avec un lancement plus qu’imminent en France nous laissent penser que le OnePlus 8 est un bon téléphone, même par rapport à la barrière technologique qu’a franchie OnePlus l’année dernière avec son écran 90 Hz sans encoche.
Prix et disponibilité du OnePlus 8
Le OnePlus 8 est disponible à partir de 699 € pour la version 8 + 128 Go et à 799 € pour la version 12 + 256 Go. Là où le OnePlus 8 devient très intéressant, est quand on le retrouve en réduction à parfois moins de 600 €. Le smartphone devient indéniablement un excellent rapport qualité prix avec tout ce qu’il y a d’un flagship (sauf peut-être un objectif téléphoto et la recharge sans fil) pour le prix d’un smartphone milieu de gamme.