Alors que les cartes mères ont toujours été conçues sur le même modèle, les choses sont en train de changer. La MSI B650M Project Zero apporte un vent de nouveauté dans ce monde si uniforme, avec une connectique à l’arrière. Cette connectique au dos permet de brancher tous les composants à la carte, sans en voir les câbles, pour un cable-management au top. Que vaut-elle vraiment et ce fonctionnement est-il intéressant ?
Design et conception
Avant de parler de l’esthétique, voyons à qui cette carte se destine. Elle est faite pour les gamers exigeants qui ne veulent surtout pas voir les câbles de leur configuration, les perfectionnistes qui ne veulent rien qui dépasse. Ici, pas de RGB, mais ce n’est pas dramatique, une carte mère initialement, n’est pas fait pour être un sapin de Noël. Dixit, la personne qui se plaignait du manque de RGB sur la Asus ROG Strix Z790-E Gaming WiFi II.
Mais dans les faits, ce n’est pas dramatique. Cette carte peut être utilisée pour une configuration gaming aussi bien qu’une configuration de travail, mais s’axe tout de même sur le premier type d’utilisation entre les deux. Passons tout de suite au look de la carte mère en elle-même.
Sur la face avant, on retrouve la configuration classique d’une carte mère. Cette dernière se compose du stocket, autour duquel sont positionnées les phases d’alimentation. Ce stocket est un AM5, étant donné que la carte mère supporte uniquement les processeurs AMD. Cette dernière est par ailleurs pratique de par son format micro-ATX, ce qui lui permet de loger dans le boitier MAG Pano M100R PZ que le constructeur m’a fourni avec.
À côté, c’est assez classique ici encore une fois, on y retrouve les slots de RAM, au nombre de quatre. C’est l’avantage des cartes en micro-ATX par rapport aux cartes en mini-ITX, elles disposent systématiquement de 4 slots de mémoire et non de deux.
Le format est réduit, mais les performances, pas forcément, du fait que la connectique se situe à l’arrière, cela laisse de la place en façade pour le reste.
Sous le processeur, se trouvent quelques pins de connexion pour divers accessoires, mais vraiment pas nombreux. Le tout se situe à l’arrière, c’est une très bonne nouvelle. Mais sous le stocket, se trouve également le connecteur PCIe pour une carte graphique. Ce dernier dispose d’une armature métallique, pour renforcer sa solidité.
Tout en bas, on retrouve également un petit connecteur PCI en x1. Juste au-dessus, entre les deux connecteurs PCI, se trouvent des connecteurs NVME, permettant d’y installer des SSD M.2. Ces derniers sont idéalement situés, mais je regrette que la fixation de la plaque qui les recouvre, qui fait office de dissipateur thermique, soit avec quatre vis, rien que ça …
On note que la plaque de métal dispose de deux pads de pâte thermique, en revanche, la carte mère ne dispose pas de pads thermiques quant à elle. C’est un peu dommage, mais rien de bien dramatique ici, on n’y mettra pas de SSD en PCIe 5 dans tous les cas.
Passons maintenant au dos, où se trouvent toutes les connectiques de la MSI B650M Project Zero. On y retrouve en haut, les ports de ventilation pour un ventilateur de système, autrement dit un ventilateur de boitier, la pompe customisée ainsi que le ventilateur pour le processeur. Plus à droite, c’est l’alimentation du processeur en 2 x 8 pins via deux connecteurs P8.
Tout le reste se situe sur la gauche et en bas, pour la simple et bonne raison que la partie droite, quand on regarde la carte de dos, se compose de l’I/O Shield. Sur la gauche, se trouve le connecteur d’alimentation de la carte mère, accompagné d’un port USB-C 3.2 interne, nous reparlerons de ce dernier.
Juste en dessous, se trouve le port USB 3.0 ainsi que deux connecteurs SATA. Sur la partie basse, c’est là que l’on a le port audio, deux autres ports SATA, mais également des USB 2.0 internes, avec deux ports ventilateurs, des connecteurs ARGB ainsi que le connecteur du front-panel. On y retrouve tout ce que l’on a sur une carte mère classique, mais la très large majorité des connecteurs se trouve au dos.
Seul souci, mais ce dernier vient du boitier, concernant le connecteur USB-C interne. C’est dommage que MSI, qui propose un connecteur USB 3.0 coudé, n’ait pas fait de même pour le port USB-C. Du coup, le connecteur interne est droit, il est difficile de fermer le boitier sans endommager le tout, y compris la carte mère. J’espère que cette erreur sera rapidement corrigée.
Passons maintenant à la partie extérieure de la carte mère, l’I/O Shield, où se trouvent toutes les connectiques externes. Ce dernier se compose de :
- 1 Bouton Clr CMOS
- 1 Bouton Flashback BIOS
- 1 HDMI
- 1 DisplayPort
- 3 USB-A 3.2 Gen 2
- 1 RJ45 2,5 Gbit Ethernet
- 2 USB 2.0
- 2 USB 3.0
- 1 USB-C 3.2 Gen 2
- 1 USB-C 3.2 Gen 2 x 2
- 2 antennes Wi-Fi 6E
- 3 ports Jack 3,5 mm
C’est donc ici une connectique assez complète, qui est fort appréciable, surtout pour les connecteurs USB 3.2 Gen 2. Cependant, concernant les connecteurs USB 3.0 ainsi que les USB 2.0, je trouve cela dommage de les avoir conservés ici, surtout pour la connectique la plus ancienne. Certes, ça sert à connecter les claviers et souris, ou casques avec ou sans fil, cependant, cela ne permet pas de les mettre où l’on souhaite.
Esthétiquement et en termes de connectivité, cette carte mère part cependant plutôt bien, avec moult connectique à l’arrière, voyons ce que ça donne une fois le montage terminé.
Caractéristiques de la MSI B650M Project Zero
Modèle | MSI B650M Project Zero |
Chipset | B650M |
Processeurs supportés |
AMD Ryzen série 7000 et versions ultérieures |
Socket | Socket AM5 pour processeurs AMD |
Mémoire maximum | 128 Go DDR5 Non-ECC, Un-buffered Memory |
Options |
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Compatibilité PCI Express | Compatibilité PCI Express 5.0 deux voies (x16, M.2 x4)
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Connectivité réseau |
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Entrées / Sorties |
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Ports spéciaux (pin carte mère) |
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BIOS | 256 Mb Flash ROM, UEFI AMI BIOS |
Contenu de la boite |
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Connectique de la MSI B650M Project Zero
Niveau connectivité, il est excessivement plaisant de ne voir aucun câble dans le boitier. Enfin, quasiment aucun câble, car la carte graphique ici ne s’alimente pas encore par l’arrière, et il faut impérativement brancher un câble sortant de l’alimentation. Donc, on en voit un seul, ce n’est pas très dérangeant, surtout quand le GPU en question est une 3070 Ventus 2x de chez le constructeur.
Niveau esthétique cependant, c’est très déroutant, mais on retrouve quelques repères bien connus, MSI ne réinvente pas la roue non plus, ce n’était pas la prétention ici.
PCI-Express et M.2
Si tous les constructeurs ne proposent pas forcément de port M.2 compatibles PCIe 5, MSI suit la tendance ici, sur cette B650M Project Zero. Si certains pourraient trouver ça dommage, ce n’est pas très perturbant. Certes, la connectique PCIe 5 est très intéressante et prometteuse, cependant, cette dernière offre des débits qui ne sont pas utiles au plus grand nombre.
C’est bien d’avoir du 12 000 Mo/s, mais si c’est pour jouer à quelques jeux ou streamer, ça n’est pas l’élément le plus indispensable de votre ordinateur, clairement. Cependant, j’apprécie de trouver deux connecteurs M.2 ici, même si ce n’est pas un exploit de la part de MSI. C’est le cas également sur la B760I Edge WiFi, elle n’a pas non plus de PCIe 5 et s’en porte très bien.
Passons maintenant sur les connecteurs PCI-Express, permettant de connecter des cartes graphiques ou cartes additionnelles, ou bien des SSD comme le Western Digital AN1500 qui se connecte lui en PCI-Express.
Le premier connecteur est également ici en PCIe 4, permettant de connecter des cartes graphiques de dernière génération, mais la connectique PCIe 5 pour ces dernières ne semble pas indispensable, MSI s’en est passé. En effet, même avec du PCIe 4, ça fonctionne très bien.
Le connecteur renforcé ici n’est que le premier, les autres ne sont en effet pas armés d’une couche métallique, ils ne sont qu’en plastique simple. C’est un peu dommage, mais en toute honnêteté, de nos jours, qui utilise sincèrement deux cartes graphiques dans son ordinateur pour du jeu ? Autrefois, avec le SLI ou le CrossFire X, c’était possible, mais maintenant, même la RTX 4090 n’a plus le NVLink.
I/O Shield
Sur le panneau de connectiques arrière de la carte-mère, on retrouve quelques connecteurs, permettant de brancher des accessoires en USB essentiellement, mais aussi quelques accessoires audios. Voici tout ce que l’on retrouve sur l’I/O Shield de cette MSI B650M Project Zero :
- 1 Bouton Clr CMOS
- 1 Bouton Flashback BIOS
- 1 HDMI
- 1 DisplayPort
- 3 USB-A 3.2 Gen 2
- 1 RJ45 2,5 Gbit Ethernet
- 2 USB 2.0
- 2 USB 3.0
- 1 USB-C 3.2 Gen 2
- 1 USB-C 3.2 Gen 2 x 2
- 2 antennes Wi-Fi 6E
- 3 ports Jack 3,5 mm
J’apprécie deux choses ici, en premier lieu, le fait de proposer deux connecteurs USB-C, mais également le fait d’avoir un connecteur USB-C à 20 Gbit/s et un autre à 10 Gbit/s. Si le constructeur avait voulu faire encore mieux, on aurait même pu profiter d’un autre connecteur USB-C à 5 Gbit/s ou même un USB-C 2.0, histoire de connecter des accessoires. Certains périphériques, comme la souris SteelSeries Aerox 5, se connectent en USB-C. Il serait dommage de mobiliser le port 20 Gbit/s pour ça.
Ce que j’apprécie toutefois, c’est la présence du connecteur RJ45 2,5 Gigabit Ethernet, permettant de profiter (sous réserve de votre box et de votre abonnement à internet), d’un débit élevé.
Alimentation
Une fois que tout est installé, il faut alimenter la carte, afin qu’elle puisse démarrer et que l’on puisse exploiter le PC. Les connectiques d’alimentation sont assez classiques ici, on profite de deux ports P8 donc de deux fois 8 pins, contrairement à une carte comme la NZXT N7 B650M, qui n’offrait, elle, que du 8 + 4 pins.
Toujours au dos, se trouve le traditionnel connecteur 24 broches de la carte-mère, permettant de l’alimenter et de faire fonctionner tous les accessoires et périphériques, internes comme externes, qui y sont branchés.
BIOS de la MSI B650M Project Zero
Le BIOS est le programme intégré à la carte-mère qui gère ses différents réglages. Il est riche en fonctionnalités et offre une multitude d’options. Il convient de noter que nous disposons d’un BIOS UEFI, successeur du BIOS traditionnel. L’atout majeur de l’UEFI est son interface visuelle plus intuitive, permettant même une navigation avec la souris.
Un BIOS UEFI permet par exemple les fonctionnalités suivantes :
- Prise en charge des fonctionnalités réseau (Wi-Fi, Bluetooth)
- Prise en charge du 64bits (jeux d’instruction plus large)
- Prise en charge des disques supérieurs à 2,2 To
- Espace mémoire plus grand (totalité de la RAM prise en compte)
- Prise en charge du secure boot et Fast Boot
- Démarrage plus rapide sur le BIOS
Lors de la première mise en marche, on est dirigé vers une interface épurée qui présente les composants et fournit des détails à leur sujet. Le BIOS montre aussi la séquence de démarrage des disques et le profil XMP, cependant, cette technologie n’est ici que pour consommer moins d’énergie, en diminuant la fréquence des barrettes de RAM.
Cette vue approfondie offre une section pour l’overclocking, où l’on peut ajuster les fréquences et la tension du processeur, à condition d’avoir un processeur AMD série X. Elle permet également de peaufiner les performances de la RAM avec la capacité de sauvegarder des profils. Cette section est recommandée pour les utilisateurs avertis.
Dans la section de configuration avancée, on peut ajuster les paramètres du processeur, comme activer la virtualisation, et personnaliser les options de stockage, le chipset, l’USB et les ports PCI Express.
Il est également possible d’overclocker certains composants sur la carte. Toutefois, faites toujours attention quand vous souhaitez vous lancer dans l’overclocking, à avoir un refroidissement suffisant et à y aller progressivement, à moins d’avoir de larges connaissances dans ce domaine.
Enfin, de retour dans le menu de configuration rapide, il est possible de régler la vitesse des ventilateurs, à savoir le ventilateur du ventirad, ainsi que les ventilateurs système. Un réglage prédéfini existe, mais il est également possible de régler les ventilateurs manuellement.
Performances de la MSI B650M Project Zero
La partie que tout le monde attend, c’est forcément la partie performances. Mesurer les performances réelles d’une carte mère est impossible, en revanche, je mesure les performances de chaque composant, ce qui permet de donner un indice global, si l’un d’entre eux est bottleneck, alors la carte manque de performances sur tel ou tel point. Voici les détails de la configuration utilisée :
- Processeur : AMD Ryzen 5 7600X
- Carte graphique : MSI GeForce RTX 3070 Ventus 2x
- RAM : Corsair Dominator Platinium 2 x 16 Go @6000 MHz for AMD
- SSD : Crucial P5 Plus 2 To
La configuration est convenable, le risque de bottleneck quoi que ça soit avec une telle configuration est impossible. Il est même possible d’y mettre un Ryzen 9, à condition de bien le refroidir cependant. De même pour la carte graphique, une RTX 4080 ou 4090 ou bien une RX 7900 XTX peuvent passer sans soucis, si vous souhaitez une configuration en full AMD.
Processeur
Le processeur que j’y ai installé est un AMD Ryzen 5 7600X. Ce dernier est performant et se montre globalement au niveau d’un Intel Core i5 12600KF, ce qui est convenable. Ce processeur se situe un tout petit peu devant un Intel Core i5 13400F.
Score single-core | Score multi-core |
2872 | 12693 |
Les performances sont très bonnes ici, cette carte n’est pas capable de bottleneck un Ryzen 5 fort heureusement, comme précédemment évoqué. Voici les résultats sur un score CineBench R23 :
Single-core | Multi-core |
1954 | 15031 |
Une nouvelle fois, avec un score de 15 000 points environ en multi-core, et un score en single-core qui titille les 2000 points, c’est très bon.
Carte graphique
Concernant le partie GPU, nous avons mis une RTX 3070 faite-maison, du MSI, ce qui ne devrait pas poser de soucis. Cette carte graphique est encore parfaitement valable et propose de bonnes performances pour jouer à bon nombre de jeux, en Full HD comme en QHD 1440p.
La carte n’a eu aucun souci de performances et a parfaitement bien fonctionné, comme elle l’avait fait avec des processeurs plus performants ou similaires. Globalement, il est rare qu’une carte-mère réussisse à bottleneck une carte graphique, à moins d’avoir une différence de génération vraiment importante entre les deux.
RAM
Au niveau de la RAM, j’ai installé les 2 x 16 Go de Corsair Dominator Platinium RGB spécifiquement pour AMD, que j’ai pu cadencer à 6000 MHz. Ici, on retrouve de très bons débits :
Vitesse en lecture | Vitesse en écriture | Vitesse en copie | Latence |
68 152 MB/s | 76 542 MB/s | 64 586 MB/s | 70,6 ns |
Je ne sais pas en revanche, expliquer cette différence une nouvelle fois avec ce kit de RAM, pour la vitesse en lecture et la vitesse en écriture, cependant, ce n’est pas dramatique. Il est toutefois un peu dommage que la vitesse soit quelque peu ralentie selon moi, mais les latences sont ici franchement basses pour de la DDR5, ce qui est une bonne nouvelle.
Stockage
Concernant le stockage, nous avons utilisé un SSD en PCIe 4, c’est de toute manière la seule génération prise en charge (mais rétrocompatible) sur cette carte. Les performances du Crucial P5 Plus sont ici encore une fois très bonnes, à deux doigts de titiller le Lexar NM790, le SSD PCIe 4 par excellence.
Vitesse en lecture séquentielle | Vitesse en écriture séquentielle |
7341 Mo/s | 6896 Mo/s |
Avec ses débits de plus de 7300 Mo/s en lecture de plus de 6900 Mo/s en écriture, ça reste très performant et agréable en termes de vitesse.
Connexion réseau
Pour la connexion réseau, la carte dispose d’un port Ethernet RJ45 à 2,5 Gbit/s, permettant donc un très bon débit. Attention toutefois, vous n’en profiterez que si vous avez la box qui le permet, avec la connectique suffisante et surtout, la connectique adaptée permettant de sortir un tel débit.
La carte réseau est également compatible avec la connectivité sans fil Wi-Fi 6E, et on peut également ajouter le support du Bluetooth 5.3.
Performances générales
Je dois avouer que je m’y attendais un peu, les performances de cette carte-mère MSI B650M Project Zero sont très bonnes. La carte se débrouille bien dans tout ce qu’on lui demande, et démarre rapidement.
Elle peut supporter toutes les cartes graphiques grand public qui existent, de la RAM jusqu’à 7600 MHz et 32 Go de RAM par slot, pour un total de 128 Go de RAM, sur une carte grand public comme celle-ci, je pense que ça suffira à l’immense majorité des utilisateurs.
Test MSI B650M Project Zero : Avis
La MSI B650M Project Zero est une carte très intéressante. En effet, elle est parfaitement adaptée pour les maniaques du cable-management et ceux qui ne souhaitent voir quasiment aucun câble apparent. Seul celui de la carte graphique sera visible, mais ça, ce n’est pas la « faute » de la carte mère ! Les performances sont bonnes, la connectique également, j’apprécie cette petite carte mère en B650M, qui offre un format plutôt compact, mais de belles prestations.