Révolue est l’époque où chaque clavier mécanique avait sa propre esthétique, propre à sa gamme ou, tout au plus, son constructeur. De nos jours, tous les claviers mécaniques se ressemblent. Enfin, presque tous, puisque ce Roccat Vulcan II ressort du lot.
Avec son design original et ses keycaps toutes fines, le Vulcan II se détache complètement de la concurrence d’un point de vue esthétique. Cependant, le look ne suffit pas pour qu’un clavier soit bon.
Design et packaging
Les claviers de Roccat se distinguent réellement de la concurrence en termes de design. Il est rare de croiser un autre clavier qui ressemble vraiment à un Vulcan. Tout au plus, le seul point commun sera les touches flottantes.
Le Roccat Vulcan II ne fait évidemment pas exception à cette règle, puisqu’il reprend le même design que celui pour lequel la marque est connue. Il n’est toutefois pas identiques, puisque quelques détails ont été modifiés afin d’apporter davantage de fonctionnalités.
Dans un premier temps, le Roccat Vulcan II est un clavier au format complet. Cela signifie qu’il dispose de toutes les touches, avec un pavé numérique et des touches fléchées dédiées. Le châssis est également plus large que nécessaire pour les touches.
Cela se traduit en un clavier qui prend une certaine place sur le bureau. Il faudra donc prévoir pas mal d’espace afin de ne pas cogner votre souris sur le bord de votre clavier. De plus, si vous ressortez d’un format compact comme celui du Corsair K65 Pro Mini, il faudra un certain temps d’adaptation au fait que vos mains seront forcément décentrées.
Comme indiqué plus tôt, le Vulcan II dispose donc de touches flottantes. Ces dernières sont directement placées sur la backplate, entièrement visible et même mise en avant par le reste du châssis.
Cette conception sépare le clavier en deux parties distinctes, soit la base, où se trouve le PCB, ainsi que les touches, composées des switches et des capuchons, que nous allons appeler keycaps pour le restant de ce test.
Grâce à ce petit tour de passe-passe, Roccat donne une illusion de finesse à son Vulcan II, alors même que celui-ci utilise pourtant des switches à hauteur normale. C’est l’inverse du The G-Lab Keyz Platinium, qui dispose de switches low profile.
Cependant, cette impression de finesse et bel et bien une illusion. En réalité, si l’on mesure du point le plus bas jusqu’au point le plus haut du clavier, on obtient une épaisseur tout ce qu’il y a de plus standard.
Cette backplate est faite en aluminium. Le matériau a été travaillé de sorte à obtenir une finition brossée. Contrairement aux autres finitions similaires, Roccat propose un résultat très texturé. C’est plutôt agréable au toucher, certes, mais la backplate attrapera toutes les poussières très facilement.
La backplate est par ailleurs entourée d’un liseré brillant, toujours en aluminium. C’est un petit détail qui ajoute un peu de profondeur au design, mais qui casse définitivement tout espoir de pouvoir l’utiliser dans un set-up minimaliste.
Le restant du châssis est fait en plastique, ce que je trouve assez dommage. Il s’agit d’un format complet qui n’est pas conçu pour être transporté. Le poids n’étant ainsi pas une contrainte, ce choix a été fait dans l’unique but de faire baisser les coûts de production.
Cette décision résulte en un clavier au feeling assez cheap, ce qui est dommage pour un produit proposé à ce prix. J’ai vraiment hâte qu’un constructeur décide enfin de baisser très légèrement sa marge afin de proposer un clavier entièrement en aluminium.
Vers le bas du clavier, juste au-dessus du repose poignet, se trouve une bande en plastique de couleur blanche. Sur celle-ci, il est possible de trouver les différents indicateurs pour le verrouillage des majuscules ainsi que le pavé numérique.
C’est une intégration assez élégante, plus discrète que les petites LED au-dessus des touches fléchées que l’on trouve sur le Razer Deathstalker V2 Pro, par exemple. Cependant, elles peuvent être difficiles à voir si la luminosité de votre pièce est élevée.
Le repose-poignets est également en plastique dur, ce qui n’est pas inhabituel bien que je préfère largement les alternatives avec de la mousse, comme ce que l’on trouve sur le Asus ROG Strix Flare II.
Le gros problème de ce repose-poignets est la façon dont il s’attache au clavier. Deux patins, équipés de petits points en leur sommet, viennent se clipser au clavier. C’est un système de fixation qui nous ramène dix ans en arrière.
Ce n’est pas nécessairement mauvais si vous souhaitez attacher le repose-poignets au clavier de manière permanente. En revanche, à chaque retrait, les patins risquent un peu plus de se casser. C’est un élément qui cassera au bout de quelques années, quoi qu’il en soit.
Pour le coup, c’est vraiment décevant. Roccat faisait partie des premiers constructeurs à avoir introduit le système de fixation avec aimants. Je trouve ça vraiment dommage que le constructeur l’ait abandonné, au profit d’une alternative bien moins solide.
Pour ce qui est des fonctionnalités, il est possible d’observer un bouton rotatif au-dessus du pavé numérique. Ce dernier contrôle le volume de votre ordinateur. Un appui sur ce bouton permet de couper ou remettre le son.
À côté de ce potentiomètre se trouvent trois boutons. Il s’agit de contrôles multimédias, avec le bouton play, au milieu, entouré des boutons suivant et précédent. Je suis content de voir que Roccat a usé de la place disponible sur le Vulcan II pour inclure ces contrôles de manière dédiée.
Si l’on observe le dessus du clavier, il est possible d’apercevoir le logo Roccat, souligné de la mention Vulcan. Si habituellement je n’aime vraiment pas le branding sur mes périphériques, il est ici réalisé de manière assez élégante.
Le gros point noir de ce clavier est son câble. En effet, il n’est pas détachable, chose que je trouve réellement dommage. Il n’a aucune raison d’être soudé. Un connecteur USB-C avec un câble USB-C vers USB-A aurait parfaitement rempli le travail tout en rendant possible le fait de changer de câble.
Je l’ai répété à plusieurs reprises, mais le Roccat Vulcan II est un clavier particulièrement large. Ses dimensions exactes sont les suivantes :
- Longueur : 152 mm
- Largeur : 463 mm
- Épaisseur : 33 mm
Grâce au plastique, ou à cause de celui-ci selon votre vision des choses, le clavier ne pèse que 949 grammes, ce qui est excessivement léger pour un format complet. À nouveau, le poids n’a jamais été une contrainte sur ce clavier, l’alourdir n’aurait pas été une si mauvaise chose, puisque cela le rendrait plus stable.
Globalement, le Roccat Vulcan II est un clavier assez joli, bien que son esthétique ne conviendra pas à tout le monde. J’aurais toutefois aimé voir davantage d’aluminium et moins de plastique, afin d’obtenir un produit avec un ressenti plus prémium.
Caractéristiques du Vulcan II
Modèle | Roccat Vulcan II |
Type de clavier | Gamer |
Type de switches | Mécanique |
Switches | Titan II Red |
Force d’activation minimum | 45 grammes |
Course maximale | 3,6 mm |
Course d’activation | 1,4 mm |
Durabilité | 100 millions d’activation |
Rétro-éclairage | 16,8 millions de couleurs |
Connectivité | USB-A |
Poids | 949 g |
Switches du Vulcan II
Le Roccat Vulcan II embarque la seconde génération des switches propriétaires de Roccat, soit les Roccat Titan II. Ils sont disponibles en deux variants, un tactile, de couleur marron, et le linéaire que nous testons aujourd’hui, de couleur rouge.
Le constructeur de ces switches n’a pas encore été dévoilé. Aucun logo n’est présent sur le châssis du switch. Nous savons toutefois que la génération précédente a été fabriquée par TTC, il est donc probable que la collaboration ait été renouvelée pour ce nouveau modèle.
Le Titan II Red est un switch linéaire avec une pression d’activation, soit la force nécessaire pour faire bouger le switch en premier lieu, de 45 cN. Il propose une distance d’activation de 1,4 mm, pour une course totale de 3,6 mm.
Ce sont des spécifications assez similaires aux switches Corsair OPX, qu’il est possible de trouver sur le Corsair k70 RGB Pro. Les deux switches sont évidemment inspirés du fameux Cherry MX Red, que l’on retrouve sur une vaste majorité des claviers gaming.
Au toucher, le Titan II est un switch plutôt agréable. Il propose un ressenti assez fluide, bien qu’on reste loin d’un switch spécialisé et lubrifié. Les frottements entre le châssis et la tige sont assez faibles, ce qui est synonyme d’un bon usinage.
Le switch émet un bruit assez agréable. Le châssis étant assez fin, il est presque entièrement rempli par le PCB à lui seul. Cela permet d’éviter la réverbération que l’on peut entendre sur les claviers au châssis creux. Grâce à cela, aucun bruit métallique désagréable ne peut être entendu, même en frappant fort.
L’expérience de frappe n’est pas entièrement silencieuse, mais le bruit produit est loin d’être irritant. Il n’a pas cette qualité aiguë que l’on peut entendre sur une grande majorité des switches linéaires, surtout les plus bas de gamme.
Le Roccat Titan II est donc un bon switch. Sa compatibilité avec les keycaps tierces est à souligner, d’autant plus que Roccat encourage la customisation de ces dernières. Il n’a rien à envier aux switches custom, que ce soit en matière de stabilité ou de fluidité. J’apprécie tout particulièrement la quantité minimale de friction, l’un des points noirs sur la première génération.
Confort de frappe
Le Roccat Vulcan II a tout pour être un excellent clavier. Il est joli et propose de bons switches, que demander de plus ? C’est juste dommage que les petites keycaps gâchent tout.
Si elles sont plus jolies que des keycaps traditionnelles, leur petite taille les rend peu pratiques à l’utilisation. De plus, elle force à écarter davantage les doigts, ce qui augmente la fatigue due à la frappe sur les longues périodes.
Enfin, fort heureusement, le clavier est compatible avec les keycaps custom. La plupart d’entre elles devraient être utilisables sans trop de problèmes, bien qu’il est toujours possible de rencontrer un problème d’incompatibilité.
Pour ce qui est du reste, Roccat promet des stabiliseurs prélubrifiés. Cette pratique sert à éviter le bruit irritant de la barre d’espace sur un clavier mécanique, entre autres. Pour le coup, je suis plutôt paré à les croire. Les touches stabilisées n’émettent pas de bruit supplémentaire particulier, ce qui est assez rare sur un clavier mécanique produit en masse pour être relevé.
Dans sa globalité, le Roccat Vulcan II est un assez bon clavier. Il propose un confort de frappe correct, bien qu’il peut être amélioré davantage avec une paire de keycaps custom en PBT. Même au bout de longues heures d’utilisation, je n’ai ressenti aucune gêne ni aucune douleur, ce qui est toujours agréable.
Rétroéclairage du Vulcan II
Pour ce qui est du rétroéclairage, le Roccat Vulcan II propose du RGB à une LED, tout ce qu’il y a de plus classique. Puisque nous sommes sur un switch mécanique et non pas optique, nous n’avons pas le droit aux doubles LED, comme ce que l’on a pu découvrir sur le Roccat Vulcan II Mini.
Dans les faits, c’est une petite perte assez peu importante. Avoir deux LED, c’est certainement rigolo, mais au final ça ne change pas grand-chose en termes d’esthétique. À la limite, il peut être possible d’obtenir davantage de luminosité, et encore, ce n’est même pas certain.
Comme sur tous les claviers de nos jours, il est possible de paramétrer le rétroéclairage sur chaque touche individuellement. Pour cela, il faudra passer par le logiciel Roccat Swarm. Si vous n’avez pas envie de vous prendre la tête, il existe également une petite liste de préréglages :
- AIMO Intelligent Lighnting
- Vague
- Snake
- Statique
- Battement de cœur 2.0
- Respiration 2.0
- Fade FX
- Ripple FX
Les deux effets FX s’activent lorsque vous pressez une touche. Fade illumine seulement la touche pressée, alors que Ripple émet une onde depuis la touche vers l’extérieur du clavier. Les effets sont assez jolis, bien que j’aurais aimé pouvoir les superposer sur un autre effet.
Pour ces préréglages, Roccat propose de définir ses propres couleurs, mais également d’utiliser des dégradés préfaits. C’est une assez bonne idée, d’autant plus que ces derniers sont nombreux et plutôt jolis.
Finalement, le mode custom vous permettra de contrôler l’éclairage de votre clavier de manière plus précise. Cependant, je le trouve vraiment primitif. Il est impossible de superposer deux effets. Le mode permet de sélectionner les touches éclairées, mais seulement une sélection est possible, rendant impossible d’éclairer indépendamment deux zones du clavier.
Bien que le rétroéclairage de ce Roccat Vulcan II est plus que compétent, il est fortement limité par le logiciel. Roccat se doit de proposer davantage d’options de personnalisation qui, pour certaines, sont devenues la norme aujourd’hui.
Logiciel Roccat Swarm
Il y a tout près d’un an, je qualifiais le Roccat Swarm de driver vieillot, avec des fonctionnalités soit basiques, soit obsolètes, le tout dans une esthétique ringarde et largement dépassée. Malheureusement, en ce laps de temps conséquent, rien n’a changé.
Enfin, Roccat a pris le temps d’anéantir nos espoirs de voir, un jour, un driver compétent. En effet, le constructeur a annulé le projet de son driver Neon. Ce dernier, sur le papier, semblait prometteur et disposait d’une interface plus moderne.
Ainsi, les propriétaires des rares produits qui ont eu droit à ce driver devront, eux aussi, se rabattre sur Swarm. Dans un sens, je comprends que développer un tout nouveau driver soit chronophage et représente un certain coût. Cependant, il est dommage de ne pas avoir porté la nouvelle interface sur Swarm.
Tout n’est pas bon à jeter. Dans un premier temps, le gestionnaire de macros semble assez compétent, avec pas mal d’options au niveau du délai. Il est même possible d’enregistrer des clicks de souris, bien que ce soit un travail plus manuel que sur G Hub, puisqu’il faut se rendre dans un menu secondaire, plutôt que de simplement cliquer sur sa souris.
Le driver est également plutôt stable et rapide. Si l’interface est démodée, j’apprécie le fait de n’avoir aucune animation qui ralentit son usage. De plus, son côté dense permet de caser un maximum de fonctionnalités dans une fenêtre qui reste de taille modérée.
Dans sa globalité, Roccat Swarm est un driver solide si vous n’en attendez pas trop. Si votre utilisation d’un logiciel pour votre clavier s’arrête à l’activation d’un préréglage et mettre à jour le firmware, il suffira amplement. Cependant, si vous cherchez quelque chose d’un peu plus avancé, je ne suis pas sûr que Swarm vous satisfera pleinement.
Test Roccat Vulcan II
Le Roccat Vulcan II est un clavier assez simple. Il propose l’un des designs les plus minimalistes jamais conçus par la marque, ce qui signifie qu’il est loin d’être sobre, mais un effort a clairement été fait. Le rétroéclairage est joli et puissant. Cependant, il faudra se contenter des paramètres par défaut, Swarm vaut à peine le coup d’être installé.
Proposé aux alentours des 160€, ce n’est pas le clavier parfait pour autant. En plus du logiciel, je regrette la présence excessive de plastique. S’il est compréhensible pour le repose-poignets, dont le système de fixation est la seule chose plus vieille que Roccat Swarm toujours utilisée, le dos du clavier n’a aucune raison de ne pas être en aluminium.