Dans le monde des claviers mécaniques, la tendance est à la finesse. De plus en plus de constructeurs se lancent dans la fabrication de claviers mécaniques low-profile aux touches ressemblant à celles d’un ordinateur portable.
Ce que vous ne saviez peut-être pas, c’est que l’une des premières marques à faire ce genre de claviers est Roccat, avec le Vulcan 120 AIMO en 2018. Le Roccat Vulcan 121 AIMO que nous testons aujourd’hui est une mise à jour du 120 AIMO.
Design
Le Roccat Vulcan 121 AIMO possède un design qui peut être résumé en un mot : gaming. Roccat est l’une des seules marques qui a toujours gardé cette esthétique plutôt agressive, que l’on trouvait pourtant partout il y a quelques années.
Cela prouve une vraie confiance en soi de la part de la marque. Plutôt que de se plier aux tendances minimalistes de ces derniers temps, Roccat préfère garder son esthétique originale inchangée.
C’est pourtant étrange, car le Vulcan 121 AIMO a tout pour être un clavier minimaliste. On ne retrouve pas de grandes lignes agressives et les couleurs sont sobres. Même l’aluminium brossé, pourtant texturé par nature, ne laisse voir sa texture que si l’on regarde de près.
En parlant de matériaux, on retrouve donc de l’aluminium brossé pour la backplate, ou la plaque sous les touches. Tout le reste du clavier est quant à lui fait de plastique.
Le repose-poignets est lui aussi en plastique rigide. La sensation donnée par ce dernier est plutôt cheap, mais ce n’est pas le pire repose poignets que nous ayons vu.
Il s’attache au clavier grâce à un long aimant, placé sur la partie haute du repose-poignets. Cette partie, en plus d’aider à obtenir cette esthétique gamer permet au repose-poignets de ne pas glisser horizontalement.
Malgré cette utilisation intense de plastique, le clavier n’en devient pas plus léger. Il passe en effet la barre du kilogramme, avec ses 1,15 kg. D’autre part, même pour un clavier avec pavé numérique, ce dernier est très large. Cette largeur n’est malheureusement pas justifiée par la présence de touches macro dédiées.
Les keycaps
De part la nature du clavier, low-profile, les keycaps sont plutôt fines. Pas aussi fines que celle d’un ordinateur portable, ou alors un très vieux.
Ce clavier mécanique est bien meilleur que le pack Trust Lyra, mais pas dédié à la même utilisation.Faites d’un plastique ABS, et l’un des plus cheap en plus, ce ne sont pas les meilleures keycaps que nous ayons trouvé sur un clavier vendu “tout fait”. Cet honneur revient au Razer Huntsman TE, avec ses touches en plastique PBT, lourdes, épaisses, bruyantes mais surtout durables et au feeling impressionnant.
L’avantage de ce choix de plastique, pourtant inférieur, est que la lumière passe à travers les légendes de manière beaucoup plus efficace. Les légendes en question sont classiques, quoi qu’un peu épaisses, mais rien d’offensant. On est bien loin du territoire de Razer en 2014.
Pour ce qui est du feeling, le plastique ABS se fait beaucoup sentir. La finesse du matériau utilisé est fortement mise en valeur, et ce n’est pas quelque chose de valorisant.
Cependant, cela est rattrapé par la forme des touches, qui est étonnamment efficace. Notre vitesse de frappe augmente drastiquement sur ce clavier, au même rythme que nos fautes de frappe baissent.
En somme, pas le meilleur feeling, certes, mais le tout est rattrapé par une conception intelligente et efficace.
Ce clavier se montre bon, certes, mais le Trust GXT 834 Callaz semble plus intéressant si l’on parle en termes de rapport confort / prix absolu.
Disposition des touches et éclairage
Le clavier possède des touches flottantes. C’est un design d’abord rendu populaire par les Corsair K90 et qui l’est resté de part son look particulier, mais également car nettoyer le clavier devient d’un coup beaucoup plus facile.
Cependant, comme beaucoup de claviers Corsair encore de nos jours, la backplate est noire. On a ainsi connu mieux en terme d’intensité lumineuse. Venons en donc à l’éclairage. Ce dernier est évidemment RGB, plutôt lumineux et modulable grâce au bouton rotatif présent en haut à droite du clavier.
Le Vulcan 121 AIMO est personnalisable à travers le logiciel Swarm, sur lequel nous reviendrons plus tard.
Les switchs
Le Vulcan 121 AIMO est vendu avec deux sortes d’interrupteurs mécaniques. Un premier, tactile, imitant les Cherry MX Brown et, à présent, un linéaire, imitant les Cherry MX Red. La version que nous avons reçue possède les switchs linéaires.
L’un des défauts les plus reprochés à Cherry est le côté “scratchy” de leurs switchs. C’est une caractéristique surtout observable sur les switchs linéaires, soit les rouge, et c’est cette sensation de friction lorsque l’on appuie sur la touche. Elle est ressentie entre le point de départ et le fond du switch.
C’est souvent un excellent indicateur de qualité pour un switch mécanique. Moins il est “scratchy”, meilleure est la qualité des plastiques composant le slider et le châssis du switch.
Pour en revenir au Vulcan 121 AIMO, les switchs de ce clavier sont sans doutes les plus “scratchy” que nous n’ayons jamais vu. Il est physiquement possible d’entendre le switch descendre.
Bien qu’avec un certain temps d’adaptation il est possible de s’habituer à ces switchs, surtout pour l’expérience proposée par les excellentes keycaps, la qualité de fabrication de ces derniers reste donc moyenne.
De plus, pour remuer le couteau dans la plaie, il est possible d’entendre le “ping” des ressorts produit par un appui fort sur les touches Entrée et Espace.
Le driver Roccat Swarm
Ce driver est sans doutes l’un des points noirs de ce clavier. Dépassé, vieux, inutile. Ce sont trois adjectifs qui décrivent – malheureusement – parfaitement ce logiciel.
L’interface nous fait plonger tout droit en 2013, quand tous les drivers se ressemblaient. Naviguer a l’intérieur du logiciel n’est ni rapide ni agréable. Les fonctionnalités se résument à moduler la luminosité, transformer certaines touches en macro et changer le mode d’éclairage.
Impossible d’utiliser plusieurs effets, comme ce que propose Razer par exemple. Ainsi, si vous voulez un changement de couleur en fond mais également un effet lorsque vous appuyez sur une touche, vous devez utiliser le mode AIMO.
AIMO, c’est censé être le rétro-éclairage intelligent par Roccat. Dans les fait, c’est le même effet de changement de couleur en boucle, complètement impossible à personnaliser. Même si le clavier avait l’hardware au plus grand potentiel du monde, ce driver dépassé ne saurait lui faire justice.
Test Roccat Vulcan 121 AIMO : Avis
En quelques mots, malgré ses points noirs, le Vulcan 121 AIMO n’est pas un si mauvais clavier que ça.
Les switchs de qualité moyenne sont facilement oubliés par la fabrication intelligente des keycaps. Cette même fabrication permet même d’oublier le matériau utilisé pour ce même objet.
Bien qu’il est possible d’observer pas mal de plastique, la backplate en métal est une touche suffisante pour rappeler qu’il ne s’agit pas du clavier le moins cher sur Amazon, mais bien un produit plutôt haut de gamme.
Malgré le temps d’adaptation nécessaire, le Roccat Vulcan 121 AIMO est donc facilement recommandable à quiconque cherche une addition à un set-up gamer plutôt agressif.