realme est une marque apparue récemment dans le marché de la téléphonie mobile. Au début sous-marque d’Oppo, Realme devient petit à petit une filiale à part entière du groupe BBK Electronics, maison mère de Oppo, Vivo ou encore OnePlus. Comme beaucoup de marques arrivées assez récemment sur le marché, Realme adopte la stratégie du bon rapport qualité/prix : elle débute avec des smartphones à bas coût qui peuvent être considérés comme des flagship killers pour ensuite augmenter ses prix. Avec le realme 6 Pro, la marque éponyme propose un téléphone milieu de gamme pour 349,90 € avec des fonctionnalités intéressantes tout en gardant le prix acceptable.
Le mobile arrive dans une boite toute vêtue de jaune avec « 6 Pro ». On retrouve au dos de la boîte quelques spécifications comme l’appareil photo 64 mégapixels, le poinçon dans l’écran, l’écran 90 Hz, la batterie de 4300 mAh avec sa charge à 30W et le SoC Snapdragon 720 G.
Caractéristiques du realme 6 Pro
Modèle | realme 6 Pro |
Processeur | Qualcomm Snapdragon 720G |
RAM | 8 Go |
GPU | Adreno 618 |
Mensurations | 163,8 x 75,8 x 8,9 mm pour 202 g |
Type de dalle | LCD IPS |
Taille de l’écran | 6,6 pouces |
Fréquence d’écran | 90 Hz |
Définition | 2400 x 1080 px |
Densité de pixels | 399 DPI |
Ratio | 20:9 |
Système d’exploitation (OS) | realme UI basé sur Android 10 |
Stockage | 128 Go |
Caméras arrières |
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Caméras frontales |
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Son | Haut parleur mono, port jack |
Biométrie | Déverrouillage facial, capteur d’empreintes digitales |
Connectivité | Bluetooth 5.1, Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac, GPS |
Capacité de la batterie | 4300 mAh |
Recharge rapide | Oui : 30W |
Connecteurs | USB-C (2.0, OTG), Jack 3,5 mm |
Design et prise en main
realme s’inscrit dans une gamme avec des téléphones cherchant à se ressembler les uns les autres pour un effet de cohérence. Ainsi, sans surprise, il ressemble au realme X50 Pro. On retrouve par conséquent un module photo très similaire à l’œil nu : un premier appareil photo est légèrement séparé des trois autres. Ce module de verre est aussi extrudé de la face arrière du téléphone par un anneau en métal puis un autre en plastique pour le protéger.
Le plastique est incurvé vers les quatre arêtes du téléphone à l’instar du X50 Pro. Tout comme sur le X50 Pro, ce realme 6 pro a un anneau jaune autour de la caméra la plus haute du module. Bien qu’ayant quand même un air de famille, le realme 6 Pro se différencie quand même de son grand frère par le fait qu’il soit fait en plastique, et non en verre et aluminium. Le dos du téléphone est donc fait den plastique, tout comme le châssis, les boutons et le joint entre l’écran et le châssis, qui est très marqué sur ce téléphone et n’épouse pas la courbure de la charnière (quel dommage). II est décoré d’une espèce d’éclair avec un dégradé de couleur allant du rouge au violet en passant par une touche de rose. Malheureusement, les traces de doigt finissent souvent par décorer le téléphone.
La charnière du téléphone arbore une peinture noire brillante. Sur le haut du téléphone, on retrouve un microphone tandis que sur le bas sont disposés un haut-parleur, un port USB C et oui, un port jack 3.5 mm. Sur la tranche gauche du téléphone se situent les deux boutons de volume. Sur la tranche droit, il y a un lecteur d’empreintes digitales cliquable à la place de l’habituel bouton Power. Ce fameux lecteur digital est plus grand qu’un bouton classique afin de pouvoir lire la plus grande surface possible du pouce. La charnière a été très légèrement usinée pour que le doigt puisse se loger sur ce capteur.
La prise en main le différencie bien d’un smartphone qui pourrait coûter plus cher. Sans coque, le plastique se ressent en main. L’épaisseur de 8,9 mm se ressent en main et la taille en général ne permet pas au téléphone d’être facilement utilisé à une main.
Écran et biométrie
Le realme 6 Pro est équipé d’une grande dalle IPS de 6,6 pouces. Cette technologie, moins coûteuse que l’OLED permet un affichage avec un rétroéclairage partagé entre les pixels : les pixels ne sont pas indépendants les uns des autres, mais ont un rétroéclairage commun qui passe ensuite à travers des cristaux liquides. Tout en offrant des couleurs plus vivides et justes qu’une dalle TN (que l’on retrouve sur une bonne partie des moniteurs), la technologie IPS permet de belles couleurs bien fidèles.
Sur ce téléphone, la dalle en 20:9 de 1080 x 2400 pixels n’est pas extrêmement lumineuse (avec 480 nits selon le constructeur), mais se rattrape en étant compatible avec un haut taux de rafraîchissement à 90 Hertz. À l’image du OnePlus 8, le smartphone affiche une interface extrêmement fluide, à l’image des smartphones haut de gamme. L’apport éventuel de la technologie OLED aurait permis un bien meilleur contraste, une qualité largement accentuée, des économies de batterie et des angles de vision bien meilleurs. Il est vrai que pour 350 €, rares sont les téléphones à supporter une telle technologie.
Cet écran est percé pour laisser passer deux appareils photo. Le trou, en forme de pilule, permet d’avoir deux optiques frontales grand-angle et ultra grand-angle. Pour autant, le rétroéclairage bave légèrement sur les bordures de l’écran, mais surtout sur ce poinçon : il y a comme une ombre autour du trou notamment lorsque le contenu affiché sur l’écran est clair. Quant au menton (la partie inférieure à l’écran), il est conséquent sans pour autant être gênant, mais nous rappelle que le smartphone n’est résolument pas un flagship.
Sorti de la boîte, le téléphone est pré calibré sur un mode « Vivide » qui pousse la saturation des couleurs à un point trop élevé. Les photos sortant de l’appareil photo apparaissant alors sursaturé. Ce choix s’explique peut-être du fait que realme étant chinois, la marque s’est adaptée aux standards chinois de la saturation des couleurs dans les interfaces et les photos. Heureusement, le passage en mode « Doux » permet de régler ces problèmes bien que les bancs tirent un peu sur le jaune avec ce mode, ce qui n’est pas forcément mauvais : l’écran est bien moins fatigant à regarder. De même, les paramètres permettent de régler la fréquence de rafraîchissement de l’écran entre trois modes (auto, 60 et 90 Hz).
Performances du realme 6 Pro
Équipé du SoC Snapdragon 720G, le realme 6 Pro se pose comme un smartphone milieu de gamme au niveau des performances. La puce, légèrement puissante que celle trouvée dans le Oppo Reno 2 permet un bon rapport qualité prix. Avec le « G » pour Gaming, le System on a Chip se veut résolument performant tout en gardant un prix acceptable pour ne pas rendre le téléphone trop cher.
Sur le test CPU de GeekBench 5 en multicœur téléphone marque 1 703 points tandis qu’il marque 572 en monocœur. À titre d’exemple, voici un tableau de comparaison
Smartphone | Xiaomi Redmi Note 9S
(SD 720G) |
Xiaomi Redmi Note 8 Pro
(MTek G90T) |
realme 6
(MTek G90T) |
realme 6 Pro
(SD 720G) |
GeekBench 5
Multicœur |
1 777 | 1 638 | 1 657 | 1 703 |
Le test GeekBench portant sur les performances CPU, c’est-à-dire du processeur, le combat n’est pas très juste : il faut pouvoir comparer avec les performances GPU (processeur graphique) et du CPU. Ainsi, le test Antutu Benchmark permet de comparer les deux unités de calcul. Le realme 6 Pro marque 285 312 points.
Smartphone | Xiaomi Redmi Note 9S
(SD 720G) |
Xiaomi Redmi Note 8 Pro
(MTek G90T) |
realme 6
(MTek G90T) |
realme 6 Pro
(SD 720G) |
Score Antutu Benchmark | 277k | 291k | 290k | 285k |
Le smartphone vient équipé en France avec 8 gigaoctets de mémoire vive. C’est plutôt élevé pour un téléphone de cette envergure. Par exemple, mon OnePlus 7 Pro n’en a que 6. Le stockage ROM, c’est à dire celui qui permet de stocker les applications, les photos ou la musique par exemple est à la hauteur de 128 Go. Cette mémoire est de la norme UFS 2.1 qui ne permet pas des vitesses de lecture et d’écriture aussi rapides que l’UFS 3.0.
Pour autant, malgré des spécifications impressionnantes pour le prix, le realme 6 Pro n’apparaît pas comme un téléphone rapide : par rapport à des téléphones haut de gamme comme chez Samsung, Apple, OnePlus ou même Google, la fluidité n’est pas au rendez-vous. La question à se poser est l’origine de ce problème : est-ce que le problème vient de l’interface ou du téléphone qui n’est pas assez puissant ?
Appareil photo du realme 6 Pro
Pour 350 €, que peut-on avoir comme photo-phone renommé ? On peut pour 250 € avoir le Pixel 3a, qui est le meilleur photo-phone pour moins de 400 € ou bien le Pixel 4a à venir qui promet d’être lui aussi un des meilleurs.
Pour un téléphone qui ne joue par tout sur la photographie, le realme 6 Pro s’en sort confortablement. Avec ses quatre optiques de 64, 12, 8 et 2 mégapixels. La preuve étant que le plus de mégapixels ne veut pas dire meilleure la qualité. Il est plutôt facile de comprendre que l’iPhone 11 Pro avec ses capteurs de 12 mégapixels fait de meilleurs clichés que ce realme 6 Pro. Toutefois, le smartphone se débrouille dans ce domaine.
L’ultra grand-angle a de beaux contrastes, mais une plage dynamique pas excellente : les feuilles d’arbres ne sont pas détaillées et sont beaucoup trop foncées. Les couleurs sont justes et se marient bien avec les contrastes élevés. Au niveau du grand-angle, c’est-à-dire l’objectif par défaut, la plage dynamique est plus élevée avec des couleurs moins saturées, mais du coup plus réalistes. Les détails sont bons, ce qui peut s’expliquer par le capteur de 64 mégapixels. Enfin, le dernier objectif telephoto reproduit un zoom x2. Celui-ci marque un contraste très faible, mais donne un meilleur dynamique range : c’est comme un nuage gris arrivant sur la photo. Sur cet objectif, les détails ne sont pas exceptionnels, mais toujours meilleurs que si l’on avait rogné dans un cliché du grand-angle.
Un quatrième objectif de 2 mégapixels sert au mode macro. Celui-ci, comme sur tous les téléphones étant équipés de cet objectif, est sans aucune utilité à cause de sa très basse qualité. Le cliché sortant de cet objectif ne donne quasiment pas de détails, mais surtout le peu de piqué qui sort du cliché apparaît avec l’objectif classique.
Une option sur l’interface de l’appareil photo permet d’activer ce qu’Oppo appelle le « boost chromatique ». Ce mode permet de rendre ses photos instagramable : un boost dans la saturation des couleurs ainsi qu’une augmentation significative du contraste.
De façade, le téléphone fait apparaître une encoche poinçonnée à l’écran sous la forme d’une pilule. La pilule contient deux appareils photo, un grand-angle et ultra grand-angle pour des selfies de groupe par exemple. Le premier capteur est d’une définition de 16 mégapixels avec une ouverture de f/2.09 et le deuxième profite d’une définition de 6 mégapixels et d’une ouverture de f/2.2 les deux capteurs sont malheureusement inégaux en qualité, mais s’en sortent dignement. Le premier capteur donne un bon ton de peaux, assez de détails sans pour autant en mettre trop et l’arrière plan a un bon contraste avec une plage dynamique correcte. Du côté de l’ultra grand-angle, l’image est d’un moins bon piqué, un peu trop contrastée, mais reste décente.
Interface realme UI
Avant que realme ne commence à voler de ses propres ailes après le servage d’Oppo, realme arborait ColorOS, la surcouche Android d’Oppo. Aujourd’hui, peu de différences se comptent entre realmeUI et ColorOS. Le fait que ColorOS et realmeUI soient si proches apporte en même temps les avantages et les défauts de ColorOS.
Suivant les directives des interfaces chinoises, realmeUI est très colorée et même trop saturée. Les icônes par défaut sont rondes, colorées et d’un stylisme soigné, mais pourtant loin des standards du Material Theming de Google. L’interface rajoute dans tout cela des flous, notamment lorsque l’on ouvre un dossier sur le lancer. La navbar (barre avec les boutons récents, accueil et retour). Sur l’accueil, le smartphone est réglé par défaut pour avoir un drawer.
Un swype vers la droite permet d’avoir l’Assistant intelligent donc on se pose encore la question de l’utilité. Un swype vers le bas depuis le milieu de l’écran fait apparaître un menu de recherche et non le panneau de notification : il faut tirer le doigt en haut du grand écran du téléphone pour avoir accès à ce panneau. À quoi bon proposer cette fonctionnalité de recherche lorsqu’il suffit de faire un swype vers le haut pour avoir le même effet de l’app drawer ?
Pour ce qui est du menu des paramètres, il est comme sur EMUI ou ColorOS : fouillis. Les icônes ne sont pas moches, bien que les traductions soient un peu borderline sur quelques points, c’est assez compréhensible. Le problème vient dans l’organisation de ces paramètres : des sous-catégories incompréhensibles. En soi, l’interface n’est pas mauvaise, mais n’est pas encore à la hauteur de ce que peuvent proposer les concurrents.
près, il est fortement possible que realmeUI s’améliore tel que ColorOS l’a fait en passant de la version 6 à la version 7 : une partie des défauts ont été réglés et de nouvelles fonctionnalités intéressantes sont arrivées. Ensuite, ces fameuses icônes de la barre d’état ne sont pas belles, moins lisibles que celles d’Android Stock. De même, les paramètres du téléphone sont mal organisés : une catégorie « Informations légales » existe au premier plan tandis qu’il faut naviguer dans « autres paramètres » pour pouvoir changer la date, l’heure ou la langue du téléphone. Ce sont toutes ces petites incohérences ainsi qu’un manque d’impression de fluidité générale qui nous font dire que realmeUI n’est pas une bonne interface.
Sur cette interface, il y a aussi une tonne de bloatwares. Ces applications pré installées sont la plaie de cette interface qui se montre définitivement bas de gamme. On retrouve par exemple un « Gestionnaire de téléphone », mais dont le label (ce qui est écrit en dessous de l’icône » ne rentre même pas dans l’espace alloué. Un Game Center dont on se pose encore la question de l’utilité, un dossier « Hot Games » et un autre « Hot Apps » qui n’en est pas et qui renvoie vers le store.
Le Cloud Heytap, service en ligne d’Oppo n’est même pas adapté au marché européen où 99,99 % des utilisateurs n’utilisent pas de cloud ou bien celui de Google. Une autre application « Webnovel » propose des e-books, mais en anglais. Enfin, le top du top reste « Lazda » une application qui chaque jour envoi des notifications alors que l’application n’est disponible qu’en Extrême-Orient. Ces bloatwares, qui pullulent sur ce téléphone, ne rendent pas une image digne pour une marque qui tente de rentrer dans le marché européen.
Un magasin d’applications parallèle au Google Play Store est aussi pré installé sur le téléphone. Ressemblant beaucoup à la AppGallery de Huawei ne sers littéralement à rien pour un utilisateur en Europe.
Qualité audio
Pour ce qui est de la qualité sonore, le realme 6 Pro se débrouille comme il peut : son seul haut-parleur mono en bas du téléphone est clair, mais surtout puissant pour un appareil de cette envergure. Il ne supporte malheureusement pas le Dolby Atmos — ce qui est excusable pour son tarif. Nous avons eu le plaisir d’observer la présence d’un port Jack 3,5 mm. Celui-ci n’est malheureusement pas d’une qualité incroyable et manque clairement de clarté lors d’un usage à haut volume sur un casque de qualité. Il sera cependant largement suffisant en voiture, sur une enceinte ou de petits écouteurs.
Une application réservée à la lecture de musique est implantée dans le téléphone. Pour tout dire, c’est une belle surprise : elle est bien organisée, elle arbore un joli design et une organisation ressemblant à Apple Music.
Autonomie
Le realme 6 Pro vient équiper avec une grosse batterie de 4 300 mAh. Celle-ci permet au mobile une très longue autonomie qui est renforcée par le processeur moyenne gamme basse consommation ainsi que l’écran LCD. Bien que le 90 Hz aurait pu toucher l’autonomie, il ne sera pas nécessaire de désactiver cette fonction pour avoir deux jours au moins d’autonomie.
En plus, le smartphone est compatible avec la recharge sans fil à 30W, ce qui lui permet théoriquement au moins une journée d’autonomie en 30 min de charge.
Test realme 6 Pro : Avis
Il est sans dire que le realme 6 Pro est indéniablement un des smartphones de 2020 qui vaut le plus le coup, et le coût ! Son écran 90 Hz d’une qualité décente, son processeur performant et sa batterie lance le téléphone comme un des meilleurs si ce n’est les meilleurs pour ce qui est de l’entrée de gamme et du milieu de gamme. Bien que le téléphone pèche beaucoup au niveau du software et pourrait ne pas être au niveau sur la photographie, le realme 6 Pro part pour être un smartphone facilement recommandable a qui conque.