Dans le monde des claviers gamers mécaniques, on retrouve quelques modèles comme le célèbre et très bon Logitech G915, mais d’autres marques s’y sont également mises. C’est le cas de Razer, avec son BlackWidow V3 Pro, un clavier gamer mécanique mais surtout, sans fil. C’est assez rare encore et dans ce domaine, les claviers présentés sont essentiellement des modèles haut de gamme. Mais il faut dire aussi qu’il en faut pour mettre à terre l’excellent G915. Le BlackWidow V3 Pro va-t-il y arriver ? Nous le verrons dans ce test complet du clavier.
Design
Au premier abord, on peut s’y méprendre avec le Razer Huntsman V2 Analog. En effet, les claviers se ressemblent énormément et la version Pro du BlackWidow ne ressemble pas trop au BlackWidow V3 classique au niveau de sa partie supérieure droite. Cependant, on retrouve l’essentiel à savoir les touches du clavier avec le pavé numérique, ainsi que les touches multimédia, identiques au Huntsman V2 Analog.
C’est ici la troisième version du célèbre BlackWidow, le clavier emblématique de Razer. Ce dernier apporte un peu de nouveauté à la gamme en ces si nombreuses années, mais cette fois-ci, Razer a opté pour des touches flottantes, comme la majorité des fabricants de claviers de nos jours. Certes, ça rend le clavier plus gros et plus épais, les touches ne rentrant plus dans la surface du clavier, mais ça n’est pas très grave et ça apporte un esthétisme intéressant.
Sous ces touches, se trouve une backplate en aluminium, qui apportera solidité et robustesse à votre clavier. Elle est plutôt jolie et esthétique, et on peut constater que les vis sont ici très peu visibles. Ces dernières ont en effet été bien camouflées par le fabricant, pour ne pas jurer sur le clavier et défaire toute l’harmonie existante et bien soignée.
Sur la face du clavier, celle en face de vous quand vous jouez, on remarque un petit avantage sur le G915. En effet, le BlackWidow V3 Pro est doté d’un emplacement pour y loger son repose-poignets. Cependant, ça n’est pas tout car le clavier peut être aussi bien utilisé avec que sans, ça ne gène en rien l’esthétisme qui reste toujours impeccable. Avec un repose-poignets cependant, vous ne verrez pas le logo Razer en bas du clavier. C’est la seule petite différence esthétique. Les différences pratiques arriveront dans quelques lignes.
Qui dit clavier sans fil dit forcément, dongle de connexion à un ordinateur. Contrairement au BlackShark V2 Pro, on retrouve ici un petit dongle USB et non un de la taille d’une clé USB classique. Le top pour le perdre diront les plus médisant ? Non car Razer a disposé sous son clavier, un cache à retirer, ouvrant un accès à un rangement pour ce fameux dongle USB. Ce n’est donc pas un souci de balader le clavier où vous le souhaitez, il vous accompagnera avec son dongle toujours avec vous.
Sur la gauche du BlackWidow V3 Pro, nous avons un bouton 3 positions qui permet de sélectionner, si vous souhaitez vous connecter en Bluetooth, en 2,4 GHz à l’aide du dongle fourni ou si vous souhaitez éteindre le clavier. Pour ma part, il reste en position 2,4 GHz car mon PC n’a pas le Bluetooth. Je ne vous conseille pas non plus d’utiliser une clé Bluetooth, si vous n’avez pas une clé d’une génération assez récente, les latences risquent d’être un peu trop élevées. A côté de ce bouton, se trouve une LED d’activité.
Enfin sur l’arrière du clavier, à gauche, nous avons le port de rechargement du clavier, qui peut également être utilisé en filaire. Le conseil est toutefois de le recharger une fois que vous arrivez à 15 ou 20% de batterie, pour profiter du sans fil tout le temps. On note toutefois que Razer a disposé un port USB-C sur son clavier, c’est un point de gagné face à Logitech qui nous a mis du micro-USB pour le même prix !
Confort de frappe
Le BlackWidow V3 Pro utilise les switchs Razer Green, qui étaient dans les premiers switchs propriétaires lancés par une marque. Cherry étant à l’époque, toujours le constructeur de référence. Ici, les Razer Green peuvent s’apparenter à des switchs bleus, avec un retour tactile clairement présent comme on peut le ressentir et surtout, l’entendre. Car en effet, ces derniers sont assez bruyants, c’est ce que l’on peut leur reprocher. Mais ce bruit est surtout dû au retour tactile et pas inhérent au reste du switch.
Le switch s’active à peu près à mi-course, ce qui permet de ne pas enfoncer les touches totalement à chaque fois et ce qui évite de devoir taper assez fort sur le clavier. Cependant, on est d’accord que pour rédiger cet article, c’est assez perturbant au début, quand on est habitué à un clavier relativement silencieux. Mais ce n’est pas parce que c’est bruyant que ça n’est pas agréable, bien au contraire d’ailleurs.
Toutefois, il est important de noter que le retour tactile est assez léger et on aurait été en mesure d’en attendre un peu plus venant des Razer Green, surtout sur un clavier aussi haut de gamme.
Concernant les touches, elles sont ici en PBT, matériau qui a pour principale qualité de ne pas réagir – trop vite – aux traces de doigts que vous pouvez laisser. Contrairement à de l’ABS, en effet, le clavier reste « propre » plus longtemps et certaines touches n’ont pas tendance à devenir grasses avec un peu de transpiration en plein été, quelques chips mangées devant le PC et divers aléas de la vie d’un clavier.
Cependant, ces touches en PBT à double injection ne sont pas les meilleures que l’on ai eu, sur un point bien précis. Déjà, avec les switchs, elles proposent un bruit assez fort, qui s’amplifie sur la plaque du clavier en aluminium. Mais également, le rétro-éclairage RGB, pourtant très bon chez Razer de base se montre assez médiocre ici. En effet, on aurait apprécié quelque chose de plus lumineux et on sait que le souci ne vient pas des LEDs. Quand on regarde la molette du volume, elle est très bien rétro-éclairée et on remarque rapidement que les LEDs ne sont pas le souci, le problème est bien l’épaisseur des keycaps.
On retrouve sur la droite, des touches multimédia au nombre de 4 avec une molette en prime. Dans l’ordre, les touches servent à passer à la piste précédente, mettre en pause / lecture, passer à la musique suivante et à couper le son, sur le bouton dans la molette de réglage du volume. Cette dernière dépasse un peu du clavier, ce qui est assez esthétique on doit le reconnaître. Malgré tout, on aurait apprécié un peu plus de solidité.
Ergonomie
Niveau ergonomie et confort d’usage, Razer a essayé de bien faire les choses. Cela se remarque déjà par les pieds qui peuvent se remonter avec 2 positions différentes. Soit on remonte les petits pieds et on a une inclinaison de 6°, soit on remonte les grands pieds et on prend une inclinaison de 9°. Vous me connaissez, j’ai tout de suite remonté les grands pieds pour une inclinaison maximale, ce qui augmente le confort de frappe pour ma part.
Cependant, si Razer a essayé de bien faire, ça n’est pas toujours réussi. En témoigne le repose-poignets, qui certes, est très confortable, avec sa surface en similicuir remplie de mousse, c’est un des repose-poignets les plus confortables pour les mains que j’ai pu avoir ! Cependant, il ne s’accroche pas au clavier. Si certains proposaient des accroches physiques, d’autres comme le Qpad MK-40 proposent carrément des vis, certains proposent des aimants mais là, rien. Le repose-poignets est juste posé devant le clavier et c’est tout.
C’est dommage car, malgré le fait qu’il soit confortable et que les patins au dessous lui permettent de tenir correctement, il n’est pas pour autant fixé au clavier et il faut sans cesse le repositionner quand vous bougez le clavier d’un centimètre. Sur un clavier à un tel prix, un petit effort aurait pu être fait. Toutefois, le clavier est utilisable également sans et contrairement à son concurrent frontal, Razer fournit un repose-poignets, il faut le reconnaître.
Rétro-éclairage
Chez Razer, la technologie Chroma et le rétro-éclairage de très bonne qualité, c’est un peu une religion. Mais il arrive parfois que l’on s’en écarte, surtout quand on choisit comme ici des touches en PBT à double injection. Ce choix est certes intéressant pour le confort d’utilisation et la solidité des keycaps, mais malgré les LEDs de qualité utilisées par le fabricant, ça ne suffit pas pour rendre le clavier aussi lumineux qu’espéré.
Fort heureusement, chaque touche est rétro-éclairée de manière indépendante, ce qui est la moindre des choses sur un tel clavier. Razer a également fait le choix de ne pas rétro-éclairer toute la touche mais uniquement la fonction principale, comme à son habitude. On constate toutefois quelques petites faiblesses dur les touches Windows ou CTRL par exemple, des touches plus longues qu’un A. Côté alphabet cependant, c’est très bien et on apprécie toujours la police de caractères assez fine utilisée par le fabricant. Le rétro-éclairage n’est pas mauvais, juste un peu plus faible que ce à quoi nous avait habitué Razer.
Cependant, la fonction secondaire n’étant pas rétro-éclairée, de nuit, il faudra vous y repérer et ça peut ne pas être de toute aise si vous jouez dans le noir. Pensez à avoir un peu de lumière avec vous, rien que pour l’ambiance, vos yeux et la bonne visibilité sur le clavier.
Autonomie
Qui dit clavier sans fil dit forcément batterie avec une certaine autonomie. Force est de constater que sur ce point là, Razer fait largement moins bien que son concurrent le G915 de chez Logitech par exemple. On se retrouve avec à peine 25 heures d’autonomie quand on met le rétro-éclairage, mais pour les personnes comme moi, qui aiment bien avoir le rétro-éclairage au maximum, on tient une grosse journée d’utilisation soit environ 10 heures. C’est décevant et ça ne nous permet pas d’augmenter la luminosité comme on le souhaiterait, sauf qu’il le faut pour en profiter pleinement et avoir un rétro-éclairage de qualité justement !
Une fois que l’on désactive ce dernier, forcément, l’autonomie grimpe en flèche. Mais il est dommage de devoir désactiver la luminosité du clavier pour profiter d’une autonomie un tant soit peu correcte.
Logiciel Razer Synapse
Avec ce logiciel, il est possible de faire un peu tout ce que vous souhaitez, c’est le pilote de tous les appareils Razer. Cependant, il a bien des avantages certes, mais aussi un petit inconvénient, il faut le mettre à jour relativement souvent. A chaque nouvelle fonctionnalité, modification ou chaque nouveau produit, Synapse demande d’être mis à jour et à redémarrer bien évidemment le PC pour terminer l’installation de cette mise à jour. Cependant, il s’avère bien pratique et permet de centraliser tout votre matériel Razer en un seul et unique logiciel.
Il est possible très facilement, d’assigner de nouvelles fonctionnalités à des touches et d’activer des fonctions macros. Cependant, faites attention à ce que vous faites car justement, c’est vraiment très facile de changer une touche en une autre ou d’activer certaines fonctionnalités sans le vouloir.
Vous pouvez aussi configurer les effets de rétro-éclairage, augmenter ou diminuer la luminosité, comme cela se fait sur bon nombre de claviers rétro-éclairés. Il est possible de couper l’éclairage du clavier, soit en même temps que la mise en veille de l’écran, soit en cas d’inactivité entre 1 et 15 minutes, à vous de le configurer comme vous souhaiterez.
Les effets d’éclairage sont également disponibles, ils sont assez nombreux et ils permettent de synchroniser le clavier et la souris, une Razer Viper 8K pour ma part. Dans les effets, on retrouve :
- Circulaire
- Compteur audio
- Cycle de spectre
- Feu
- Influence de l’environnement
- Ondulation
- Réactif
- Respiration
- Starlight
- Statique
- Vague
Enfin, dans les paramètres d’alimentation, il est possible d’atténuer l’éclairage quand vous n’utilisez pas le clavier, au bout d’une minute et jusqu’à 15 minutes. Une fois ces 15 minutes passées, vous pouvez choisir le mode économie d’énergie, ce qui éteint le clavier pour conserver la batterie et ne pas avoir à le recharger tous les soirs comme votre smartphone.
Test Razer BlackWidow Chroma V3 Pro : Avis
S’il n’est pas exempt et petits défauts ce BlackWidow V3 Pro, on a toutefois un bon clavier gamer mécanique entre les mains. Certes, tout n’est pas parfait mais le clavier a le mérité d’être sans fil, ou presque en fait. Car si vous optez pour la luminosité au max, il vous faudra le recharger assez souvent, si bien qu’il finira par devenir semi-filaire. Cependant, si vous choisissez de rester un peu plus sobre, le BlackWidow V3 Pro peut se montrer lui aussi moins énergivore et vous prolonger l’autonomie d’une manière assez intéressante.
Enfin, on apprécie la possibilité de le connecter en Bluetooth mais également en 2,4 GHz. L’USB-C pour la recharge est une très bonne chose et niveau qualité de fabrication, nous n’avons pas grand chose à redire là dessus. Comme d’habitude, Razer a fait du bon travail !