Plus le temps passe, et plus les smartphones pliables perdent leur caractère impressionnant et révolutionnaire dont ils profitaient lors de leurs débuts. Tous les modèles principaux rentrent cette année dans leur quatrième ou cinquième génération, on attend donc de ces produits une certaine maturité. Le Motorola Razr 40 Ultra est sans doute le modèle qui a fait le plus de progrès dans ce domaine.
Alors que la gamme avait été relancée avec un modèle qui jouait de la nostalgie, notamment dans son design, cette quatrième génération n’a plus besoin de faire appel aux souvenirs des Millennials pour être un smartphone intéressant.
Design du Razr 40 Ultra
L’année dernière, Motorola nous proposait un Motorola Razr 2022 qui voulait se séparer de son design nostalgique, inspiré de son best-seller en 2008. Cependant, nous avions qualifié le design de ce smartphone comme peu raffiné et coincé entre la nostalgie et entre la modernité.
Cette année, le Motorola Razr 40 Ultra a enfin fait un choix, celui de la modernité. Plus proche du Z Flip 4 que jamais, le design de ce smartphone s’allège des arrondis inutiles et quelque peu ringards, pour proposer un smartphone moderne et minimaliste. Enfin, aussi minimaliste que peut l’être un smartphone pliable.
Commençons par l’extérieur du Razr 40 Ultra. Ce dernier se compose de deux parties, soit le dos et l’écran externe. Ces deux parties sont faites en verre Gorilla Glass Victus, traité sur le dos afin d’obtenir un toucher doux et un effet matte granulé. Le seul hic de ce traitement est qu’il semble assez fragile et facile à rayer.
Au milieu du dos, on retrouve l’emblématique logo Motorola. Ce dernier n’a quasiment pas changé depuis le début des années 2000, si ce n’est plus, et tant mieux. Il est iconique et loin d’être démodé. Vers le bas se trouve un rappel du modèle Razr. Les deux logos sont faits du même verre que le reste du dos, simplement non traité.
Le côté doté de l’écran extérieur est entièrement fait en verre noir. Sur cette génération, l’écran prend presque toute la superficie qui lui est disponible. Le Razr 2022 proposait déjà le plus grand écran externe sur le marché des smartphones “flip”. Celui de cette année est encore plus grand, pour le plaisir de tous.
Cet écran externe entoure les deux objectifs photo. De plus en plus de constructeurs abandonnent le module photo et remettent directement les capteurs sur le dos. C’est d’ailleurs la différence majeure entre le Galaxy S22 et le Galaxy S23, par exemple. Enfin, Motorola n’a jamais eu à s’en séparer, puisque la gamme Razr n’a jamais eu de module photo à proprement parler.
La charnière du smartphone est faite en acier inoxydable, alors que les bords sont faits en aluminium. Contrairement aux smartphones pliables de Samsung, la charnière ne comporte pas de logo. C’est une bonne chose, puisque cela évite à la poussière et aux saletés de s’y loger.
Comme sur presque tous les smartphones Android, les boutons sont tous sur le côté droit. Ceux de Motorola ont, depuis quelque temps, une disposition qui demande un certain temps d’adaptation. Nous avions déjà pu le remarquer sur le Edge 40 Pro, et c’est encore plus vrai sur ce Razr 40 Ultra.
Enfin, contrairement au Pixel 7a, les boutons sont dans le bon ordre. Les boutons de volume, séparés, sont au-dessus du bouton de verrouillage. Ce dernier est d’une taille normale, ce qui est suffisamment rare chez Motorola pour être relevé.
Cette fois, le problème n’est pas la taille, mais la profondeur. Je trouve que le bouton ne ressort pas assez du châssis et est trop lisse. Il est presque au même niveau que le reste des bords, ce qui le rend assez compliqué à trouver à l’aveugle. Son absence de texture n’arrange pas les choses. Ceci étant dit, ce n’est pas extrêmement grave, mais demandera un certain temps d’adaptation.
De par la construction en aluminium des bords, ces derniers nécessitent des découpes afin de pouvoir placer des antennes. Elles sont au nombre de 12, soit quatre à droite, quatre à gauche, deux sur le dessus et deux sur le dessous. Leur emplacement est parfaitement symétrique, ce qui montre une certaine attention aux détails de la part du constructeur.
Parlons à présent de l’intérieur du smartphone. Ce dernier est à 85,1% occupé par l’écran interne, ce qui est un peu moins que la plupart des smartphones traditionnels, mais toujours un progrès par rapport aux 81% de la génération précédente. Les bords se sont donc affinés.
L’écran est également parfaitement rectangulaire cette fois, contrairement à l’année passé où le haut et le bas étaient courbés. Je préfère largement la nouvelle façon de faire, bien plus moderne et moins ringarde.
Les bords de l’écran sont toujours en plastique et sont toujours surélevés par rapport à la dalle, ce qui est une nécessité sur un écran pliable. Cependant, le plastique semble être mieux travaillé que la dernière fois, et ne fait pas aussi “cheap”. Que de belles améliorations sur cet aspect, finalement.
La caméra frontale est en forme de poinçon, au milieu de l’écran. Elle n’est pas cachée sous l’écran, ce qui est une bonne chose. Si l’on sait masquer les caméras convenablement de nos jours, on ne sait toujours pas proposer une bonne qualité d’image sur ces caméras.
Parlons finalement de la charnière. Le constructeur donne assez peu d’informations techniques sur celle-ci, et à vrai dire elles sont assez peu pertinentes. Au ressenti, elle est plutôt correcte. On n’est pas au niveau de ce que propose Samsung, certes, mais elle reste satisfaisante.
Si le smartphone propose certaines fonctionnalités lorsqu’il n’est que partiellement replié, la charnière n’a clairement pas été pensée pour cette utilisation. Elle est plutôt lâche lorsqu’elle n’est pas en position entièrement ouverte ou fermée, ce qui rend l’usage du smartphone compliqué dans la position entre-deux.
Lors du mouvement, quelques frottements peuvent être ressentis, mais rien de grave ni de désagréable. La fermeture produit un petit “poc” satisfaisant qui nous donne envie de rouvrir le smartphone juste pour le refermer à nouveau.
La fermeture, comme l’ouverture, demande peu d’efforts. D’ailleurs, le smartphone se ferme presque à plat. Un ou deux millimètres séparent les deux parties lorsque le smartphone est replié, mais on est loin du triangle que l’on trouve sur le Z Flip 4.
Finissons par les dimensions. Le Razr 40 Ultra, dans sa position dépliée, est un smartphone non seulement grand, mais extrêmement fin. Les dimensions exactes sont les suivantes :
- Longueur : 170,8 mm. Replié : 88,4 mm
- Largeur : 74 mm
- Épaisseur : 7 mm. Replié : 15,1 mm
Sept millimètres, c’est un millimètre de moins par rapport à l’iPhone 14 Pro Max. Ce n’est que 0,1 mm de plus par rapport à l’iPhone 6, pourtant extrêmement fin. Si la différence est petite sur le papier, dans la main ça fait toute la différence.
En termes de design, le Motorola Razr 40 Ultra ne propose rien d’excessivement innovant, si ce n’est l’écran extérieur qui est le plus grand de son genre que l’on ait vu pour le moment. On ressent cependant un gain en maturité de la part de la marque, qui se traduit en une meilleure qualité de fabrication et une esthétique plus moderne. En somme, que du positif.
Caractéristiques du Razr 40 Ultra
Modèle | Motorola Razr 40 Ultra |
Logiciel | Android 13 |
Processeur | Snapdragon 8+ Gen 1 |
Surcouche | My UX |
RAM | 8 Go LPDDR5 |
Processeur graphique (GPU) | Adreno 730 |
Capacité de stockage | 256 Go UFS 3.1 |
Taille d’écran |
|
Définition |
|
Densité de pixels |
|
Appareil photo dorsal |
|
Appareil photo frontal | 32 MP |
Vidéo | 4K UHD @60fps |
Wi-Fi | a/b/g/n/ac/ax/6E/ |
Bluetooth | 5.3 |
Compatible 5G | Oui |
NFC | Oui |
Capteur d’empreintes | Oui |
Reconnaissance faciale | Oui (2D) |
Connectique | USB-C |
Capacité de la batterie | 3800 mAh |
Recharge sans fil | Oui : 15W |
Recharge rapide | 30W |
Poids | 188 grammes |
Performances du Razr 40 Ultra
J’ai été quelque peu déçu par les performances du Motorola Razr 40 Ultra. Elles sont loin d’être mauvaises, bien évidemment, mais le constructeur a fait un choix que j’ai du mal à comprendre, d’autant plus que ce n’est pas la première marque à le faire.
En effet, le Razr 40 Ultra, un smartphone de dernière génération sorti le 5 juin 2023, est équipé d’un Snapdragon 8+ Gen 1, un SoC que l’on trouvait sur les smartphones de 2022. C’est le meilleur SoC de la génération précédente, certes, mais il reste un SoC de la génération précédente et n’a rien à faire sur un smartphone récent.
D’autant plus que le Snapdragon 8 Gen 2 aurait été très apprécié sur ce smartphone. Par sa finesse, la petite capacité de la batterie n’est une surprise pour personne. Il en est de même pour les performances thermiques loin d’être exceptionnelles.
Ces deux points sont justement les améliorations principales de la dernière génération du SoC phare de Qualcomm. Le Razr 40 Ultra en aurait réellement profité. Je ne comprends pas le choix de Motorola de priver ce smartphone de ces optimisations.
Enfin, toujours est-il que le Qualcomm Snapdragon 8+ Gen 1 est un SoC équipé d’un processeur à huit cœurs, dans la disposition 1+3+4. On y trouve donc :
- 1x Cortex-X2 @ 3,19 GHz (cœur de performance)
- 3x Cortex-A710 @ 2,75 GHz (cœurs d’efficience)
- 4x Cortex-A510 @ 1,80 GHz (cœurs de basse consommation)
Pour ce qui est du GPU, le SoC embarque une puce graphique Adreno 730. Même un an plus tard, elle reste toujours aussi capable de propulser les derniers jeux avec des réglages élevés. Elle ne devrait pas poser problème, peu importe l’usage.
Côté mémoire vive, ce Razr 40 Ultra est équipé de 8 Go de RAM en LPDDR5. Ce n’est pas la meilleure spécification, ce titre s’adresse à la LPDDR5X, mais celle juste avant. Les performances devraient être au rendez-vous, mais ça reste dommage pour un smartphone qui se veut “Ultra”.
Finalement, pour ce qui est du stockage, le smartphone dispose de 256 Go. D’autres pays profitent de 512 Go, avec 12 Go de RAM au passage, mais ce n’est pas le cas pour la France. Enfin, cela devrait suffire. Il s’agit ici de stockage UFS 3.1.
Performances CPU
Malgré sa chauffe et sa consommation énergétique, le Snapdragon 8+ Gen 1 embarque un processeur plutôt performant. Toujours derrière la Apple A16, il permet toutefois d’obtenir de bons résultats dans nos tests de performance.
Nous avons commencé par Geekbench 6. Si ce test est généralement un peu biaisé vers les produits d’Apple, il permet de se faire une idée globale et rapide des performances d’un appareil. Geekbench 6 nous affiche 4200 points en multicore.
Motorola Razr 40 Ultra |
Huawei P60 Pro | Motorola Edge 40 Pro | |
GeekBench Single Core | 1744 | 1751 | 1950 |
GeekBench Multi Core | 4210 | 4431 | 5073 |
Antutu CPU | 328391 | 247373 | 247152 |
PerformanceTest Cross Platform | 14968 | 17419 | 19142 |
Les résultats ne sont objectivement pas mauvais. Si on les compare à un Huawei P60 Pro, qui a également fait le choix d’inclure un SoC d’ancienne génération, on peut trouver des résultats similaires. Cependant, à côté du Edge 40 Pro, ce n’est pas clairement pas glorieux.
Au quotidien, le smartphone est bien assez performant pour accomplir tout ce qu’on lui demande sans ralentissements. Si vous n’êtes pas à cheval sur les performances et que vous recherchez juste un smartphone capable de délivrer une expérience fluide, le Motorola Razr 40 Ultra sera tout à fait capable de vous satisfaire.
Performances RAM & Stockage
Nous l’avons vu plutôt, le modèle du Motorola Razr 40 Ultra disponible en France ne dispose que de 256 Go de stockage en UFS 3.1, ainsi que 8 Go de RAM en LPDDR5. Si cette quantité ne vous suffit pas, il est possible d’allouer 3 Go de votre espace de stockage à la mémoire vive. Elle sera donc plus lente, mais la quantité se retrouvera plus importante.
Pour ce qui est des performances de la RAM, les débits indiquent clairement une nette différence entre la RAM LPDDR5 que l’on trouve sur ce smartphone, et la LPDDR5X que l’on s’attend à voir sur un haut de gamme. En lecture, nous mesurons 2573 Mo/s. En écriture, les débits sont de 2638 Mo/s, ce qui est assez symétrique.
Motorola Razr 40 Ultra |
Huawei P60 Pro | Motorola Edge 40 Pro | |
RAM – Vitesse en lecture | 2573 Mo/s | 1616 Mo/s | 2516 Mo/s |
RAM – Vitesse en écriture | 2638 Mo/s | 1596 Mo/s | 2556 Mo/s |
Latences | 109 ns | 99,4 ns | 109 ns |
Stockage – Vitesse en lecture (Performance Test) |
786 Mo/s | 1382 Mo/s | 1649 Mo/s |
Stockage – Vitesse en écriture (Performance Test) |
925 Mo/s | 1207 Mo/s | 1100 Mo/s |
Stockage – Vitesse en lecture (CPDT) | 575 Mo/s | — | — |
Stockage – Vitesse en écriture (CPDT) | 1040 Mo/s | — | — |
Les latences de la RAM sont également assez élevées. Nous avons pu mesurer 109 ns. L’impact de ces débits un peu plus bas que ce à quoi nous sommes habitués, sur un usage classique quotidien, est minime. Cependant, par principe, c’est regrettable de mesurer ça sur un smartphone qui coûte plus de 1200€.
Pour ce qui est du stockage, le Razr 40 Ultra s’en sort admirablement bien. CPDT nous affiche 575 Mo/s en écriture et 1040 Mo/s en lecture séquentielle. Ce sont de très bons résultats qui vous permettront de ne pas être limité par le stockage lors de téléchargements sur une connexion fibre.
Performances GPU
Je dois admettre ne pas avoir beaucoup d’espoirs pour les performances graphiques de ce Motorola Razr 40 Ultra sur le long terme. Avec un châssis aussi fin et aussi peu de place, les températures risquent de ralentir assez rapidement la puce graphique, afin d’éviter la surchauffe.
Mes frayeurs se sont avérées vraies. En test « classique », sans chercher à faire chauffer le SoC, le smartphone s’en sort dignement. Wild Life Extreme permet de mesurer 2065 points, ce qui est tout à fait respectable. Cependant, en stress-test, c’est une tout autre histoire.
Motorola Razr 40 Ultra |
Huawei P60 Pro | Motorola Edge 40 Pro | |
Sling Shot | 6573 | MAX | MAX |
Sling Shot Extreme | MAX | MAX | MAX |
Wild Life | 5513 | 8730 | MAX |
Wild Life Extreme | 2065 | 2774 | 3644 |
Wild Life Stress Test | 6883 | 8710 | 12125 |
Wild Life Extreme Stress Test | 945 | 2798 | 3671 |
Antutu GPU | 170401 | 452419 | 555906 |
3D Mark Wild Life Stress Test affiche 6883 points pour la meilleure exécution. Cependant, la pire exécution n’affiche que 3652 points. La perte de performances est donc de près de 50%, ce qui est tout de même conséquent.
À nouveau, vous ne rencontrerez aucun problème lors d’un usage classique, même sur le long terme. Ceci étant dit, ne comptez pas jouer trop longtemps sur le Motorola Razr 40 Ultra, puisque les performances se dégraderont assez rapidement.
Écran du Razr 40 Ultra
Le Motorola Razr 40 Ultra est doté de deux écrans. Le premier, l’écran externe, permet des interactions rapides avec le smartphone, pour des tâches comme le contrôle de la musique par exemple. L’écran interne, quant à lui, est l’écran principal et permet d’accéder à toutes les fonctionnalités du smartphone.
Écran externe
La star de ce Motorola Razr 40 Ultra, c’est clairement son écran externe. C’est sur cet élément que la marque a le plus travaillé, en proposant un écran encore plus grand que celui de la génération précédente, qui proposait déjà le plus grand écran externe pour un smartphone “flip”.
Sur cette nouvelle génération, il s’agit d’une dalle AMOLED de 3,6 pouces, capable d’afficher 1 milliard de couleurs. C’est plus de trois fois plus grand que ce que l’on trouvait sur le Huawei P50 Pocket. L’écran couvre presque toute la superficie disponible et entoure même les capteurs photo.
Cet écran externe est d’une définition de 1056 x 1066 pixels. Si cela peut sembler peu, sur cette taille d’écran, ça nous amène sur une densité de pixels de 413 ppp. C’est tout simplement excellent, rendant les pixels indistinguables l’un de l’autre.
La cerise sur le gâteau, c’est le taux de rafraîchissement. Même sur l’écran externe, le Razr 40 Ultra propose du 144 Hz. Cela permet une expérience non seulement fluide, mais aussi consistante avec l’écran interne.
Finalement, vous n’aurez aucun mal à voir cet écran, même en plein soleil. Les 1100 nits en pic suffiront amplement à atteindre un luminosité plus que décente. Motorola en a profité pour faire certifier sa dalle en HDR10, au cas où vous souhaiteriez regarder le dernier film Avatar sur tout petit écran.
A l’usage, l’écran de ce Motorola Razr 40 Ultra est étonnamment pratique. J’étais mitigé à propos de celui que l’on pouvait trouver sur la génération précédente qui, bien que grand, n’était pas si utile que ça. Ici, c’est tout le contraire.
À aucun moment il ne vous permettra d’écrire un long message ou effectuer réellement n’importe quelle action complexe. Cependant, pour indiquer la fin de votre trajet en train, envoyer une réponse rapide à un message ou chercher une musique, c’est tout à fait pratique.
Avec quelques optimisations de la part des applications, cet écran pourrait gagner encore plus en fonctionnalités. Je me vois totalement utiliser Google Maps en tant que piéton, simplement sur ce petit écran.
Cependant, à l’heure actuelle, aucune application n’est réellement optimisée. Seule l’application photo semble réellement tirer parti du plus grand espace. Toutes les autres ne font usage que de l’espace de l’écran au-dessus des capteurs, laissant le reste afficher les icônes de vos dernières notifications. Ce n’est pas sans nous rappeler ce qui s’était produit avec le LG V10, il y a fort longtemps.
À l’aide d’un peu d’optimisation pour ce format, l’utilité de cet écran pourrait réellement tripler. Je mentionnais tout à l’heure Google Maps, qui pourrait totalement l’utiliser pour afficher les directions, par exemple.
En somme, cet écran externe est déjà génial. Il pourrait toutefois être encore mieux, avec un peu de travail de la part des développeurs. Il ne reste plus qu’à espérer que le Z Flip 5 propose quelque chose de similaire, afin de les motiver à faire le pas.
Écran interne
Si l’écran externe est la star du show, l’écran interne ne reste tout de même pas dans son ombre. Il s’agit, à nouveau, d’une dalle AMOLED LTPO capable d’afficher jusqu’à 1 milliard de couleurs. Elle est d’une taille de 6,9 pouces, au format 22:9.
Cet écran est d’une définition de 2640 x 1080 pixels, que l’on appelle communément FHD+. C’est, grossièrement, de la 1080p. Cela peut sembler peu, mais à nouveau, la densité de pixels est de 413 PPP. C’est identique à l’écran externe, ce qui permet une expérience identique, peu importe l’écran utilisé.
L’écran interne propose une fréquence de rafraîchissement de 165 Hz, ce qui est extrêmement élevé, surtout pour un smartphone qui n’est pas fait initialement pour les joueurs. Pour rappel, le ROG Phone 7 Ultimate propose la même chose.
Je l’ai déjà mentionné, mais il s’agit d’un écran LTPO. Il est donc capable de dynamiquement ajuster sa fréquence de rafraîchissement afin de s’adapter aux différents contenus. La fréquence sera donc élevée quand il le faut, et n’épuisera pas votre batterie plus que nécessaire.
En termes de luminosité, Motorola garantit un pic à 1400 nits, sans indiquer la luminosité maximale hors pic. Toujours est-il que nous n’avons eu aucun mal à voir ce que l’écran affichait, que ce soit à l’ombre ou en plein soleil.
On l’oublie parfois, mais l’écran interne de Motorola Razr 40 Ultra se plie en deux. En même temps, c’est simple d’oublier ce fait, puisque le pli est quasiment invisible. Il est possible de le voir si on le cherche, notamment en inclinant fortement le smartphone vers l’arrière avec une source de lumière bien placée. Cependant, en temps normal, la pliure ne se voit réellement pas.
Au toucher, l’expérience est similaire. Si l’on cherche la pliure, il est possible de la sentir sous le doigt. Lors d’une utilisation normale, en revanche, elle se fait complètement oublier, au point où j’ai laissé le smartphone ouvert plus d’une fois en le mettant dans ma poche.
Côté ressenti, l’écran est toujours doté d’un film de protection en plastique. Il imite aussi bien que possible le verre, et c’est franchement convaincant. Cependant, l’illusion disparaît dès lors que l’on compare l’écran interne à un écran en verre classique. Ça reste bon, mais ça reste un écran pliable.
Appareil Photo du Razr 40 Ultra
Le Motorola Razr 40 Ultra se dote d’un total de deux capteurs à l’arrière. C’est ce que l’on trouve sur la plupart des smartphones pliables au format flip de nos jours, si l’on ignore ce satané capteur macro que les constructeurs s’entêtent à utiliser.
J’ai dû relire à plusieurs reprises la fiche technique et consulter les différentes versions de la page produit de Motorola afin d’être sûr qu’il s’agit de la vérité. Le verdict est sans appel. Ce Razr 40 Ultra n’est réellement équipé que d’un capteur principal de 12 MP. Le capteur grand-angle propose une meilleure résolution, à 13 MP.
Bien évidemment, la résolution d’un capteur n’est qu’un grain de sable parmi toutes les variables qui font qu’une photo est bonne. Après tout, il n’y a pas si longtemps que ça, l’iPhone était encore à 12 MP. Il en est de même pour le Pixel, qui s’est fait un nom dans le monde de la photo smartphone avec un simple capteur de 12,2 MP, que le constructeur a utilisé jusqu’au Pixel 5.
Ceci dit, la force d’Apple et Google était dans leurs algorithmes. Ils compensaient la résolution plus basse en exploitant le capteur à 100% de ses capacités et en traitant l’image numériquement de sorte à obtenir le meilleur résultat possible.
S’il est facile de faire confiance aux algorithmes de Google et Apple, ce n’est pas nécessairement le cas pour ceux de Motorola. D’autant plus que même les plus réfractaires ont depuis longtemps dépassé la barre des 32 MP.
Photo automatique
Il serait malhonnête de dire que les photos prises par le Motorola Razr 40 Ultra sont mauvaises. Il est facile de trouver mieux pour ce prix là, certes, mais cela n’enlève rien au fait que ce smartphone est plus que compétent.
Avec seulement 12 MP, évidemment que les photos ne seront pas les plus détaillées. Si l’on zoom même un peu sur des détails lointains, on s’aperçoit rapidement de la faible définition. Ceci étant dit, ce n’est réellement visible que si l’on cherche la petite bête.
Dans l’ensemble, le résultat est très bon. Avec assez de lumière, le rendu peut être très joli, avec des couleurs éclatantes et un look même pas si artificiel que ça. Parfois, les couleurs sont même un peu trop éclatantes, ce qui irritera les photographes, mais qui plaira aux consommateurs.
Avec une ouverture de f/1.5, le capteur n’a aucun mal à fonctionner même dans des conditions lumineuses complexes. Il permet également de tirer un joli bokeh naturel, même à une certaine distance. Cela rend le mode portrait quelque peu obsolète.
Le seul souci que j’ai rencontré avec cet appareil photo est sa gestion de l’exposition. Bien souvent, les photos sont trop exposées à mon goût. À nouveau, c’est quelque chose qui irritera principalement les photographes, puisque l’utilisateur moyen a tendance à préférer les photos lumineuses.
Cependant, parfois cette tendance à vouloir sur-exposer peut poser problème. Elle rend le traitement HDR agressif, générant alors le fameux halo lumineux autour du sujet, signe d’un mode HDR assez bas de gamme.
De plus, et c’est un peu plus ennuyant, le capteur souhaite à tout prix basculer en mode nuit, même dans des conditions pas si sombres. Cela a tendance à éliminer tout le contraste de la photo, ce qui est regrettable, d’autant plus que l’ouverture f/1.5 permet de capter bien assez de lumière pour une photo très lumineuse sans traitement artificiel.
J’avais pris peur en découvrant la petite résolution de seulement 12 MP. Cependant, le Motorola Razr 40 Ultra s’en sort très bien en photo. Il existe mieux, certes, mais ce smartphone est tout à fait capable de produire des clichés qui seront satisfaisants pour l’utilisateur moyen qui cherche une photo lumineuse aux couleurs éclatantes.
Photo zoom
Le second capteur du Motorola Razr 40 Ultra est un capteur grand-angle. Le zoom est donc entièrement géré de manière digitale, ce qui n’est pas nécessairement une bonne nouvelle lorsqu’on se rappelle de la petite résolution du capteur principal.
Commençons donc par le grand-angle de 13 MP. Dans un set-up à deux capteurs, tous les constructeurs semblent le privilégier aux téléphoto. Un choix qui a sûrement été étudié statistiquement, mais que je trouve tout de même étrange. Personnellement, je préférerais voir un téléphoto, mais cela ne reste que mon avis.
Les photos grand-angle de ce Razr 40 Ultra sont excellentes. Il ne profite pas de la même ouverture, rendant ses capacités en basse luminosité moins bonnes. Cependant, en journée, il est capable de tirer des clichés aussi bons que le capteur principal.
En zoom, sans surprise, le résultat laisse à désirer. Le constructeur propose un zoom allant jusqu’à x8, qui vous permettra de deviner les formes des différents éléments de vos photos, mais ne fera aucunement justice aux détails.
Interface MyUX
À chaque fois que j’ai à faire avec MyUX, l’interface de Motorola, j’en tombe un peu plus amoureux. Au lieu d’essayer de réinventer quelque chose qui fonctionne parfaitement, la surcouche s’appuie sur une base stable, Android “Stock”, et propose quelques modifications de qualité de vie.
C’est donc sans surprise que l’on découvre un smartphone à l’interface très similaire à celle d’un Pixel 7. L’écran de verrouillage, le centre de notifications et l’application de paramètres sont identiques, à quelques détails près.
Pourtant, le constructeur n’a pas oublié d’ajouter des fonctionnalités. Dans un premier temps, c’est le seul à proposer un retour de la caméra sur l’écran externe, peu importe l’application utilisée. Il est enfin possible de se servir des caméras principales pour un selfie, même sur Snapchat.
Motorola propose également un mélangeur audio, comme ce que l’on trouve sur Windows. Si plusieurs applications émettent du son, il sera possible de régler leur volume indépendamment, simplement depuis le menu du volume, accessible en un appui sur le bouton.
Le constructeur propose également beaucoup d’options de personnalisation de l’interface. L’application Moto n’est d’ailleurs presque dédiée qu’à ça. Il est possible de changer le thème de couleurs, la police, ainsi que la forme des icônes et leur couleur.
Contrairement au Edge 40 Pro, le Razr 40 Ultra ne m’a proposé aucune application tierce à installer. Le smartphone ne disposait également d’aucun bloatware. C’est un progrès surprenant, surtout en un si petit laps de temps.
J’ai toutefois rencontré un petit bug dans l’interface. Au moins une fois par jour, l’application SystemUI crash, faisant redémarrer l’interface du smartphone. Tout le smartphone ne redémarre pas, mais l’interface est immobilisée pendant quelques secondes. Ce n’est toutefois rien qui ne peut être corrigé en une mise à jour.
En parlant de mises à jour, Motorola a enfin sauté le pas en proposant le patch de sécurité de mai 2023. Pour rappel, le Edge 40 Pro proposait, il y a un mois, seulement le patch de février. J’espère de tout cœur que la marque fera prochainement des efforts dans ce domaine. MyUX a beaucoup de potentiel, c’est dommage de le gâcher en ne maintenant pas le smartphone à jour.
Qualité audio du Razr 40 Ultra
Le Motorola Razr 40 Ultra est équipé de deux haut-parleurs. Le premier est en dessous du smartphone, alors que le second est le haut-parleur d’appel. Cela permet au smartphone de se doter d’un son stéréo.
Comme toujours chez Motorola, le son est certifié Dolby Atmos, avec un mode Atmos imposé sur les haut-parleurs. J’aimerais tout de même avoir la possibilité de le désactiver, afin de m’assurer d’obtenir le son le plus brut possible.
Toujours est-il qu’en termes de qualité sonore, le Motorola Razr 40 Ultra ne déçoit pas. Il propose un son équilibré, avec ni trop d’aiguës ni trop de basses. Il est également fort, mesuré aux alentours des -25 LUFS par nos confrères.
Le Razr 40 Ultra reste toutefois un smartphone. Ses haut-parleurs vous permettront de profiter d’un podcast ou suivre une vidéo sur YouTube, mais il est difficile de leur en demander plus. Pour un film ou de la musique, les écouteurs restent recommandés.
Côté microphone, c’est également très bon. On se souvient de ceux du Edge 40 Pro comme particulièrement mauvais. Je suis heureux de rapporter que ce n’est pas du tout le cas pour ceux de ce Razr 40 Ultra.
Le son est net, sans être strident. Il propose une excellente qualité et des enregistrements vocaux agréables à écouter. La gestion des bruits de fond est également bien gérée. En somme, que du positif.
Connectivité du Razr 40 Ultra
Le Motorola Razr 40 Ultra est, évidemment, équipé de la 5G. Ce n’est plus une option en 2023, un smartphone haut de gamme doit se doter de la technologie, ne serait-ce que par principe. Motorola prend en charge toutes les bandes importantes, dont la fréquence de cœur de la 5G que l’on utilise en France.
2G | 900, 1800, 1900 MHz |
3G | 1,2,4,5,6,8 |
4G | B1/2/3/4/5/7/8/12/13/14/17/18/19/20/25/26/28/32/34/38/39/40/41/42/43/48/66 |
5G | n1/3/5/7/8/20/28/38/41/66/77/78 |
Côté Wi-Fi, le smartphone se dote du Wi-Fi 6E. C’est la dernière norme en date que l’on peut considérer comme au moins un peu utilisée. Les routeurs Wi-Fi 6 sont de plus en plus courants, et les routeurs Wi-Fi 6E sont de plus en plus facile à acheter à pas cher.
Pour le Bluetooth, Motorola propose la dernière génération, soit le Bluetooth 5.3. Je suis ravi de voir que les constructeurs sautent enfin le pas et proposent la dernière génération. À nouveau, c’est surtout une question de principe. La différence entre Bluetooth 5.2 et 5.3 n’est pas immense, mais à partir d’un certain prix on s’attend à voir les dernières technologies en date.
Bien évidemment, le smartphone est équipé du NFC. Peu de banques en France permettent l’usage de Google Pay, cependant si vous avez un compte chez Revolut, il sera possible de payer avec ce smartphone.
Pour ce qui est de la connectivité physique, on ne trouve qu’un seul port USB-C sur ce smartphone. Ce dernier est aux débits USB 2.0, ce qui n’est pas fameux, mais n’est pas un problème non plus. Rares sont ceux qui branchent encore leur smartphone à leur ordinateur pour transférer de gros fichiers.
Autonomie du Razr 40 Ultra
De par sa finesse extrême et sa capacité à se plier en deux, la place restant pour la batterie du Motorola Razr 40 Ultra n’est pas énorme. Cela explique la toute petite batterie de 3800 mAh. C’est réellement faible pour un smartphone Android actuel.
De plus, le smartphone fait usage de l’ancienne génération de SoC Qualcomm. Le Snapdragon 8+ Gen 1 est puissant, certes, mais consomme beaucoup. Je ne m’attendais donc pas à une autonomie exceptionnelle.
Si le smartphone permet de tenir la journée, la fin de celle-ci se passera souvent sous la barre des 10%. Cela aurait pu être bien pire, et je tire mon chapeau à Motorola pour ses optimisations. Toutefois, on ne peut pas non plus faire de la magie pour rendre une batterie plus grande qu’elle ne l’est physiquement.
Côté recharge, le chargeur de 30W fourni dans la boîte vous permettra de recharger le smartphone en moins d’une heure. Si 30W peut sembler peu par rapport aux standards d’aujourd’hui, cela permet une recharge suffisamment rapide sur une batterie aussi petite.
Verrouillage et sécurité
Le Motorola Razr 40 Ultra est équipé d’un capteur d’empreintes. Ce dernier est imbriqué dans le bouton de verrouillage du smartphone. C’est une technologie plus mature que le capteur d’empreintes sous l’écran. Cela se traduit en une rapidité et une précision accrue.
Le smartphone dispose également d’une reconnaissance faciale. Celle-ci est en 2D et compare donc votre visage à une photo. C’est une simplification grotesque du procédé, mais cela permet de mettre en évidence le fait qu’il est possible de tromper la reconnaissance avec une bête photo.
J’ai réellement essayé d’utiliser cette reconnaissance faciale. Cependant, elle était constamment plus lente, moins précise et moins pratique que le capteur d’empreintes. De plus, elle ne peut être utilisée comme déverrouillage biométrique pour une application bancaire, par exemple. Autant se contenter du capteur d’empreintes, donc.
En ce qui concerne la sécurité de vos données, Motorola utilise le système ThinkShiled afin de les protéger contre les malware, le phishing et d’autres menaces. La marque mise fortement sur la sécurité, notamment avec l’application Moto Secure qui permet de gérer la sécurité des différents réseaux.
Test Motorola Razr 40 Ultra : Avis
Le Motorola Razr 40 Ultra est un smartphone imparfait. Son choix en termes de SoC est regrettable. Ses capacités photo, bien que bonnes, pourraient être meilleures. Cependant, j’ai adoré utiliser ce smartphone, qui est le seul “flip” intéressant à mes yeux. J’ai hâte que les développeurs adaptent leurs applications pour ce grand écran.
Proposé aux alentours des 1200€, c’est un smartphone qui n’est pas donné. Cela rend ses défauts encore plus amers. Cependant, si comme moi vous portez une attention toute particulière aux smartphones pliables, il est difficile de recommander un autre “flip” que ce Razr 40 Ultra.