Cela fait un moment que nous n’avions pas entendu parler de Huawei sur le secteur haut de gamme en France. Du moins, si le fabricant était toujours présent, il s’est montré plus discret. Cependant, le constructeur nous l’a montré lors de la présentation du Huawei Nova 9, il n’est pas mort, loin de là ! Le Huawei P50 Pro est le nouveau fleuron haut de gamme du constructeur. Voyons ensemble ce qu’il vaut vraiment.
Design
Le P50 Pro ne perd pas le savoir-faire du fabricant. On retrouve ici un appareil esthétique, au design soigné et aux lignes qui inspirent la qualité et le premium. Cela se remarque déjà avec l’écran incurvé de l’appareil, qui se montre clairement d’un haut de gamme appréciable. En effet, on ne peut qu’apprécier le côté premium de l’appareil qui apportera sans doute un nouveau souffle au haut de gamme de la marque.
Dans la boite, on retrouve :
- Le Huawei P50 Pro
- Le câble d’alimentation
- Le chargeur secteur 66W
- Une coque en silicone
- L’outil pour ouvrir le tiroir SIM
Cependant, nous ne sommes pas sur un smartphone de la série Mate, nous aurons donc droit à une simple caméra frontale et pas à un véritable système de reconnaissance faciale à la Face ID. Mais passons avant toute chose à un rapide tour du propriétaire, du smartphone.
Sur la face avant bien sûr, on retrouve l’écran prédominant, incurvé qui plus est ici, car nous sommes sur un appareil haut de gamme.
Cependant, on dirait bien que l’angle a un peu été revu et adouci par rapport aux écrans incurvés qui se faisaient précédemment chez Huawei comme chez d’autres constructeurs. Ce n’est pas une mauvaise chose.
Sur ce bel écran, on retrouve la caméra frontale assez grosse, sous forme de poinçon au centre de l’écran sur la partie supérieure de ce dernier. Xiaomi sur des smartphones milieu de gamme a fait plus d’efforts que ça pour réduire la taille de la caméra frontale sur ses appareils. Ce que j’apprécie également, c’est le menton en bas de l’appareil qui est relativement réduit. Ici, pas de menton proéminent, c’est une très bonne chose.
Tout en haut de l’appareil se trouve le haut-parleur, d’une finesse telle que c’est à peine si on le remarque. Et pourtant, il est bel et bien présent.
Sur la tranche gauche de l’appareil, on ne retrouve qu’une petite antenne à peine visible. C’est sur la tranche droite que le plus intéressant se trouve, avec le bouton de verrouillage / déverrouillage, ainsi que les boutons de volume, configurés en un seul bouton à deux activateurs. C’est dommage d’avoir positionné les boutons de volume de la sorte.
Huawei aurait pu prendre exemple sur d’autres constructeurs comme Oppo ou realme, en plaçant les réglages du volume sous la forme de deux boutons séparés sur la gauche de l’appareil. Question ergonomie, cela aurait été plus agréable, comme quoi s’inspirer de l’iPhone peut se faire sur bien plus de domaines. Le bouton de verrouillage apporte une petite touche de rouge sur l’intérieur et le tout est entouré par des antennes.
Au niveau de la tranche supérieure, Huawei a placé un second haut-parleur pour une écoute en stéréo de la musique, ce qui est une bonne idée. Mais ce n’est pas tout, car le smartphone propose ici deux microphones, un de chaque côté du sommet de l’appareil. Enfin, sur cette même tranche, se trouve un émetteur infrarouge, permettant de commander les TV, vidéoprojecteurs et autres appareils.
Enfin, pour ce qui est de la tranche inférieure, se trouvent le port USB-C pour la recharge de l’appareil et le transfert de données, le microphone pour les appels, le haut-parleur pour l’écoute musicale / appels en haut-parleur et le lecteur SIM. Le smartphone accepte deux cartes nano SIM. Cependant, notez qu’il n’offre pas la 5G, ni de port microSD pour étendre le stockage.
Au dos de l’appareil, brillant pour notre part et de couleur argentée, option traces de doigts comprises, c’est dommage, mais c’est ainsi. Sur tout smartphone brillant, quelle que soit la marque, le souci des traces de doigts se présentera malheureusement, c’est ainsi.
Au dos on retrouve le nom de la marque, mais le P50 Pro se fait discret sur les mentions légales, qui sont bien présentes, mais pas trop voyantes, tant mieux. En revanche, l’appareil se vante toujours de son partenariat avec Leica, en dessous de son appareil photo fort volumineux. À l’instar du Nova 9 ou du Honor 50, le P50 Pro adopte un appareil photo avec quatre objectifs, ainsi que deux flash LED.
Un microphone est également disponible au-dessus du groupe du bas avec un capteur ainsi que le premier flash LED. Sur le premier groupe, au-dessus, se trouvent les trois autres capteurs, dont le capteur principal.
Pour ce qui est de la prise en main, le P50 Pro pèse 195 grammes, ce qui est assez lourd certes, mais pas dérangeant non plus pour un smartphone haut de gamme. Il n’atteint toutefois pas les plus de 200 grammes du Mi 11 Ultra !
Caractéristiques du Huawei P50 Pro
Modèle | Huawei P50 Pro |
Logiciel | EMUI 12 |
Processeur | Qualcomm Snapdragon 888 |
RAM | 8 Go |
Processeur graphique (GPU) | Adreno 660 |
Capacité de stockage | 256Go |
Taille d’écran | 6,6 pouces |
Définition | 2700 x 1228 pixels |
Densité de pixels (DPI) | 410 dpi |
Appareil photo dorsal |
|
Appareil photo frontal | 13 MP |
Vidéo | 4K UHD@60fps |
Wi-Fi | a/b/g/n/ac/ax |
Bluetooth | 5.2 |
Compatible 5G | Non |
NFC | Oui |
Capteur d’empreintes | Oui |
Reconnaissance faciale | Oui |
Connectique | USB-C |
Capacité de la batterie | 4360 mAh |
Recharge sans fil | Oui : 50W |
Recharge rapide | Oui : 66W |
Poids | 195 grammes |
Performances
Pour ce qui est des composants internes du smartphone, il se retrouve pas si mal équipé, avec un Snapdragon 888. Il s’agit d’un SoC 8 cœurs avec l’architecture suivante :
- 1 Cortex-X1 @2,84 GHz
- 3 Cortex-A78 @2,42 GHz
- 4 Cortex-A55 @1,8 GHz
Ce dernier est épaulé par 8 Go de RAM et un Adreno 660 pour GPU. Ces spécifications sont très intéressantes en effet et sont dignes … d’un smartphone de 2021, certainement pas d’un smartphone de 2022. Alors même que le Snapdragon 8 Gen 1 est sorti il y a peu et que des premiers smartphones l’utilisent, pas Huawei. Alors que le Snapdragon 888+, peut apporter un peu plus de performances, il n’est pas utilisé ici, c’est dommage.
Certes c’est un très bon SoC, certes la quantité de RAM de 8 Go est suffisante, cependant, il n’est pas possible comme sur d’autres smartphones, de choisir la quantité de RAM à swaper dans le stockage flash. Ceci permet d’ajouter de la RAM supplémentaire en installant simplement une puce de 8 Go. Le reste est puisé dans un compartiment de la mémoire flash du smartphone qui sert à suppléer la RAM
Cependant, ce n’est pas ce que j’attends d’un smartphone à 1200 euros. De là, j’attends de grosses caractéristiques gonflées à bloc, le nec plus ultra de ce que l’on peut trouver, mais Huawei n’est pas agressif sur les performances de son nouveau flagship, du moins pas sur ce point. Le smartphone reste tout de même très performant et s’affiche dans les ténors du haut de gamme, mais pas assez selon moi.
GeekBench du P50 Pro
Le score GeekBench du Huawei P50 Pro est de 3503 points. C’est une bonne chose, car d’autres smartphones comme le Mi 11 Ultra réussissent de nettement moins bons scores avec le même SoC, le Snapdragon 888. Ici, si Huawei n’a pas installé le dernier-né des SoC mobiles, au moins; il a réussi à le gérer correctement de manière à ce qu’il ne surchauffe pas.
La gestion de la température se fait surtout par les matériaux utilisés et la fabrication du smartphone. Ici, fort heureusement, les choses ont été bien gérées de manière à ce que certes, le smartphone chauffe naturellement, mais pas de manière indécente.
Antutu du P50 Pro
Le score Antutu du Huawei P50 Pro est de 629142 points. Une nouvelle fois, ce score est satisfaisant, mais pas vraiment pour un smartphone de 2022 à 1200€. Il réussit sans trop de soucis le test de performance, mais aurait mérité d’afficher plus. Car en plus, le smartphone excelle sur le GPU, mais pas vraiment sur la mémoire face à d’autres appareils testés précédemment.
Il faut dire que les « seulement » 8 Go de RAM en LPDDR5 ne sont pas de trop, mais pas assez non plus, pour un smartphone comme celui-ci. Malgré que nous n’ayons jamais ressenti le moindre bug, le moindre souci de latence ou autre ralentissement.
PerformanceTest du P50 Pro
PerformanceTest nous permet de mesurer les performances globales du smartphone, en particulier la RAM et le stockage. Nous avons ici de la LPDDR5 pour ce qui est de la RAM et de l’UFS 3.1 pour ce qui est du stockage. La RAM atteint des débits de 3095 Mo/s en lecture et de 2900 Mo/s en écriture. C’est pas mal pour de la LPDDR5, mais un peu léger tout de même, on a déjà connu plus véloce. Les latences sont de 31,3 seulement, ce qui est très bon.
Enfin, concernant le stockage, c’est excellent ici avec 1328 Mo/s en, lecture 690 Mo/s en écriture. Huawei sort ici les crocs, il était temps j’ai bien envie de dire, mais au moins les performances sont au rendez-vous, plus particulièrement sur ce point.
3DMark du P50 Pro
Contrairement à ce que nous aurions imaginé, le P50 Pro n’explose pas les scores sur 3DMark. En effet, il performe moins que certains smartphones, mais cela ne s’explique pas par une puce en manque de performances. Cela s’explique surtout par une puce qui chauffe à foison et qui doit se brider toute seule pour éviter la surchauffe et ce qui pourrait s’en suivre.
Benchmark | SlingShot | SlingShot Extreme | Wild Life | Wild Life Extreme | Wild Life Stress Test | Wild Life Extreme Stress Test |
Huawei P50 Pro | 6856 | 5586 | 5565 | 1527 | 5688 | 1531 |
Oppo Find X3 Pro | MAX | MAX | 5732 | 1534 | 5745 | 1538 |
Les performances graphiques sont toutefois très bonnes, mais pas au maximum de nos espérances. On peut faire tourner la plupart des jeux en profitant du 120 Hz sans trop de soucis.
Écran
Le Huawei P50 Pro adopte un écran OLED avec une résolution de 2700 x 1228 pixels, sur une dalle de 6,6 pouces. Le tout, offrant une définition de 450 PPP, ce qui est bien au-delà des 326 DPI à partir desquels l’œil humain ne distingue plus les pixels. Globalement, c’est la même chose que sur bien des smartphones, mais Huawei propose ici une résolution un peu plus élevée que la concurrence.
Pour ce qui est de la colorimétrie, c’est une dalle OLED, elle offre donc jusqu’à 1,07 milliard de couleurs. On peut également ajouter deux choses fort intéressantes, le taux d’échantillonnage tactile de 300 Hz sur la dalle tactile et surtout, l’écran avec une fréquence de 120 Hz.
C’est la norme aujourd’hui sur les smartphones haut de gamme et c’est on va se l’avouer bien plus agréable pour une navigation fluide. Si bien que l’on en viendrait à se demander si les constructeurs ne rendent pas volontairement le 60 Hz moins fluide.
L’écran est très beau et très bien calibré comme d’habitude avec Huawei. En parlant de calibration d’ailleurs, il est tout à fait possible de modifier cette dernière, avec un réglage assez simple, voire simpliste, qui n’est pas pour me déplaire. Les couleurs disposent d’un mode normal et d’un mode vif. Le mode normal affiche les couleurs en sRGB ou DCI-P3, selon l’espace colorimétrique qui s’adapte le mieux au contenu affiché.
Cependant, un mode de couleurs dites « vives » permet d’augmenter le contraste et la vivacité des couleurs. Pour le coup, ça marche très bien, la température de couleur change également en allant vers des températures plus froides. En revanche, même pour moi qui aime les tons de blancs bien clairs, c’est trop « ‘vif » pour moi le blanc tire trop vers le bleu.
La température de couleur est également réglable manuellement dans un graphique chromatique, soit en personnalisant ce dernier exactement à la valeur souhaitée, soit en appliquant une couleur chaude ou froide. J’ai conservé la calibration de l’écran par défaut, car je trouve qu’elle me convient très bien personnellement.
Un mode sombre est également disponible ainsi qu’un mode « confort des yeux », permettant de jaunir l’écran en soirée afin de réduire la quantité de lumière bleue émise. Des lunettes avec un filtre anti lumière bleue feront également très bien l’affaire, mais si vous ne portez pas de lunettes, cette fonctionnalité sera utile aux personnes appréciant reposer leurs yeux le soir, lorsque la luminosité naturelle retombe.
Concernant la résolution de l’écran, il est possible de sélectionner le mode « résolution intelligente », qui adapte automatiquement cette dernière selon le type de contenu visionné et la résolution nécessaire. vous regardez un clip en Full HD sur YouTube ? Il n’est pas indispensable d’utiliser la résolution maximale qui sera trop élevée. La basse résolution à 2035 x 921 pixels peut suffire.
Même avec cette dernière activée, on ne voit pas les pixels ou alors tellement peu que je n’ai pas pris le temps de les distinguer. Pour ma part, j’ai conservé la résolution intelligente adaptative, mais on peut forcer l’écran en résolution élevée ou basse.
Il en va de même pour ce qui est de la fréquence de l’écran. Cette dernière en effet peut se configurer comme par défaut en mode dynamique, permettant d’adapter l’écran avec une fréquence élevée sur les mouvements et animations, puis de réduire la fréquence sur les pages statiques. On peut forcer cette fréquence de rafraîchissement à 120 Hz en mode élevée, mais la configurer en fréquence standard à maximum 60 Hz.
Comme sur bien des smartphones Android, il est possible de paramétrer l’affichage en fonction de l’encoche ou ici de la caméra poinçon, si l’on souhaite la voir ou non. Vu qu’on a une dalle AMOLED ici, il est en effet possible d’éteindre les pixels sur une bande tout en haut pour plonger la caméra frontale dans le noir et n’afficher que les infos utiles. Cependant, ce n’est pas très esthétique.
Always-On Display
Enfin, l’écran dispose d’un mode Always-On Display. Ce dernier offre la possibilité d’afficher du contenu sur l’écran verrouillé, tout en ne consommant pas trop d’énergie. Il s’appelle chez Huawei « Thème d’écran éteint ». Il peut être affiché en permanence, programmé ou être en mode « réactif », autrement dit il suffit de toucher l’écran pour l’activer.
Pour ma part, je l’ai laissé en mode programmation, car la nuit je dors, donc (enfin un peu), donc je n’aime pas avoir une source de lumière autre que le doux jaunâtre des lampadaires de ma ville, datant de l’époque soviétique.
Il est possible de personnaliser un type d’affichage, soit artistique, soit une horloge analogique ou numérique, mais encore une image, un texte personnalisé, bref, tant de modèles différents ! On peut afficher ou non la date, l’heure, les notifications, le niveau de charge … Tout est personnalisable, mais il est tout de même conseillé d’afficher ces informations.
Appareil photo
S’il y a bien un domaine sur lequel Huawei s’est fait remarquer ces dernières années, c’est la photo. Le smartphone est d’ores et déjà classé premier par DXOMark dans ce domaine et à raison. En effet, il réussit des parfaits clichés. Avant de vous montrer cela, voyons la configuration de la bête, qui se compose au dos de quatre capteurs photo. Ici, pas de 108 MP, Huawei sait bien que ça n’est pas le nombre de mégapixels qui fait une photo, mais la qualité du capteur et le traitement.
On se retrouve donc avec un capteur principal de 50 MP, un autre de 40 MP, un ultra grand-angle de 13 MP et un téléobjectif de 64 MP, pour une configuration que voici :
Capteur | Capteur principal | Monochrome | Ultra grand-angle | Téléobjectif |
Résolution | 50 MP | 40 MP | 13 MP | 64 MP |
Ouverture | f/1.8 | f/1.6 | f/2.2 | f/3.5 |
Mode automatique
En mode automatique, les photos sont très belles. Le Huawei P50 Pro n’offre pas un capteur 108 MP ou je ne sais combien mais c’est tant mieux. Il n’est de toute manière pas utile de proposer les plus gros capteurs du marché lorsqu’une résolution plus faible et bien gérée peut faire nettement mieux avec un bon traitement logiciel derrière.
Huawei sur ses smartphones haut de gamme nous a toujours habitué à nous offrir tout simplement le meilleur. Le fabricant ne déroge pas à la règle ici. Les couleurs sont très bien gérées ! On remarque que même dans des environnements sombres comme sur la dernière photo de la première rangée, l’appareil arrive à proposer une photo claire et équilibrée, ce qui est très agréable.
Pour ce qui est des éléments très chargés en détails ou en couleurs, le P50 Pro se débrouille comme un roi également, de même sur pour ce qui est des flous d’arrière-plan qui sont très bien gérés eux-aussi. Mention spéciale pour la gestion du contrejour quasi parfaite, avec un peu de voile sur la droite bien évidemment, mais je ne connais beaucoup d’appareils qui gèrent aussi bien les contrejours.
Zoom
Là où le P50 Pro impressionne également, c’est au niveau de ses capacités en zoom, avec un zoom jusqu’à x100 (numérique bien évidemment). Cependant, ce que j’apprécie le plus est le grand-angle no pas à x0,5 cette fois-ci mais à x0,4 ! C’est encore mieux car les photos prises sont encore plus larges, ce qui n’est pas pour me déplaire, on voit encore plus de détails.
Pour ce qui est du zoom maximal, il monte à x100. Cela permet de prendre des photos correctes, jusqu’à environ x20, ce qui est déjà très bien ! Une fois rendu à x50, on voit quelque chose mais la netteté n’est pas optimale non plus, il faut le reconnaître. En revanche, une fois rendu à x100, c’est très bien pour afficher des informations assez grossières, mais oubliez tout de suite les détails. Voici une autre photo avec le zoom x100, qui montre une colorimétrie pas folle, mais quelques détails pas si mauvais !
Les photos sont plus une bouillie de pixels qui se regroupe pour former des images relativement correctes, mais loin d’être parfaites, bien loin même.
Pour se concentrer un peu plus sur le zoom, voici juste au-dessus une photo prise avec le zoom x10. Je pense que ça permet de reconnaître très rapidement les excellentes qualités photo du P50 Pro.
Photo de nuit
Si le mode nuit ne change pas toujours grand chose sur les smartphones, qui font très souvent bien le boulot, ici il se montre indispensable pour éclaircir largement les photos. Comme à son habitude, Huawei sort les muscles sur son appareil photo et que ça soit de jour, de nuit, en zoomant ou non, le smartphone se montre toujours performant.
Comme on peut le voir sur cette photo, le mode nuit change beaucoup de choses niveau détails, comme on peut le voir avec le toit de la maison tout au fond, visible avec le mode nuit, invisible sans. La photo est également bien plus claire et naturelle.
En revanche sur des photos avec encore moins de luminosité ambiante, les couleurs sont bien plus agréables et les photos bien plus détaillées. C’est flagrant au niveau de l’arbre surtout sur la gauche, mais également au niveau du drap de ma voisine en ce qui concerne les couleurs et surtout, les détails.
En revanche sur des photos comme ça, avec une luminosité très faible mais une lumière assez forte en arrière-plan, tout est boosté niveau luminosité, même la lumière plus forte à l’arrière-plan ici. Ce qui est un peu dommage car pour le coup, c’est trop lumineux. Hormis ce détail, l’appareil se débrouille très bien et un focus manuel sur la zone éclairée permettra d’estomper cet effet.
Vidéo
Pour ce qui est de la vidéo, le Huawei P50 Pro ne filme pas en 8K, à la grande déception d’environ 0.001% des utilisateurs de smartphones, on se contentera parfaitement de la 4K Ultra HD à 60 fps. C’est un minimum sur un smartphone très haut de gamme comme celui-ci.
L’autofocus est rapide, la qualité vidéo est très bonne, mais surtout, la stabilisation est excellente. Là où d’autres concurrents proposent une stabilisation parfois approximative, ici une nouvelle fois, Huawei propose une excellente qualité vidéo, tant sur l’image que la stabilisation.
Interface EMUI
Huawei tient à son interface EMUI et la peaufine de version en version. Nous en sommes déjà à EMUI 12.0.1 et une mise à jour mineure attend ce smartphone à l’heure où je rédige ces lignes.
EMUI fait partie de ces interfaces qui se ressemblent un peu toutes entre MagicUI chez Honor, MIUI chez Xiaomi et ColorOS chez Oppo, toutes prennent leur inspiration, on sait où, en Californie, à Cupertino. Ce n’est pas un mal toutefois, car là où Apple n’a pas fait de véritable révolution esthétique depuis un moment, Huawei propose un flat design agréable et élégant.
Le principal point que certains n’ont pas hésité à souligner comme un défaut majeur, c’est le fait que le smartphone ne dispose pas des services Google (PlayStore, YouTube, Google Maps, Google Drive, …). Cependant, Huawei a fait au mieux pour se débrouiller avec sa surcouche maison et ses propres services. Pour être honnête, c’est bien réalisé.
Google Maps devient Petal Maps, le PlayStore devient AppGallery ou Petal Search, Duo devient MeeTime, bref, quasiment tout se retrouve sous une autre application, mais le souci n’est pas là. Le souci est surtout quant au nombre d’applications préinstallées ! Tinder, Caisse d’Épargne, 6Play, Vinted, l’ignoble Homescapes, c’est un total de 24 applications prétéléchargées, sans compter toutes celles en suggestion lorsque l’on ouvre les dossiers concernés !
C’est bien trop pour un smartphone à un tel prix. Tout ce que j’attends sur un smartphone à 1200€ c’est que l’on me foute la paix avec les publicités et autres sponsorisations, tellement j’aurai déjà mis d’argent dans mon smartphone ! C’est donc le petit coup de gueule et le point qui me déçoit vraiment de la part de Huawei ici.
Nous allons ici parler des applications et particulièrement des magasins d’applications, à savoir Huawei AppGallery et Petal Search. Pour ce qui est de l’AppGallery, j’attends toujours de nombreuses applications dessus, mais les développeurs n’ont pas l’air pressés de soumettre GeekBench ou PCMark à l’AppGallery. Fort heureusement, on peut faire des suggestions d’applications souhaitées.
Mais là où Huawei a trouvé l’astuce, c’est Petal Search. Son navigateur fait maison qui va trouver les applications, essentiellement sur APKpure, mais également sur d’autres sites où elles sont disponibles au téléchargement, ce qui est un bon point. L’installateur fait bien son travail et ça ne se passe pas comme quand on installe une application sur un Android via le navigateur, mais tout à fait normalement, inutile de savoir « bidouiller ».
Ce que j’aurai attendu toutefois, c’est plus de vivacité de la part de Huawei avec son AppGallery et plus de vivacité côté développeurs. Le moteur de recherche de l’AppGallery est encore perfectible et ses termes clés sont très précis pour trouver ce que l’on souhaite, mais ça marche. J’ai maintenant un souhait, que l’AppGallery arrive au niveau du PlayStore ou de l’AppStore !
Qualité sonore
Un smartphone aussi haut de gamme se doit de proposer un son exemplaire. Pour cela, le P50 Pro se dote d’un haut-parleur sur la partie inférieure de l’appareil bien évidemment, mais d’un second sur la partie supérieure, lui permettant de délivrer un son stéréo puissant. Dans les faits, on ne dispose pas de nombreux réglages du son, pas d’égaliseurs personnalisés ou Dolby Atmos, tout ce qu’on retrouve parfois ailleurs. Les effets Huawei Histen sont disponibles avec un casque toutefois.
Cependant, est-ce vraiment utile ? Les accessoires audio comme les casques ou les enceintes Bluetooth ou encore les écouteurs proposent, parfois, même souvent, une fonctionnalité d’égaliseur personnalisé. Mais un déjà paramétré sur le smartphone aurait permis d’en profiter via les haut-parleurs directement.
Pour parler des haut-parleurs et de la qualité sonore qu’ils délivrent, on va dire que c’est audible. Pour un smartphone à un tel prix, on est une nouvelle fois loin de la perfection. C’est très bon évidemment, on ne peut rien redire là-dessus, mais de la part de Huawei, on aurait apprécié encore plus.
Les basses sont présentes, mais un poil en retrait, les médiums et les aiguës sont bien équilibrées et pas criardes même à un volume élevé. Dans la globalité, c’est bien, mais sur un tel smartphone, on ne s’arrête pas à la globalité et on regarde les détails, ou on les écoute ici du coup.
Autonomie
Pour ce qui est de l’autonomie de son smartphone, Huawei a disposé une batterie de très exactement 4360 mAh dans ce P50 Pro. Avec ceci, on dispose d’une compatibilité avec la recharge sans fil jusqu’à 50W, ce qui permet de charger l’appareil sans fil assez rapidement ! Cependant, pour cela, il faut acheter le chargeur spécifique de chez Huawei.
Heureusement, pour recharger le smartphone avec un fil et rapidement, c’est tout à fait possible de base, avec le chargeur 66W que fournit Huawei dans le pack. Cela permet de recharger le smartphone en une demi-heure approximativement, ce qui est très rapide. Imaginez le matin en vous réveillant, vous remarquez que votre smartphone est quasiment déchargé. Vous le branchez, prenez votre douche, votre petit déj’ et hop, le P50 Pro est chargé !
Pour ce qui est de l’autonomie, le P50 Pro ne se montre pas excellent avec 11h38 d’autonomie, ce qui est correct, mais pas exceptionnel non plus. D’autres smartphones ont déjà fait nettement mieux. Cependant, la charge rapide et la charge sans fil 50 Watts sont des arguments en faveur du smartphone tout de même, malgré cette autonomie qui serait presque décevante sur un smartphone aussi haut de gamme.
Verrouillage et sécurité
Si Huawei propose le déverrouillage par reconnaissance faciale 3D sur sa série Mate, surtout sur la version Pro, ça n’est pas le cas ici. On se retrouve donc avec la traditionnelle reconnaissance en 2D, qui se fait uniquement à l’aide de la caméra frontale. Comme d’habitude, ça fonctionne bien évidemment, on ne peut pas dire le contraire. En revanche, le déverrouillage de nuit sans aucune source lumineuse sera impossible.
Huawei propose diverses fonctionnalités via la reconnaissance faciale, comme le fait de pouvoir ajouter un appareil de confiance pour valider le déverrouillage comme une montre connectée par exemple. De même, on peut enregistrer un look alternatif, par exemple avec un bonnet, des lunettes, une grosse barbe messieurs, …
Mais le déverrouillage se fait avec une photo en 2D et forcément, comme bien souvent sur ce genre de smartphones, nous avons réussi à le déverrouiller avec une photo de moi. Mais Huawei semble avoir fait les choses correctement, car cela n’a pas fonctionné à tous les coups, seulement 3 ou 4 fois sur une suite de 25 essais.
En ce qui concerne le capteur d’empreintes digitales, qui peuvent être enregistrées au nombre de 5, leur configuration est assez pénible, il faut appuyer sur le capteur de nombreuses fois et assez fermement pour que cela fonctionne. Mais une fois que ça fonctionne au moins, on est tranquille.
Ce capteur se situe sous l’écran et nous avons remarqué avec, un taux de réussite de 24/25, quasi sans faille. Il est assez rapide, mais est placé assez bas. Il offre néanmoins quelques effets sympas de déverrouillage :
- Ondulations
- Tourbillon
- Feux d’artifice
- Planète
C’est très gadget, mais c’est toujours sympa. Attention en revanche à ne pas tenter de déverrouiller le smartphone avec des mains sales, grasses, mouillées … Tout cela ne fonctionnera pas avec le capteur d’empreintes, ce qui semble logique.
Connectivité
On vous le dit tout de suite, non, le Huawei P50 Pro n’est pas compatible 5G. C’est dit au moins, maintenant, il faut qu’on vous explique pourquoi. Tout simplement en raison de l’embargo américain initié par Trump lorsqu’il était Président des États-Unis. Le fabricant ne peut donc pas mettre la 5G dans ses smartphones pour l’instant, raison pour laquelle le P50 Pro ne captera que la 4G+. Mais est-ce un réel problème ?
À l’heure actuelle du développement de la 5G en France, là où certains opérateurs s’arrangent avec la réalité pour vendre de la 700 MHz à la place de la 3500 MHz, avec des débits à peine plus élevés qu’en 4G, on peut penser que non, ce n’est pas un réel souci. Car, si bien des opérateurs sont honnêtes comme Orange, d’autres d’une autre couleur ont tendance à s’arranger un peu plus avec certains termes, sans trop bosser derrière.
On peut donc encore et sans soucis se contenter d’une bonne 4G en France, qui peut délivrer des débits jusqu’à 300 Mbit/s voire plus dans certains cas, ce qui est suffisant pour de l’internet mobile. Envoyer deux photos sur Instagram, regarder quelques vidéos sur TikTok et faire un appel vidéo ne sont pas des actions qui consomment beaucoup de bande passante. Voici la liste des bandes cellulaires compatibles avec ce P50 Pro :
4G | B1 (2100), B2 (1900), B3 (1800), B4 (1700/2100 AWS 1), B5 (850), B7 (2600), B8 (900), B12 (700), B17 (700), B18 (800), B19 (800), B20 (800), B26 (850), B28b (700), B28a (700), B32 (1500), B34 (TDD 2100), B38 (TDD 2600), B39 (TDD 1900), B40 (TDD 2300), B41 (TDD 2500), B66 (1700/2100) |
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3G | B1 (2100), B2 (1900), B4 (1700/2100 AWS A-F), B5 (850), B6 (800), B8 (900), B19 (800) |
2G | B2 (1900), B3 (1800), B5 (850), B8 (900) |
Toutes les bandes exploitées en France sont compatibles avec ce smartphone, à savoir la 700, 800, 1800, 2100 et 2600 MHz pour ce qui est de la 4G. C’est donc tout bon, on n’aura pas internet ultra-rapide avec, mais au moins internet disons, très rapide.
Pour le reste, on dispose d’un émetteur infrarouge permettant de contrôler à distance les TV, vidéoprojecteurs et autres, ainsi que du Bluetooth 5.2, du NFC et d’une connexion Wi-Fi 6 ! Pour avoir fait un speedtest avec mon Asus XT8, la connexion Wi-Fi 6 est excellente avec ce P50 Pro !
Enfin, on peut remarquer la présence d’un port USB-C permettant la recharge, mais également l’OTG, le transfert de données vers ou depuis un ordinateur en somme. Ce dernier toutefois n’est pas accompagné d’un port jack, nous sommes sur un smartphone haut de gamme !
Test Huawei P50 Pro : Avis
Le Huawei P50 Pro est naturellement un plaisir à utiliser. Il est fluide, agréable, puissant, bien fini et sa partie photo est impressionnante. En revanche, pour un tel prix, on aurait été en mesure d’attendre quelques innovations en plus, des performances supérieures et quelques petits points qui justifient les 1200€ demandés.
Lorsque Xiaomi demande la même somme pour un smartphone, on retrouve le dernier SoC en date, un écran au dos (gadget certes, mais une fonctionnalité en plus), un dos en céramique … Ce que Huawei ne propose pas. Le P50 Pro reste un très bon smartphone, c’est indéniable. Cependant, il est vendu trop cher par rapport à ses prestations qui, bien que fort attrayantes, peuvent me laisser sur ma faim.
Il n’est toutefois pas facile pour Huawei de réémerger après des épisodes limite chaotiques, mais le fabricant compte bien se refaire une santé, en France et en Europe surtout, sans les services Google, mais en développant les siens. On peut féliciter le fait que c’est courageux, dans un monde du smartphone dominé par Apple et Google, Huawei trouvera sa place sans aucun doute.