Cela fait déjà quelques années que les drones se sont démocratisés auprès de deux marchés distincts. Le premier se concentre sur l’aspect divertissement, alors que le second chercher à filmer de belles images. DJI domine ces deux marchés sur le secteur grand public et renforce encore plus son monopole à travers le DJI Mavic 3 Pro.
Design du Mavic 3 Pro
Le DJI Mavic 3 Pro est un drone à quatre hélices, séparées en deux parties chacune. Il s’agit également d’un drone pliable. Ses branches peuvent donc être repliées, permettant au drone d’être transporté plus facilement et sans craindre qu’une des branches ne casse.
Deux parties distinctes peuvent être observées sur ce DJI Mavic 3 Pro. Dans un premier temps, le corps abrite tous les composants, les caméras ainsi que la batterie. Au corps sont attachées les quatre branches.
Commençons par le corps. Le matériau utilisé est du plastique, sans doute dans un effort d’économie de poids. Il est ici de couleur grise, propre à la gamme DJI Mavic, et dispose d’un effet similicuir autant agréable visuellement qu’au toucher.
Tout autour du corps peuvent être observées plusieurs petites caméras. Celles-ci ne servent pas à l’enregistrement d’images, il est même impossible d’observer ce que filment ces capteurs à travers le contrôleur. Elles servent, en revanche, à détecter les obstacles, comme les branches d’arbre, afin de les éviter.
Sur le dessus du corps, en plus de deux caméras de détection, peuvent être observées une entrée et une sortie d’air. Ces aérations permettent le fonctionnement du système de refroidissement du DJI Mavic 3 Pro.
Au dos du corps se trouve le slot permettant l’insertion d’une batterie. Le mécanisme de maintien de la batterie fait usage de deux boutons, présents sur celle-ci. Retirer une batterie est aussi simple que l’insérer.
Les batteries de DJI sont équipées d’indicateurs de charge. C’est un petit détail que je trouve extrêmement pratique. Plus besoin d’insérer la batterie à l’aveugle et espérer qu’elle soit chargée. Au-dessus du slot de batteries, il est possible d’observer un cache sous lequel se trouve un slot microSD, ainsi qu’un connecteur USB-C.
Sur la face avant du corps se trouve le système de caméras. Ce dernier, composé de trois objectifs, est posé sur une gimball qui permet de stabiliser l’image. En dessous des trois objectifs se trouve le logo Hasselblad, un énorme flex de la part de DJI qui est, à mon avis, extrêmement classe.
Sous le corps du drone, il est à nouveau possible d’observer des capteurs. Le dessous est conçu dans un plastique un peu plus fin, avec un effet à lamelles que je trouve également très esthétique.
Passons à présent aux branches. Comme indiqué plus tôt, ces dernières peuvent être repliées afin d’être plus proches du corps et, donc, éviter leur casse. Elles sont faites du même plastique que le haut du corps.
Au bout des branches se trouvent des petits pieds. Ces derniers permettent de poser le drone au sol, sans faire entrer le dessous du corps avec la terre, le sable, ou d’autres éléments qui pourraient le salir.
Toujours au bout des branches se trouve une série de LED. Elles vous permettront de suivre le drone durant la nuit, ainsi que de le retrouve plus facilement en cas de chute.
Finalement, sans les petites hélices en plastique fin et légèrement souple, le drone ne pourrait pas voler. Elles sont donc séparées en deux parties, comme nous en avons déjà parlé. Leurs extrémités sont en orange, ce qui est un petit détail esthétique particulièrement classe.
La gamme Mavic a toujours été populaire pour son aspect compact et ça ne change pas avec ce DJI Mavic 3 Pro. Ses dimensions exactes, dépliées et sans les hélices, sont les suivantes :
- Longueur : 290,8 mm
- Largeur : 347,5 mm
- Hauteur : 107,7 mm
Le poids est tout à fait raisonnable, avec une masse de seulement 958 grammes. Il faudra lui prévoir de la place si vous souhaitez l’emporter dans votre valise, mais vous ne devrez pas payer des frais de surpoids pour autant.
Finissons sur la télécommande. Celle-ci permet de contrôler le drone de manière totalement indépendante, et ne nécessite donc pas de smartphone. C’est à mon avis un gros point positif, puisque c’est un aspect qui était assez problématique par le passé.
Tout comme le drone, la télécommande est faite en plastique. Elle dispose de deux joysticks : celui de gauche vous permettra d’ajuster l’altitude et la rotation, alors que celui de droite permet de déplacer le drone.
Deux triggers peuvent être utilisés afin de lancer l’enregistrement d’une vidéo, ou bien encore de prendre une photo. En dessous des trigggers, deux molettes permettent d’ajuster l’inclinaison de la caméra ainsi que son zoom.
Finalement, les deux boutons reprogrammables, présents au dos de la télécommande, servent par défaut à incliner la caméra vers le bas, ou bien l’ajuster à 0°. Leur fonction peut être changée depuis l’application DJI Fly.
En fait, cette télécommande n’est rien d’autre qu’une petite tablette Android entourée de joysticks et de boutons. Il est même possible d’entrer dans l’interface d’Android et accéder au navigateur Firefox.
L’esthétique n’est absolument pas la partie la plus importante sur un drone. Il doit avant tout pouvoir voler efficacement. Ainsi, le fait que le design de ce DJI Mavic 3 Pro est particulièrement attirant relève presque de l’accident. Enfin, contrairement à un accident de drone où vous pouvez potentiellement perdre 3500€, ici le résultat est plutôt positif.
Caractéristiques techniques du Mavic 3 Pro
Modèle | DJI Mavic 3 Pro |
Type | Drone vidéo |
Altitude maximale | 6000 m |
Distance maximale | 28 km |
Vitesse maximale | 21 m/s |
Capteurs photo |
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Résolution vidéo |
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Codec |
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Débit | 200 Mo/s |
Mode de couleurs |
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Système de transmission vidéo | O3+ |
Fréquences de fonctionnement |
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Distance de transmission maximale |
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Antennes | 4 antennes, 2T4R |
Stabilisation | Nacelle mécanique à 3 axes (inclinaison, roulis, pano) |
Amplitude mécanique de la stabilisation |
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Plage réglable |
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Détection d’obstacles |
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Portée de détection | 0,5 à 200m |
Vitesse effective de détection |
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Capacité de la batterie | 5000 mAh |
Temps de vol |
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Dimensions |
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Poids | 958 g |
Configuration et premier vol
Lors du premier démarrage, l’application DJI Fly vous invitera à vous connecter, ou bien à créer un compte. Il est possible de passer cette étape, mais dans ce cas certaines fonctionnalités seront bloquées, et l’altitude de vol ne pourra dépasser les 30 mètres.
Si cela peut sembler comme un désavantage, et je dois avouer ne pas apprécier l’obligation de créer un compte, ce mode bridé est intéressant afin de prendre la confiance lors des premiers vols. Il permet de se familiariser avec l’appareil et ses contrôles qui peuvent être peu intuitifs au début, pour certains.
Une fois cette période de familiarisation passée, il faudra donc créer un compte afin de profiter à fond des capacités de ce drone. On débloque alors l’altitude maximale de 1000 mètres, ainsi que la distance maximale de 28 kilomètres.
Ces valeurs peuvent être bridées depuis les paramètres du drone, afin de s’accorder avec votre législation locale. C’est le moment opportun de vous rappeler de faire attention à ne pas voler dans un couloir aérien. Un message d’avertissement sera indiqué si vous vous retrouvez dedans par accident.
On ne fait pas voler n’importe où, surtout avec la législation française. Nous avons choisi une zone de campagne assez éloignée de toute zone sensible. Certes, les images ne sont pas aussi impressionnantes, mais je dois avouer préférer ne pas prendre de risques pour un test de drone. Il est autorisé de filmer des vues globales, mais il est interdit de s’approcher à moins de 150 mètres des habitations.
Enfin, passons aux choses concrètes. Avant de faire décoller le drone, il faut bien sûr le déplier. Chacune des branches doit être écartée au maximum. Les deux premières s’ouvrent avec un pivotement horizontal, alors que les deux dernières font un tour complet à 180°.
Ensuite, il faut allumer le drone ainsi que la manette. Pour les deux, le processus est le même. Il faut effectuer un double tap, soit un appui court suivi d’un appui long. Sur le DJI Mavic 3 Pro, le bouton de démarrage est le même que le bouton d’indication de la charge de la batterie, et se trouve donc sur la batterie.
Un processus d’appairage prendra place. L’application DJI Fly vous indiquera bien mieux que moi les actions à effectuer. Le processus reste simple et rapide, donc pas d’inquiétudes.
Une fois la télécommande et le drone reliés, il est temps de voler. Un bouton sur l’écran de la télécommande permet de lancer le décollage. Une confirmation de quelques secondes est nécessaire. Elle vous permet de vous assurer que le drone peut décoller sans danger.
Les premières minutes de vol peuvent être un peu stressantes, surtout si vous n’avez jamais utilisé ce genre d’objets. Cependant, les contrôles sont particulièrement intuitifs et au bout de seulement quelques minutes, on se sent presque à l’aise.
Ne vous détrompez pas, de longues heures d’entraînement seront nécessaires pour manipuler le drone à la perfection. Cependant, quelques plans simples, mais toujours efficaces, pourront être réalisés avec assez peu d’expérience.
Malgré son côté réservé aux professionnels, le DJI Mavic 3 Pro peut être piloté par un novice sans trop de problèmes. Sa configuration particulièrement facile et ses contrôles intuitifs en font un objet surprenamment accessible, même pour les débutants.
Qualité d’image du Mavic 3 Pro
Le gros point de vente de ce DJI Mavic 3 Pro c’est bien sûr son système de caméras, signé Hasselblad. Il comprend un total de trois capteurs, qui vous permettront d’enregistrer d’excellentes images, que ce soit en photo ou en vidéo.
La configuration de ce système de caméras se décompose de la manière suivante
Caméra principale | Téléobjectif x3 | Téléobjectif x7 | |
Résolution | 20 MP | 48 MP | 12 MP |
Taille du capteur | MFT (4/3) | 1/2″ | 1/1,3″ |
Focale | 24 mm | 70 mm | 166 mm |
Le Mavic 3 Pro permet d’enregistrer de la vidéo allant jusqu’à une résolution de 5,1K, pour un framerate de 50 images par seconde. En 4K, le framerate maximal s’élève à 120 images par seconde.
Les deux autres capteurs permettent de filmer jusqu’en 4K, à 60 images par seconde seulement. Cela devrait toutefois suffire pour la plupart des productions. C’est principalement les vidéastes sur internet qui préféreront ces taux d’images par seconde élevés.
Le stockage interne n’est que de 8 Go et sera rempli avec seulement une ou deux courtes vidéos. Il sera donc impératif d’ajouter une carte micro-SD, afin de pouvoir stocker davantage de données. Je trouve dommage que DJI n’ait pas opté pour des cartes SD au grand format, puisque la place ne manquait pas.
Ce qui nous a bluffés, c’est la stabilité de l’image. DJI a usé de toute son expertise sur le Ronin et le Osmo Mobile pour construire un système de stabilisation ultra performant sur ce drone. C’est simple, l’image ne bouge pas. Le drone a beau subir des perturbations, l’image reste parfaitement stable, au point où ça peut parfois être perturbant pour le contrôle de l’appareil.
Ensuite, ce qui nous a mis une grande claque, c’est la qualité de l’image. En vidéo, afin de profiter d’un maximum de détails et de bitrate, nous vous recommandons de filmer en 5,1K. La qualité d’image est tout simplement splendide.
La vidéo est nette, tous les détails sont parfaitement visibles. La colorimétrie est plus que bien gérée. Si vous souhaitez la gérer vous-même, un mode LOG est disponible.
Le DJI Mavic 3 Pro propose d’ailleurs un grand nombre d’options en ce qui concerne la vidéo. Il est possible de rester sur le mode auto, auquel cas le drone gérera toute l’image. Cependant, si vous souhaitez mettre vos mains dans le cambouis, le mode Pro vous permettra d’accéder à la vidéo en HDR ou en LOG.
La qualité n’est toutefois pas identique entre les trois capteurs. En effet, seul le capteur principal est produit par Hasselblad. Les autres restent fabriqués par DJI. Ils ne sont pas mauvais, mais la différence d’expérience se ressent.
Trois modes de vol sont disponibles. Le mode normal est mon préféré, puisqu’il allie rapidité à stabilité. Le mode cinéma vous permettra de faire de longs travelings sans aucune interruption. Je trouve toutefois la courbe de vélocité un peu trop lente. Finalement, le mode sport vous permettra de vous déplacer rapidement, au détriment de la stabilité de l’image.
Comme sur un smartphone, les capteurs sont petits. De plus, le poids des lentilles, ainsi que leur taille, sont limités. Ainsi, plus on zoome et plus la qualité se détériore. Ce n’est toutefois pas dramatique, après tout vous pouvez toujours vous rapprocher de votre sujet.
Je ne saurais trop dire pourquoi, mais en photo, ce drone nous a moins impressionnés. La qualité semble très utilitaire. Alors qu’en mode vidéo, on semble chercher une certaine esthétique, en photo on a un résultat assez brut.
Les clichés restent malgré tout de bonne qualité. Simplement, parfois, le cadrage est assez bancal. Tout comme pour la vidéo, le dynamic range, l’exposition et la colorimétrie des photos sont très bien gérées.
Que ce soit en photo ou en vidéo, le DJI Mavic 3 Pro n’a rien à envier à un DSLR, tel que le Lumix S5II. Il propose une excellente qualité d’image, avec beaucoup d’options pour pouvoir en tirer le plus possible de l’excellent capteur.
Modes de prise de vue
Le DJI Mavic 3 Pro propose un grand nombre de modes de prise de vue. Ces derniers servent à faciliter le travail du producteur, afin de créer des effets de meilleure qualité, plus facilement. Les effets disponibles sont les suivants :
- QuickShots vous permettra de faire certains mouvements au drone. On y retrouve le cercle, le Dronie, le Helix et le Rocket.
- Mastershots regroupe les effets de QuickShots et ajoute de la musique, afin de générer une vidéo prête à être partagée.
- FocustTrack permet le suivi automatique d’un sujet, comme une voiture, un vélou un simplement un humain. C’est parfait pour suivre votre véhicule, ou celui d’un inconnu, si vous êtes un peu bizarre.
- Panorama, comme son nom l’iniduqe, permet de capturer des photos de paysage panormaiques
- Hyperlapse permet de créer des vidéos accélérées
- Waypoint génère des itinéraires automatiques en fonction de repères placés au préalable.
La fonctionnalité la plus impressionnante est bien-sûr le FocusTrack. Le suivi fonctionne très bien pour un véhicule. Il est correct pour un humain, tant que le mouvement n’est pas trop brusque et qu’on n’essaye pas de volontairement casser le suivi.
Autonomie du Mavic 3 Pro
Le DJI Mavic 3 Pro est fourni avec un minimum d’une batterie, d’une capacité de 5000 mAh. Nous avons toutefois reçu le pack Fly More, qui vient avec trois batteries. L’autonomie annoncée par DJI est de 43 minutes de vol. Elle baisse drastiquement lorsque l’on filme, mais également quand les conditions ne sont pas idéales.
Lors de nos tests, l’autonomie était suffisamment proche de ce qu’avance le constructeur. Voler pendant 39 minutes avec beaucoup d’enregistrement vidéo, c’est plus que correct.
Concernant la télécommande, la RC Pro que nous avons pu utiliser est aussi dotée d’une batterie de 5000 mAh. L’autonomie annoncée pour celle-ci est de 3 heures, ce qui est également plutôt convenable. Elle permettra d’assurer le vol complet de l’appareil, avec les trois batteries.
Sécurité et protection du Mavic 3 Pro
Comme nous en avons parlé dans la première partie, le Mavic 3 Pro est entouré de différentes caméras et capteurs. Ces derniers lui permettent de se doter de la protection d’obstacles, en évaluant l’environnement de l’appareil, tout autour de lui.
Ça fonctionne franchement bien. Le drone ne peut s’approcher d’un obstacle à moins de deux mètres. C’est valable peu importe le type d’obstacle, que ce soit un humain ou un arbre.
Cette capacité à éviter les obstacles vous permettra de travers un chemin boisé sans trop de frayeurs. Le drone devrait pouvoir reconnaître les branches des arbres et vous empêcher de vous emmêler dedans.
Il reste nécessaire de faire attention. Ce n’est pas un système sans risque. Parfois, la détection peut échouer, ce qui peut donner lieu à quelques frayeurs. Cela nous est arrivé une fois, dans le mode FocusTracking qui plus est. Rebasculer en mode pilotage manuel ne nous a jamais semblé aussi long.
Si vous vous perdez avec le drone, ce qui peut arriver avec la distance maximale de 28 kilomètres, la fonction de retour automatique au point de départ vous permettra de le faire revenir facilement. À nouveau, le drone peut parfois être un peu trop confiant et essayer de remonter dans des branchages. L’idéal est d’avoir une visibilité sur le drone le plus longtemps possible.
Globalement, les fonctionnalités de sécurité proposée par DJI sur ce Mavic 3 Pro sont très bonnes. Je souhaiterais toutefois qu’elles prennent parfois une approche plus sûre. Remonter à peine quelques mètres après avoir esquivé une branche n’est pas la décision la plus sage que ce drone ait pu prendre.
Test DJI Mavic 3 Pro : Avis
Que dire à propos de ce DJI Mavic 3 Pro, si ce n’est qu’il est excellent. Son pilotage intuitif vous permettra de tirer facilement partie de l’excellente qualité d’image, possible grâce au capteur Hasselblad.
Enfin, pour le prix auquel est vendu ce drone, heureusement qu’il est très bon. Avec un prix d’appel à plus de 2000€, et plus de 3500€ pour notre pack, ce Mavic 3 Pro représente clairement un investissement. C’est un excellent produit, surtout si vous êtes une petite boîte de production qui fait quelques clichés pour une série Netflix. Pour les particulier et les youtubeurs, préconisez plutôt les modèles plus bas, comme le Mavic 3 ou le Mavic 3 Mini.