Autrefois spécialisée dans la production de batteries de rechange abordables et de qualité, Anker s’est diversifiée pour offrir une large gamme d’accessoires pour PC et smartphones. Lors de cette campagne, Anker s’était engagée à fournir une des imprimantes 3D les plus rapides, faciles à utiliser et de haute qualité sur le marché.
Le fabricant a non seulement tenu ces promesses, mais les a également surpassées. L’ajout de contrôle par intelligence artificielle permet à l’imprimante de détecter les erreurs d’impression et de mettre en pause le processus jusqu’à ce que l’utilisateur résolve le problème.
La AnkerMake M5 est ainsi capable d’imprimer presque sans interruption à une vitesse de 250 mm/s, grâce à des valeurs d’accélération élevées et une extrudeuse robuste à entraînement direct, assurant une grande rigidité de construction.
Design et conception
La structure de l’imprimante 3D AnkerMake M5 repose sur une plaque moulée dotée de guides et de filetages pour monter les composants. Cette base solide contribue au poids conséquent de l’imprimante, dépassant les 10 kg (22 livres), mais garantit une grande robustesse, essentielle pour les vitesses et accélérations élevées.
Sous le large couvercle de la base, on trouve une organisation exemplaire des câbles, avec des emplacements dédiés pour chaque composant et câble. Un ventilateur assure le refroidissement de certaines parties de la carte mère de la AnkerMake M5.
Anker a opté pour des connexions USB-C fiables et durables pour relier les composants à la carte mère, ainsi que pour des connecteurs JST robustes sur la carte.
La structure polygonale stabilise les supports de l’arche, par lesquels passent les câbles alimentant la tête d’impression et le panneau de contrôle avec écran tactile intégré. Sur le côté droit de l’imprimante, une barre lumineuse RVB indique l’état de l’imprimante : chauffage, impression en cours, ou détection d’une erreur.
La tête d’impression de la AnkerMake M5 se déplace sur une traverse actionnée par deux broches filetées T8, fonctionnant indépendamment et se positionnant individuellement lors du processus de positionnement.
Caractéristiques de la AnkerMake M5
Modèle | AnkerMake M5 |
Taille d’impression maximum | 235 × 235 × 250 mm³ |
Diamètre de la buse | 0.4 mm (Compatible avec 0.2/0.6/0.8 mm) |
Vitesse d’impression | 50 – 250mm/s |
Vitesse maximale | 5 000 mm/s² |
Diamètre du filament | 1,75 mm |
Matériaux | PLA/PETG/TPU/ABS |
Processeur | Dual XBurst (1.2GHz) + XBurst 0(240MHz) |
Système d’exploitation | Linux |
Mémoire | 8 Go |
Connectivité |
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Écran | Tactile – 4,3 pouces |
Assistant vocal | Compatible Alexa |
Consommation électrique | 350 W |
Alimentation | AC 100-240V |
Montage de la AnkerMake M5
Nous avons testé la même version de la AnkerMake M5 que celle distribuée aux contributeurs de la campagne Kickstarter. Cette version comprenait un hotend supplémentaire, une plaque d’impression recouverte de PEI et un ensemble d’outils de qualité, complétés par une variété de buses. Toutefois, notre critique porte sur le hotend : bien qu’Anker ait promis un modèle entièrement en métal, nous avons reçu un hotend avec un liner en PTFE, et un autre du même type était déjà installé sur l’imprimante. La température maximale de 260°C m’a donc semblé élevée.
L’assemblage de l’imprimante s’est avéré simple, en grande partie grâce aux outils fournis. Une astuce d’Anker était d’utiliser les pièces en mousse de l’emballage pour soutenir les composants lourds pendant le montage, rendant ainsi le vissage des quelques vis nécessaire plus facile. Seulement quatre câbles doivent être connectés, dont deux sont fixés par des vis, et le porte-filament est vissé à l’endroit choisi.
La configuration de l’imprimante 3D n’est pas compliquée, mais requiert une connexion Internet, l’application AnkerMake pour smartphone, le logiciel de trancheuse AnkerMake pour ordinateur, et une inscription avec une adresse e-mail. La connexion wifi se fait uniquement via l’application, et une première mise à jour du firmware est téléchargée lors de la configuration.
Pendant notre période de test, trois mises à jour supplémentaires ont été effectuées, la version finale étant la V2.0.46, nécessitant des tests sur trois versions de firmware différentes. L’imprimante effectue automatiquement une mise à jour à chaque allumage si une nouvelle version est disponible.
Après la configuration initiale, la AnkerMake M5 procède à la mise à niveau du lit d’impression en utilisant une cellule de charge comme capteur et en vérifiant 49 points de mesure, ce qui peut sembler excessif et prend environ 10 minutes. Le lit d’impression et la buse sont préchauffés pour éviter les effets négatifs des résidus de filament sur la buse et de la dilatation thermique du lit d’impression sur les résultats.
Application pour smartphone
Pour utiliser l’imprimante 3D AnkerMake M5, il est nécessaire de télécharger l’application AnkerMake et son logiciel de découpe associé, disponibles pour Android, iOS, Windows et macOS.
L’application AnkerMake est d’abord utilisée pour connecter l’imprimante au réseau wifi. Elle est disponible en plusieurs langues et est généralement facile à utiliser. Une fois l’imprimante connectée au wifi et liée au compte AnkerMake, elle peut être contrôlée via l’application. Cette dernière permet de lancer des tâches d’impression et de surveiller le processus grâce à la caméra intégrée de l’imprimante, offrant même la possibilité de créer des vidéos en temps réel.
Si l’imprimante détecte des erreurs d’impression grâce à son intelligence artificielle, une notification push est envoyée à l’application. Les journaux de l’imprimante, bien que parfois désorganisés, sont accessibles via l’application et classés chronologiquement. L’analyse de ces journaux a révélé certaines lacunes, mais des améliorations sont attendues, Anker travaillant régulièrement à l’amélioration de son logiciel.
Au moment de notre test, certaines fonctionnalités de l’application n’étaient pas encore disponibles, mais on peut s’attendre à ce que des modèles d’impression et d’autres fonctionnalités soient ajoutés ultérieurement.
Logiciel pour PC / Mac
Pour convertir des fichiers 3D en code G ou A imprimable, un logiciel de découpe (slicer) est essentiel. Ces logiciels segmentent un modèle 3D en couches et les transforment en instructions pour l’imprimante 3D. Le code G est adapté non seulement aux ordinateurs, mais aussi à ceux qui maîtrisent les différentes commandes. L’imprimante 3D exécute ces instructions ligne par ligne.
L’utilisation de la fonction de surveillance de la AnkerMake M5 nécessite l’emploi du code provenant de son propre logiciel de découpe. Ce code A intègre le code G standard et une section spécifique pour l’intelligence artificielle de l’imprimante. Le logiciel AnkerMake, familier pour les utilisateurs d’Ultimaker Cura, offre une interface utilisateur similaire, bien que limitée actuellement à l’anglais et au chinois.
Comme il utilise le Cura Slice Engine, les développeurs peuvent exploiter son code open source selon la licence. L’absence du moteur Arachne, plus récent d’Ultimaker, n’affecte pas significativement la vitesse d’impression, mais son intégration future pourrait améliorer la vitesse et la qualité d’impression.
La version bêta actuelle du logiciel présente des imperfections, mais ses fonctions de base sont fiables. Cependant, la gestion de la caméra est peu convaincante et la fonction de glisser-déposer n’est pas encore opérationnelle. L’ajout manuel d’objets 3D est nécessaire dans le logiciel de découpe AnkerMake.
La préparation des fichiers d’impression est simple : après avoir ouvert un fichier STL ou OBJ, seuls cinq réglages sont requis. Pour exporter les fichiers, c’est possible, sur une clé USB (qui dispose d’un USB-C). Il faut les exporter en fichier Gcode, nom qui était tout au début Acode d’ailleurs, l’extension a changé.
Les utilisateurs expérimentés peuvent accéder à toutes les options d’Ultimaker Cura, mais les débutants devraient se concentrer sur la sélection des matériaux, la hauteur des couches et l’épaisseur de remplissage. Nos premiers essais sur la AnkerMake M5 avec des paramètres modifiés ont montré qu’aucun changement majeur n’était nécessaire pour la plupart des travaux.
Si la AnkerMake M5 est connectée au wifi, les fichiers d’impression peuvent être envoyés sans fil à la mémoire interne de l’imprimante. Il est aussi possible de démarrer l’impression directement depuis le logiciel tout en accédant simultanément aux autres fonctionnalités.
Écran tactile
L’écran tactile de l’imprimante 3D AnkerMake M5 fonctionne comme une interface pour un petit ordinateur intégré qui supervise et gère l’imprimante.
L’interface utilisateur de cet écran tactile, disponible en plusieurs langues, offre des commandes de base avec des menus intuitifs et bien traduits. Parmi les fonctionnalités accessibles, on trouve le réglage des paramètres pour les voyants d’état et les alertes sonores, ainsi que l’accès à la mise à niveau du lit de maille et à la fonction de préchauffage. L’écran permet aussi de contrôler les mouvements de base de l’imprimante.
Pendant l’impression, l’écran affiche la vitesse d’impression. Cependant, les seuls ajustements possibles en cours d’impression concernent la température du lit d’impression et du hotend. Les paramètres liés à la vitesse d’impression, au multiplicateur d’extrusion et au ventilateur ne sont pas accessibles depuis l’écran tactile.
Performances d’impression
Durant nos tests, la AnkerMake M5 s’est distinguée par sa vitesse exceptionnelle, démontrant qu’il est possible d’obtenir de la rapidité sans compromettre la qualité. Habituellement, les imprimantes 3D voient leur qualité se dégrader à haute vitesse, mais la AnkerMake M5 a prouvé le contraire avec ses résultats de haute qualité et sa rapidité remarquable.
Lit d’Impression et Adhérence
Le lit d’impression de la AnkerMake M5, une plaque magnétique en acier à ressort, est revêtu des deux côtés de PEI. Sa surface noire est notablement rugueuse, semblable à du papier de verre grossier. Avec une puissance maximale de 330 watts, le lit atteint une température opérationnelle de 60 °C en seulement deux minutes et demie. Cependant, le lit n’est pas isolé, et une image thermique révèle que la température chute significativement vers les bords, avec une différence de trois kelvins entre le centre et les bords à 60 °C.
Tous les matériaux testés, y compris le PLA, le PETG, le TPU et l’ASA, ont montré une excellente adhésion au lit d’impression tant qu’il reste chaud, et les objets peuvent être facilement retirés une fois refroidis. Les paramètres par défaut du trancheur indiquent que AnkerMake a confiance en cette adhésion : une vitesse d’impression de 125 mm/s est normalement trop élevée pour obtenir une bonne adhésion de la première couche. De plus, le nivellement précis du lit de maille joue un rôle crucial dans cette performance. Même si cela prend environ 10 minutes supplémentaires, l’effort en vaut la peine.
Le hotend de la AnkerMake M5 est conçu avec des éléments peu conventionnels. La longueur du filetage de la buse, d’un centimètre, se situe entre celle d’une buse MK8 et d’une buse de type Volcano. De même, le bloc chauffant a des dimensions non standardisées. Heureusement, la cartouche de chauffage et la thermistance sont conformes aux normes des imprimantes 3D.
Avec une puissance de chauffe de 60 W, la cartouche est adéquatement dimensionnée pour les vitesses élevées visées par la AnkerMake M5. Le ventilateur de refroidissement dirige l’air vers l’arrière de la tête d’impression, évitant ainsi de créer un courant d’air sur le plateau lors de l’impression de matériaux comme l’ASA ou l’ABS.
L’extrudeuse intègre son moteur directement dans la tête d’impression, avec un engrenage à plusieurs étages pour une alimentation robuste. L’entraînement du filament se fait d’un seul côté, et un outil est nécessaire pour ajuster la pression de contact de la roue d’entraînement. Cette tension, tout comme celle de la courroie, se règle avec une clé allen.
Dans nos tests, l’imprimante a démontré qu’elle pouvait maintenir les vitesses d’impression élevées annoncées, imprimant des boucles en augmentant progressivement la vitesse par incréments de 5 mm/s. Cependant, au-delà de 270 mm/s, les résultats n’étaient plus satisfaisants. Le fichier de configuration limitait l’avance maximale du filament et la vitesse de déplacement maximale, empêchant l’imprimante de maintenir des vitesses supérieures. Il semble que ces valeurs ne soient pas modifiables.
Qualité d’impression
À première vue, les impressions réalisées par l’AnkerMake 5 sont impressionnantes, sans aucun doute. Cependant, une inspection plus minutieuse a révélé de petits défauts attribuables aux vitesses élevées. On observe sur de nombreuses imprimantes une tendance à la sous-extrusion. Comme il n’est pas possible d’ajuster le multiplicateur d’extrusion pendant l’impression avec cette machine, il est crucial de définir les valeurs correctes dans le logiciel de découpe avant de commencer l’impression.
Dans nos tests, la AnkerMake M5 a correctement imprimé notre fichier test, reproduisant toutes les zones avec précision. Des porte-à-faux jusqu’à 60° n’ont pas posé de problème pour l’imprimante. Cependant, nous avons rencontré des difficultés pour séparer les pièces imprimées ensemble, ce qui est surprenant, car elles devraient normalement être mobiles. Lors d’une tentative pour débloquer une porte, une petite pièce s’est même détachée.
Surveillance IA
Concernant la fonction de surveillance IA de la AnkerMake M5, nous avons des avis mitigés. Grâce à sa caméra infrarouge, elle surveille la conformité des objets imprimés, même dans des environnements sombres. Cependant, l’IA a montré des limites, en particulier avec le filament noir, où sa fiabilité était nettement réduite. Dans certains cas, l’IA a rapidement détecté un décalage de couche et a redirigé l’imprimante pour corriger l’erreur. Mais parfois, elle n’a reconnu un décalage gérable qu’après une période significative (environ 28 minutes), rendant l’impression inutilisable après une reprise automatique.
Un problème notable fut que l’IA n’a pas détecté un décollement de l’impression du lit d’impression après 12 minutes, nécessitant une intervention manuelle pour éviter des dommages à l’appareil. Ce problème semblait provenir d’un mauvais réglage du z-offset.
Le filament noir pose un défi supplémentaire pour l’IA de la AnkerMake M5, ce qui nécessite un choix judicieux de l’emplacement d’installation de l’imprimante pour une meilleure reconnaissance. L’utilisation d’un filament coloré ou blanc facilite le travail de l’IA. Cependant, il semble que l’IA soit plus un gadget qu’une fonctionnalité essentielle.
Un autre point remarqué lors des tests est le faible taux d’erreur de l’IA. Toutes les erreurs détectées ou manquées par l’IA ont été intentionnellement provoquées par nous. En utilisation normale, plusieurs erreurs d’impression se sont produites, mais l’IA n’a signalé qu’une seule fausse alarme.
Test AnkerMake M5 : Avis
La AnkerMake M5 marque l’entrée d’Anker dans le monde des imprimantes 3D. Malgré certaines critiques, il est crucial de reconnaître l’ambition d’Anker de créer un écosystème complet autour de cette imprimante, pas seulement un appareil isolé. Le matériel de la AnkerMake M5 est de très haute qualité, même si le niveau sonore élevé de l’imprimante est un point négatif.
Cela dit, la AnkerMake M5 brille par sa stabilité, sa qualité de fabrication, son esthétique et son innovation. En revanche, les logiciels associés ne sont pas encore à la hauteur, avec un logiciel de découpe peu intuitif et basé sur un moteur désuet, et une application qui apporte peu d’avantages supplémentaires. Les possibilités de réglages sur l’écran tactile sont également limitées.