Spotify a lancé une offensive légale contre Apple auprès des autorités de l’Union européenne, en raison de pratiques anticoncurrentielles. Malgré qu’Apple ait été frappé d’une amende colossale de 1,84 milliard d’euros, cette saga judiciaire a exposé les complexité de la compétition dans le domaine numérique, éveillant ainsi des préoccupations cruciales concernant l’équité et la prépondérance sur le marché.
Les origines du conflit
Les tensions entre Spotify et Apple émanent des allégations de traitement de faveur de la part d’Apple envers ses propres services, notamment Apple Music, par rapport à des concurrents tels que Spotify. Cette préférence se manifeste par l’imposition d’une commission de 30 % sur les abonnements de Spotify via l’App Store, tandis que les services d’Apple bénéficient d’une exemption de ces frais.
Cette disparité a alimenté le mécontentement de Spotify et a entraîné un affrontement juridique avec l’Union européenne. À la suite d’une enquête, l’UE a infligé à Apple une amende de 1,84 milliard d’euros pour violation des règles antitrust sur le marché des services de streaming musical sur la plateforme iOS.
Cette sanction vise spécifiquement la mise en place par Apple d’une « clause anti-évasion », empêchant les développeurs d’applications de renseigner les utilisateurs sur des services d’abonnement musical moins coûteux en dehors de l’App Store.
L’amende découle d’une plainte antitrust déposée par Spotify en mars 2019, affirmant que les règles de l’App Store d’Apple « restreignent délibérément le choix, étouffent l’innovation et nuisent à l’expérience utilisateur ». Spotify a également accusé Apple d’être « à la fois joueur et arbitre », favorisant délibérément ses propres applications au détriment des autres développeurs.
En juin 2020, l’Union européenne a ouvert une enquête antitrust formelle sur l’App Store, s’inquiétant des conditions et des restrictions imposées par Apple qui pourraient biaiser la concurrence. Par exemple, la « clause anti-orientation » empêche les développeurs de signaler aux utilisateurs l’existence d’autres applications mobiles en dehors de l’App Store proposant des modes de paiement moins coûteux.
En avril 2021, la Commission européenne a formulé officiellement des objections, accusant Apple de distorsion de la concurrence sur le marché des services de streaming musical via l’App Store. Trois ans plus tard, l’UE a confirmé la violation des règles antitrust par Apple et lui a infligé une amende de 1,5 milliard d’euros.
Spotify traîne une nouvelle fois Apple devant l’UE
Récemment, Spotify a adressé une lettre à la Commission européenne, accusant Apple de refuser de mettre à jour son application Spotify et dénonçant le non-respect par l’App Store d’Apple des exigences réglementaires de l’UE.
Le 4 mars, la Commission européenne a conclu qu’Apple avait abusé de sa position dominante sur le marché en entravant la capacité des services de streaming musical à informer les utilisateurs des achats hors de l’application et des tarifs d’abonnement plus avantageux. Cette décision a entraîné des amendes totalisant 1,84 milliard d’euros.
Apple a été sommé de supprimer les « clauses anti-bootstrap » au sein de l’Union européenne, et Spotify a soumis le 5 mars une mise à jour de son application incluant des options de tarification d’abonnement et la possibilité de payer sans achats intégrés. Spotify a indiqué que depuis la soumission de cette mise à jour, Apple n’avait pas répondu.
Dans sa lettre à la Commission européenne, Spotify a accusé Apple de retarder délibérément le processus pour disposer de plus de temps afin de contrer les mesures prises et d’éviter de se conformer à la décision de la Commission européenne, voire de l’ignorer complètement. La société demande à la Commission européenne d’exiger d’Apple qu’elle approuve les mises à jour des applications.
Ce qu’il faut en retenir
Le bras de fer entre Spotify et Apple au sein de l’Union européenne met en lumière l’évolution des dynamiques concurrentielles à l’ère numérique. Avec la décision courageuse de Spotify de défier les pratiques d’Apple malgré les lourdes amendes infligées par l’UE, le secteur technologique traverse un moment décisif qui pourrait redéfinir la manière dont les entreprises opèrent sur les marchés numériques.
De plus, cette saga juridique soulève des questions cruciales concernant l’équité, la régulation et l’équilibre des pouvoirs dans un monde de plus en plus interconnecté.