Les smartphones destinés aux joueurs sont de plus en plus courants, et représentent une gamme de produits puissants, censés être sans compromis à un tarif qui reste raisonnable. Suite au rachat de Nextbit par la marque il y a quelques années, Razer est rentré dans la compétition, avec dans un premier temps un Razer Phone, puis une seconde édition du smartphone.
Le Razer Phone 2 a maintenant plus d’un an, et peut servir de témoignage quant à la capacité à bien vieillir de ce genre de smartphones.
Design
C’était un point qui était déjà critiqué à la sortir du Razer Phone 2, mais c’est encore plus évident aujourd’hui. Le smartphone répond clairement à des critères de design d’une autre époque, avec un écran aux bordures élevées et au ratio 16:9, une épaisseur surprenante quand on est habitués à utiliser des smartphones dernière génération, et surtout une construction sans aucun arrondi qui n’est pas sans rappeler les anciens iPhones.
Sur un autre smartphone, nous aurions amplement critiqué ce design un peu vieillot, mais dans le cas du Razer Phone 2, nous considérons que c’est un avantage.
En plus d’être le dernier smartphone de ce genre, il élimine tout risque d’appui accidentel sur les bords incurvés inexistants de l’appareil, ou encore de doigt qui cacherait le contenu. L’absence d’encoche, ou autre technique afin de réduire les bords de l’écran, permet au contenu d’être visualisé dans son intégralité, sans gêne. Encore, le format 16:9 fait que le contenu est affiché sur l’intégralité de l’écran, sans bords noirs ou nécessité de zoomer dans le contenu. Finalement, la construction cubique de ce smartphone rend la prise en main sûre, ce qui fait du Razer Phone 2 un smartphone qui ne vous tombera sûrement pas sur le nez.
Pour ce qui est des matériaux cependant, Razer a totalement respecté les dernières tendances, avec du verre au dos et un cadre en aluminium. Le verre au dos, en plus de donner un aspect plus premium au smartphone selon les standards modernes, permet aussi la présence de charge sans-fil, que Razer a pris le soin d’incorporer sur le Phone 2, contrairement à d’autres marques sur des modèles comme le Honor 20 Pro ou le OnePlus 7T Pro.
Il est également possible d’apprécier l’attention aux détails de la marque par la présence d’un logo RGB. Totalement inutile, ce dernier fait cependant beaucoup de sens, au vu de la réputation de Razer dans le monde du rétro-éclairage, avec le système Chroma que l’on peut notamment trouver dans leurs claviers, dont l’excellent Razer Huntsman Tournament Edition.
Contrairement à d’autres smartphones pour joueurs que l’on peut trouver sur le marché, possédant un design assez agressif, repoussant une partie de la clientèle désireuse d’un produit puissant mais ne souhaitant pas prendre le risque de faire l’acquisition d’un appareil au design aussi osé, Razer a choisi de faire quelque chose de sobre, qui n’a que de « gamer » le logo RGB, désactivable entièrement.
Cependant, attribuer ce mérite à Razer est un peu osé. En effet, dans l’introduction nous avons mentionné le rachat de Nextbit par la marque. En rachetant la marque, Razer a également racheté tous les droits et brevets sur Nextbit Robin, dont en particulier le design, réutilisé à l’identique sur le Phone, puis le Phone 2, avec quelques changements dans les matériaux et les coloris.
Malgré cela, c’est pour son efficacité, sa qualité de prise en main et sa sobriété, que malgré les critiques nous considérons le Razer Phone 2 comme le meilleur smartphone gamer en terme de design.
L’écran
Le Razer Phone 2 possède un écran de 5,72 pouces avec une résolution de 1440 x 2560 px, une densité de 513ppp et un ratio de 16:9. Jusqu’à là, rien d’anormal, mais dès les premières secondes d’utilisation du Phone 2, on se rend compte que l’écran a quelque chose de spécial.
En effet, le Razer Phone 2 est équipé d’un écran au taux de rafraîchissement de 120Hz. C’était le premier écran dans le genre et, lors de sa sortie, le seul écran plus rapide que les traditionnels 60Hz. De plus, Razer a fait fort, en optant pour 120Hz au lieu de 90, qui se sont démocratisés récemment sur certains smartphones haut de gamme.
Seul bémol, l’écran n’est pas AMOLED, comme peut l’être celui du ROG Phone 2, qui a tout de même un an de plus.
Malgré cette absence d’AMOLED, l’écran reste excellent, avec des contrastes plutôt bons, des couleurs correctes, bien qu’un peu saturées à notre goût, et une luminosité surprenante au vu de la difficulté à rendre un écran de ce genre très lumineux.
Caractéristiques techniques
Le Razer Phone 2 est un smartphone pour joueurs, et c’est pourquoi il se doit d’avoir une fiche technique à la hauteur. Du moins, à la hauteur de ce qui se faisait de mieux en fin 2018.
Avec un Snapdragon 845 et 8 Go de RAM, le Phone 2 ne déçoit pas. Le smartphone partage le même SoC que la quasi totalité des autres smartphones haut de gamme de sa génération.
Bien que vielle d’un an, cette puce n’en reste pas moins puissante, et vous permettra de faire tourner la totalité des jeux sans problèmes particuliers.
Référence | Razer Phone 2 |
OS | Android 9.0 Pie |
SoC | Qualcomm Snapdragon 845 |
RAM | 8 Go |
Résolution / Fréquence de rafraîchissement | 1440 x 2560 px / 120Hz |
Taille d’écran | 5,72 pouces |
Batterie | 4000 mAh |
Appareil photo arrière | 12 Mpx + 12 Mpx |
Appareil photo avant | 8 Mpx |
Connectivité | Wi-Fi a/b/g/n/ac (2,4 / 5GHz) | Bluetooth 5.O | 4G+ | NFC |
Stockage | 64 Go |
Dimension | 158.5 x 79 x 8.5 mm |
Poids | 220g |
Benchmarks
Avec une fiche technique, certes élevée, mais datant de l’année dernière, on devrait voir apparaître des résultats un peu plus bas que ce qu’on a l’habitude de voir.
Il est important de comprendre que non seulement ces benchmarks ne sont qu’une valeur arbitraire et ne représentent pas réellement les performances du smartphone dans une utilisation réelle, mais que de plus certains de ces benchmarks ont été mis à jour, ce qui peut avoir comme conséquence de baisser les scores des anciennes machines.
Appareil photo
C’est un domaine où le Razer Phone 2 décevait et déçoit encore. En effet, certes équipé de deux caméras d’en théorie plutôt bonne qualité soit 12mpx pour les deux capteurs, un premier « classique » f/1.8 de 25mm et un second zoom x2, f/2.6 de 50mm, il souffre d’une gestion logicielle assez mauvaise.
Si l’on se fie entièrement au mode automatique, le cliché final se retrouve souvent mal exposé, avec un ciel complètement cramé et un sujet totalement noir.
Le smartphone est capable de HDR, mais l’effet est souvent plutôt agressif, au point de ne plus être naturel, sauf dans quelques rares cas où ce dernier apporte réellement un plus à l’image.
Donc, si l’on prend le temps d’ajuster manuellement quelques paramètres avant de prendre la photo et que l’on sait activer ou désactiver le HDR aux bons moments, il est tout à fait possible d’obtenir des résultats corrects, avec des couleurs saturées sans l’être trop, ainsi qu’un contraste bien géré.
Malheureusement, cela n’enlève pas au manque de netteté de l’image, dû visiblement à une correction trop agressive de l’image pour éviter le grain. Ce problème est évidement minime en plein jour d’été, mais peut être cause de clichés ratés dans d’autres situations.
Interface et système
Le Razer Phone 2 est livré avec une version prépayée de Nova Launcher. Ce n’est pas tout à fait l’expérience Android stock, mais c’est celle convoitée par la seconde plus grosse majorité.
Le smartphone possède un thème, rendant quelques unes des applications vertes. Nova Launcher restant ce qu’il est, soit un launcher extrêmement personnalisable, rien ne vous force à garder ces icônes. C’est ainsi que vous pouvez vous munir de n’importe quel pack d’icônes depuis le Play Store et personnaliser l’expérience à vos souhaits.
Quelques applications sont installées par défaut, mais aucune n’est inutile ou peut être considérée comme bloatware. On trouve entre autres une application Chroma pour paramétrer le logo au dos du smartphone, un application Cortex pour optimiser les performances en jeu, et quelques autres utilitaires de la marque pour améliorer l’expérience.
Ces derniers ne sont par ailleurs pas du tout invasifs, ce qui les élimine encore plus du stade de bloatware.
Malgré le statut de marque gaming de Razer, on ne trouve pas de vrai mode noir. Cela est dû à un défaut plutôt important, le maintien à jour du smartphone.
Verrouillage et sécurité
Le Phone 2 de Razer est protégé par un capteur d’empreintes. Ce dernier date d’une époque où on ne parlait pas encore de capteurs sous l’écran, et où on commençait à peine à parler sérieusement d’identification faciale. On retrouve ainsi sur le coté du smartphone, un bouton de verrouillage combiné à un capteur d’empreintes, simple mais sécurisé et rapide.
Cette disposition est une idée empruntée à Nextbit, qui avaient eux aussi placé le capteur d’empreintes à cet endroit. On peut de plus notre que le Robin, et donc les Razer Phone, étaient les premiers smartphones à adopter cette position pour le capteur d’empreintes.
Autonomie
Le Razer Phone 2 possède un écran à haut taux de rafraîchissement et des composants plutôt performants. En somme, un ensemble qui demande une grande batterie pour espérer avoir une autonomie décente.
Avec une batterie de 4000 mAh, qui n’est pas très surprenante au vu du gabarit du smartphone, ce dernier s’en sort plutôt bien, permettant une utilisation classique durant tout une journée. A la fin de celle-ci, il vous faudra cependant recharger le smartphone assez rapidement.
Audio
Le son de ce Razer Phone 2 est fort. Très fort. C’est sans doutes le smartphone produisant le son le plus fort. Les haut-parleurs étant positionnés en façade, le son est de plus craché directement vers vos oreilles.
La qualité de ce son n’est pas mauvaise, surtout pour un smartphone. Le son est assez riche, clair. On n’entend pas de distorsion, même avec le volume à 100%.
Test Razer Phone 2 : Avis
Le Razer Phone 2 est sans doute le meilleur smartphone pour joueurs que vous pouvez acheter, surtout pour le prix auquel il est vendu aujourd’hui, soit moins de 500€.
C’est le smartphone idéal pour les jeux et la consommation multimédia, de part sa construction empêchant toute interaction involontaire avec l’écran et gêne causée par une encoche.
Cependant, il vous faudra oublier la création de contenu, les caméras étant simplement bien trop en retard, même pour l’époque.