Comme la MadCatz RAT 8+ que nous avons testé récemment, la Nacon 500ES se veut customisable, capable de s’adapter à tous les goûts. Vendue aux alentours de 40€, que vaut cette souris par rapport au roi de la modularité ?
Design et ergonomie
Comparer la Nacon 500ES à la MadCatz RAT 8+ serait comme comparer deux choses qui n’ont rien à voir entre elles. Là où MadCatz penche vers un design robotique et futuriste, Nacon préfère rester sobre, classique et donc ne pas prendre de risques.
Cette technique, très efficace, s’étend également à l’érgonomie de la souris. MadCatz joue à nouveau la prise de risque, en choisissant des lignes très droites avec peu d’arrondi, alors que Nacon choisit quelque chose de plus sûr, soit une ergonomie très classique, la même que l’on retrouve sur la plus grande majorité des souris. La souris Nacon a également l’avantage – ou l’inconvénient, selon le point de vue – de posséder un design ambidextre.
Les deux souris sont donc modulables. La MadCatz permet de changer plus de choses et, en théorie, de pousser la personnalisation plus loin, mais avec les accessoires fournis, tous les choix reviennent plus ou moins à la même chose, peu importe le composant installé, la souris reste la même. Pour ce qui est de Nacon, cependant, la souris ne permet que de changer la partie arrière de la souris, juste après les clicks. Cependant, contrairement à MadCatz, les trois options proposées sont très différentes, au point de pas mal changer l’ergonomie de la souris dans son entièreté.
Parce qu’une image vaut mieux que mille mots, voici une comparaison des trois éléments proposés avec la souris. Ces trois éléments sont légèrement transparents, laissant passer le rétro-éclairage RGB. Ce dernier est, évidemment, entièrement personnalisante et peut être totalement désactivé.
Finalement, le jeu de la sécurité a très bien marché pour Nacon. La 500ES, faite de plastique matte (sans revêtement gomme, donc durable) pour le haut et de caoutchouc sur le côté, est très sobre, et peut être utilisée dans un set-up de productivité afin de potentiellement profiter d’un meilleur capteur, chose sur laquelle nous allons revenir dans un instant.
Un dernier mot sur le caoutchouc sur le côté. De part sa construction, nous doutons que ce dernier se décollera un jour. Son manque de texture le rend cependant plutôt inutile. En effet, sans texture, le caoutchouc est tout aussi, si ce n’est plus, glissant que le plastique. Il n’a ainsi aucun intérêt.
Clics, molette et capteur
Pour les clics, Nacon ne donne pas beaucoup plus d’information que la marque des switch. On se retrouverait donc avec des switch Omron. Ces derniers ne sont pas désagréables, mais nous les avons trouvés un peu durs à actionner. Cela peut apporter une certaine précision dans les jeux de tir où cela serait nécessaire, mais en général nous les avons trouvés trop durs à utiliser pour la bureautique et tout le reste.
Ils sont également très bruyants, surtout comparés aux très silencieux switchs optiques de la Razer Viper Ultimate, l’une de nos souris préférées actuellement sur le marché.
Pour ce qui est de la molette, cette dernière manque, à notre goût, de définition. Cela la rend certes silencieuse, mais nous avons plus l’impression d’utiliser une molette de type souris de bureau. Ainsi, déjà que nous n’étions pas de grands fans de l’utilisation de la molette en jeu, cette Nacon la rend difficilement utilisable de part son imprécision.
Cependant, elle ne roule pas dans le vide, comme on s’y attend, cette fois, sur une souris pour joueurs. Elle est également, comme les clics, plutôt lourde à utiliser, et demandera donc un peu plus de force que la moyenne.
Les boutons latéraux, de part le design ambidextre, sont disposés sur les deux côtés de la souris. Mais ces derniers ne sont pas programmables et ne sont pas non plus utilisables en même temps. Le côté activé est réglé directement sur la souris. Nous allons revenir sur la gestion des fonctionnalités plus tard dans cet article.
Ces derniers n’ont rien de particulier, si ce n’est une pression d’activation cette fois trop légère, entraînant quelques rares appuis involontaires. Leur taille plutôt imposante n’aide pas réellement non plus.
Finalement, le câble est classique, d’une matière caoutchouteuse tout à fait habituelle. Il est plutôt flexible, et serait totalement normal, c’est à dire parfait, si ce n’est pour une chose: sa taille. Le câble de la Nacon 500ES est ridiculement petit. Notre ordinateur se trouve juste à droite de la souris, au point où nous tapons quelque fois dedans lors de mouvements trop brusques, mais le câble est déjà trop court. Cela laisse entendre que la souris serait dédiée à être utilisée avec un ordinateur portable.
Fonctionnalités et driver
La Nacon 500ES possède un argument de vente majeur: l’absence de driver. En effet, vous n’aurez nullement besoin de chercher un quelconque logiciel lorsque vous connecterez la souris à votre ordinateur, car il n’existe pas de logiciel. Tout se contrôle directement depuis la souris, avec les contrôles disponibles sous les pièces en plastique interchangeables.
Ces derniers sont composés de deux potentiomètres permettant de changer la couleur de l’éclairage RGB, fonctionnalité obligatoirement présente sur toutes les souris des deux dernières années, ainsi que les DPI. Dans le premier jet de cet article, nous avons affirmé que l’idée était bonne pour le rétro-éclairage RGB, mais loin d’être parfaite pour ce qui est du paramétrage du DPI.
Nous maintenons cette position, mais là où par le passé nous pensions qu’il était simplement impossible de régler le DPI précisément, il nous suffit de retourner la souris pour nous rendre compte que Nacon a pensé à tout.
La couleur d’éclairage de la molette représente ainsi un certain niveau de DPI. Les couleurs correspondant aux différents niveaux sont indiquées sur le bas de la souris.
L’absence de driver apporte un certain confort quant à la non-nécessité d’installer un logiciel chinois étrange sur son ordinateur, en plus d’ôter un poids à Nacon pour la conception du dit logiciel, mais retire un certain niveau de contrôle et de personnalisation sur la souris. On ne peut donc, par exemple, pas programmer des macros sur les boutons de la souris, pourtant en assez grand nombre.
Cela pourrait apporter également un certain confort pour les joueurs de LAN, qui n’auraient donc plus besoin de perdre du temps à installer le driver et le configurer, mais il n’est pas simple de régler précisément les DPI sur la souris, et avoir une idée précise de la valeur réglée est techniquement impossible.
Il y a donc bien des avantages, mais un inconvénient mineur, ne touchant qu’une partie des gens.
Nacon 500ES : Avis
Cette souris est une bonne idée, et surtout une idée originale. C’est rare de voir une souris sans drivers qui propose pourtant de personnaliser quelques petites choses.
Impossible cependant de reprogrammer les touches, mais nous ne comptons pas cela comme un défaut, mais plus pour un compromis à faire pour un monde sans software, car il serait de toute façon compliqué d’assigner grand chose à ces boutons sans logiciel.
L’ergonomie est bonne et le design est sobre, en faisant une souris tout à fait utilisable dans un environnement sérieux sans paraître ridicule.
Cependant, deux gros points noirs font tache. Dans un premier temps, la longueur du câble plus que décevante, mais également l’impossibilité de régler précisément le DPI, alors que la souris est en théorie citée pour des joueurs e-sport, si l’on se réfère à la boîte.
A un prix de 50€, on commence à rentrer en compétition avec des marques comme Logitech et SteelSeries, deux marques de souris plutôt réputées pour la qualité de leur matériel. La qualité de construction et les performances de la Nacon 500ES ne la laissent cependant pas derrière ces deux marques, et en font un excellent choix pour ceux qui ne souhaitent pas de driver, si l’on est prêts à faire des compromis.