« Ils existent encore ? » fut notre réaction lorsque nous nous sommes vus proposer une MadCatz RAT 8+ pour une review.
Impossible de ne pas nous rappeler de nos 13 ans et des heures que nous avons passés avec une souris de la marque dans les mains, à placer des blocs dans Minecraft pour construire un village, indéniablement détruit par un Creeper, à peine quelques heures après la fin de la construction.
Détestée par beaucoup mais connue par tous, la marque est bien de retour après avoir déclaré faillite en 2017. Il est important de préciser que seul le nom est de retour, l’entreprise originale est, quant à elle, partie pour de bon.
Design et ergonomie
Impossible de ne pas en reconnaître une quand on en voit. Les souris MadCatz ont toujours eu une esthétique bien à elles, et c’est toujours le cas pour la RAT 8+.
Avec ses lignes droites et agressives ainsi que son esthétique sous-entendant une grande modularité du produit, cette RAT 8+ sort très clairement du lot.
Chaque partie de la souris est détachée du reste, et c’est ce qui contribue le plus à ce look robotique. Cela contribue également à la présence de pas mal de poussière dans les séparations les plus fines.
Les différentes parties sont toutes faites du même matériau à la même texture, soit du plastique noir mat avec quelques accents argentés, mais la pièce centrale se différencie avec une plastique plus noir et brillant.
Les parties mattes possèdent une texture gommée, assez agréable en main mais véritable aimant à huiles et traces de doigts, qui de plus est assez compliquée à nettoyer.
Pour ce qui est de l’ergonomie, MadCatz restent fidèles à eux même avec une souris plutôt basse mais assez large et moyennement longue. C’est une ergonomie assez polarisante et la première source des critiques concernant la marque en général. Certains la détestent et d’autres ne jurent que par elle. Cela reste une décision très personnelle. En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas les plus grands fans.
Pour ce qui est du poids, la souris pèse 145 grammes, sans câble et sans les 3 poids de 6 grammes livrés dans le boîte. C’est beaucoup. Bien que cela a l’avantage de donner une sensation de solidité bienvenue sur un produit d’une marque souvent critiquée pour sa fragilité, c’est extrêmement lourd. Encore une fois, cela relève du goût de chacun, mais personnellement nous préférons la légèreté de la Razer Viper Ultimate, testée récemment et devenue notre daily driver depuis.
Finalement, MadCatz s’est mis à la tendance RGB, quoi qu’un peut en retard car cette dernière à une légère tendance à s’essouffler ces derniers temps. Cela pousse la souris vers une esthétique qui, de nos jours, est assez risible.
Modularité
L’un des aspects les plus uniques des souris MadCatz au cours du temps sont leur modularité, et cette RAT 8+ continue la tradition.
Vous souhaitez changer l’orientation de la partie gauche de la souris afin que votre pouce puisse mieux atteindre les boutons latéraux ? C’est possible !
Vous souhaitez avancer, reculer, voir même changer complètement le bas de la souris afin que ce dernier s’adapte mieux à votre main ? C’est possible.
Vous souhaitez changer le côté gauche de la souris pour un matériau ou un support différent ? C’est possible.
En somme, cette souris peut s’adapter à votre main, mais, bien que cette caractéristique a ses limites. La largeur de la souris, par exemple, ne peut être changée. Pour ce qui est de la longueur, cette dernière est déjà assez imposante de base, c’est pourquoi nous avons du mal à imaginer une majorité du public réellement utiliser la possibilité de l’agrandir.
Le changement de matériau quant à lui est un réel aspect bénéfique. Cela permet de changer l’agrippement de votre main sur la souris comme vous le désirez en choisissant entre le plastique mat et du caoutchouc. Nous avons cependant peur que, de par la construction des pièces, le caoutchouc se décolle assez rapidement.
Boutons
Tout d’abord, cette souris possède un total de 8 boutons, soit les deux clics, les deux boutons latéraux, un bouton de visée, le clic molette et un double bouton DPI. Elle possède également une seconde molette, au dessus des deux boutons latéraux.
Cependant, si l’on se réfère au packaging ainsi qu’au site de la marque, on apprend que sont promis 11 boutons programmables.
C’est donc en installant le driver que l’on réalise jusqu’où la marque pousse le terme « personnalisabilité ». En effet, en plus de pouvoir programmer tous les boutons cités plus tôt, sauf le clic gauche évidemment, les deux sens de défilement des deux molettes sont entièrement programmables.
Finalement, il est possible de créer trois profiles différents, ce qui donne un total virtuel de 33 combinaisons possibles pour les boutons de cette souris. La modularité ne s’arrête donc pas à la personnalisation physique.
Pour ce qui est du feeling des boutons ainsi que de la molette, c’est tout sauf mauvais. Les deux clics sont plutôt bons, mais nous aurions personnellement préféré quelque chose de plus sec, moins mou.
La molette est sans doutes le vrai point noir. Elle ne propose que très peu de résistance et ses pas ne sont pas assez définis à notre goût.
Cela a cependant l’avantage de la reprendre plutôt silencieuse et de vous forcer à utiliser les touches de votre clavier pour changer d’arme en jeu, ce qui est clairement une technique supérieure.
Cette molette est d’autant plus décevant lorsque l’on se rend compte que la seconde molette latérale possède un feeling bien plus agréable.
Les boutons latéraux sont de très bonne qualité et un feeling vraiment agréable. De plus, leur finesse fait qu’ils sont assez compliqués à presser par accident.
Le bouton de visée, quant à lui, devrait être plus grand. Dans l’état actuel, il est bien trop loin et bien trop petit pour être utilisé de manière intuitive. Pour une souris qui se veut modulaire, nous aurions préféré une gâchette comme celle de la Razer Basilisk.
Capteur et DPI
On peut remettre en question beaucoup de choses sur cette MadCatz RAT 8+, mais une chose indéniablement bonne, c’est le choix du capteur.
Choisir Pixar, plus précisément le PMW3899, c’est le choix sûr pour éviter tous problèmes liés au capteur. Pixar étant la marque qui fait les capteurs d’une grande partie des bonnes souris sur le marché, cela a de quoi mettre en confiance.
Pour ce qui est du DPI, vous pouvez monter à un maximum de 16000. La mention d’un grand nombre pour le DPI peut faire sourire et rappeler les boîtes de toutes les souris gamer entre 2011 et 2016, indiquant en très très gros le nombre de DPI comme si c’était quelque chose de réellement utile et que mettre sa souris à 16000 DPI était utilisable et valorisable.
Il est amusant de voir que MadCatz a appris sa leçon, et n’indique le nombre de DPI que sur un petit sticker, clairement présent à but informatif que marketing.
Test MadCatz RAT 8+ : Avis
Cette MadCatz RAT 8+ semble être venue d’un autre temps. Mélange de nostalgie et de nouvelles tendances bientôt dépassées, elle continue à creuser le fossé entre elle et la compétition, car personne ne fait une souris comme MadCatz, et ce n’est pas pour rien.
Le plus grand problème de cette souris est son prix. 100€, c’est beaucoup trop cher. Citée plus haut, la Razer Basilisk est une excellente alternative, possédant elle aussi un grand nombre de boutons et même une gâchette très agréable à utiliser. La G502 de Logitech, de même, est vendue moins cher et propose un bon nombre de fonctionnalités.
La grande modularité physique, plus gadget qu’autre chose, ne suffit pas à justifier, à nos yeux, un prix aussi élevé.