Google a récemment fait l’objet de critiques pour avoir prétendument filtré de manière disproportionnée les emails de campagne envoyés par Gmail. L’entreprise souhaite désormais remédier à cette situation en mettant en place un nouveau programme visant à exempter ces courriels de ses filtres anti-spam.
Google a demandé à la Federal Election Commission (FEC) d’approuver son programme pilote visant à empêcher les courriels de campagne politique d’entrer dans les dossiers de spam, sauf si les utilisateurs en décident autrement. Cela dit, les restrictions et les politiques de Gmail restent en vigueur.
L’exemption de spam sera appliquée aux emails envoyés par « les comités de candidats autorisés, les comités de partis politiques et les comités d’action politique de direction enregistrés auprès de la FEC ». Toutefois, ils doivent respecter les politiques de Gmail en matière de phishing, de logiciels malveillants et de contenu illégal.
Les utilisateurs auront le dernier mot pour décider s’ils veulent ou non continuer à recevoir des emails de campagne politique. Le programme est conçu pour afficher une notification aux utilisateurs la première fois qu’un courriel de campagne arrive dans leur boîte de réception. Il leur sera demandé s’ils veulent continuer à recevoir de tels courriels.
On s’attend à ce que le programme inonde votre boîte de réception d’emails de campagne provenant de divers partis politiques. Quoi qu’il en soit, la fonction d’exclusion contribuera à réduire le nombre d’emails indésirables.
Cette nouveauté semble être la réponse de Google à des plaintes antérieures du parti républicain l’accusant de signaler injustement un plus grand nombre de courriels de campagne du parti républicain que du parti démocrate. Ces plaintes allaient dans le sens d’une étude de l’Université d’État de Caroline du Nord, selon laquelle la détection algorithmique des spams de Gmail était plus susceptible que Yahoo et Microsoft Outlook de marquer les emails des campagnes républicaines comme des spams pendant la campagne 2020.
Par conséquent, les législateurs républicains ont présenté un projet de loi ce mois-ci pour lutter contre ce qu’ils décrivent comme des « algorithmes biaisés. » Le Political BIAS Emails Act obligera Google et d’autres plateformes à expliquer comment ils filtrent les courriels vers les dossiers de spam. Plus important encore, le projet de loi vise à rendre illégal le fait de marquer les courriels de campagne comme spam par défaut.
Le mois dernier, Google a réfuté les affirmations des républicains dans un billet de blog, qui expliquait le fonctionnement des filtres anti-spam de Gmail.
« Ces filtres examinent une variété de signaux, notamment les caractéristiques de l’adresse IP, les domaines/sous-domaines, l’authentification des expéditeurs de masse et les commentaires des utilisateurs », écrit Neil Kumaran, chef de produit du groupe Google pour la sécurité et la confiance de Gmail. « Les commentaires des utilisateurs, comme lorsqu’un utilisateur marque un certain courriel comme spam ou signale qu’il veut les courriels d’un expéditeur dans sa boîte de réception, sont essentiels à ce processus de filtrage, et nos filtres apprennent des actions des utilisateurs. »
José Castañeda, porte-parole de Google, a fait écho à ces propos dans une déclaration à Axios : « Nous voulons que Gmail offre une excellente expérience à tous nos utilisateurs, notamment en minimisant les courriels indésirables, mais nous ne filtrons pas les courriels en fonction de l’affiliation politique. »