Les Chromebooks sont une option particulièrement populaire pour les étudiants. Ils permettent d’accéder à toute la suite Google, que ce soit Google Docs ou Google Sheets, tout en gardant un prix raisonnable. En Amérique, certaines écoles en fournissent même aux étudiants, pour cette raison.
Leur popularité a explosé durant la pandémie Covid-19. C’était une période durant laquelle les étudiants ont dû s’équiper d’ordinateurs portables rapidement, sans nécessairement avoir l’envie ou le luxe de pouvoir y mettre une grosse somme. Les capacités, bien que basiques, des Chromebooks répondant parfaitement aux besoins, c’était un candidat idéal.
Cependant, le prix accessible du Chromebook génère un problème de taille. En effet, il est rare de trouver un Chromebook avec une qualité de construction durable. Des modèles avec de meilleures finitions existent, mais coûtent aussi cher qu’un ordinateur classique. Leur durée de vie est donc très faible.
Les Chromebooks sont trop chers à réparer
Il faut garder en tête que les étudiants, particulièrement les plus jeunes, ne sont pas tout à fait délicats avec leurs machines. La réparabilité de ces appareils est donc quelque chose de particulièrement important pour ces machines. Cependant, celle de la plupart des modèles de Chromebooks est loin d’être optimale.
Les deux problèmes principaux sont le coût de réparation trop élevé, ainsi que la faible disponibilité des pièces. Pour 29 claviers de rechange de Chromebooks de la marque Acer, 14 étaient en rupture de stock. Parmi les restants, dix modèles coûtaient plus de 90€, ce qui représente presque la moitié du prix d’achat de certains modèles.
Choisis par les écoles américaines pour leur faible coût d’achat, le prix des réparations serait progressivement en train de faire changer l’avis d’un certain nombre d’entre-elles. Certains étudiants pourraient donc se retrouver avec un MacBook, bien qu’il ne sera pas en plastique blanc comme c’était le cas en 2008.
Une fin des mises à jour trop agressive
Google promet des mises à jour pendant 8 ans pour les Chromebooks. À noter que, contrairement aux smartphones sous Android, les constructeurs n’ont pas la possibilité d’appliquer des surcouches. Le déploiement des mises à jour est donc plus rapide et, surtout, systématique.
Enfin, il est important de relever que le décompte des huit ans commence à partie de la date de sortie de l’appareil. Les écoles n’achetant que rarement les tout derniers modèles, leur durée de vie à partir du moment où ils rentrent dans les mains des étudiants est bien plus faible.
Par exemple, le Acer Chromebook Vero 514 sorti en août 2022 recevra des mises à jour jusqu’en août 2030, peu importe la date d’achat. Enfin, huit années de mises à jour, c’est tout de même très bon.
Ici, les écoles sont donc aussi à blâmer. Choisir des modèles plus anciens afin d’économiser quelques dollars par élève est une idée mauvaise, surtout quand le support des mises à jour est aussi long. L’argent économisé par rapport à la qualité d’utilisation perdue ne vaut simplement pas le coût.
Enfin, Google n’y est pas tout blanc dans l’histoire non plus. Après la fin du support de l’appareil, ce dernier est complètement bloqué sur l’ancienne version. Curieusement, un Chromebook plus mis à jour ne peut même plus naviguer sur des sites web sécurisés.
Il est techniquement possible d’installer manuellement une version plus récente, mais les bugs que cela peut engendrer n’en font pas une option viable pour un environnement tel qu’une école. Elles se retrouvent donc avec une montagne d’ordinateurs fonctionnels, mais bloqués par Google.
Trop de Chromebooks finissent à la poubelle
Entre les matériaux trop fragiles, les coûts de réparation trop élevés, si elle est même possible, ainsi qu’une fin de support des produits anciens trop agressive, les écoles se retrouvent avec une grande quantité d’ordinateurs soit fonctionnels, soit qui pourraient être réparé facilement. Leur avenir n’est donc pas glorieux.
« Les Chromebooks ne sont pas construits pour durer. Les réparateurs professionnels me disent qu’ils sont souvent obligés de jeter des composants de Chromebooks qui pourraient encore fonctionner pendant des années à venir, à cause des dates d’expiration des mises à jour trop agressives », indique la directrice de la durabilité de iFixit, Elizabeth Chamberlain.
L’organisation estime que doubler la durée de vie des Chromebooks vendus seulement l’année 2020, soit environ 31 millions de modèles, « pourrait réduire les émissions de CO2e de 4,6 millions de tonnes, ce qui équivaut à retirer 900 000 voitures de la route pendant un an ».
Afin d’atteindre ce but, iFixit propose que Google élimine complètement les dates d’expiration des Chromebook, qui les rendent inutilisables après la fin du support des mises à jour. Ils recommandent également que les marques augmentent de 10% la quantité de pièces de rechange produites, et qu’elles soient standardisées entre les différents modèles, souvent similaires en termes de taille et de construction.
Finalement, ils recommandent fortement que Google laisse la possibilité, après le support des mises à jour, d’installer un système d’exploitation tiers. Linux semble être une alternative intéressante, ChromeOS étant déjà partiellement basé sur ce dernier. De plus, c’est un système qui s’adapte particulièrement bien aux machines assez peu performantes que sont les Chromebooks.