À la suite de l’attaque surprise de l’Ukraine sur Kursk plus tôt ce mois-ci, la Russie exhorte les habitants de la région à limiter leur activité en ligne, y compris sur les applications de rencontre, craignant que ces plateformes ne soient utilisées par les forces ukrainiennes pour collecter des informations. Cette mise en garde a été rapportée par Politico, citant un mémo du ministère russe de l’Intérieur relayé par l’agence de presse Interfax.
La Russie avertit contre les applis de rencontre dans le cadre de la guerre
Le mémo, traduit, précise : « Il est fortement déconseillé d’utiliser les services de rencontre en ligne. L’ennemi utilise activement ces ressources pour la collecte clandestine d’informations. » Cette déclaration reflète les préoccupations des autorités russes quant à la vulnérabilité des données personnelles que les utilisateurs pourraient involontairement partager via ces plateformes.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en début 2022, de nombreuses applications de rencontre populaires aux États-Unis ne sont plus disponibles en Russie. Le groupe Match, propriétaire de Tinder, Hinge, OkCupid, et d’autres services similaires, a déclaré qu’il restreindrait l’accès à ses services en Russie et qu’il se retirerait complètement du marché russe d’ici le 30 juin 2023.
Les applications de rencontre, mine d’or du renseignement
L’idée d’utiliser les applications de rencontre à des fins de renseignement n’est pas nouvelle. Par exemple, après l’attaque du Capitole aux États-Unis le 6 janvier 2021, certaines femmes ont modifié leurs profils pour inciter des hommes à admettre qu’ils avaient participé à l’assaut, avant de transmettre ces informations au FBI.
En Russie, les enjeux sont encore plus élevés. L’attaque ukrainienne à Kursk a pris la Russie par surprise, conduisant les autorités russes à déclarer l’état d’urgence dans cette région, selon le New York Times.
Quelques autres recommandations
Les autorités russes ont également émis d’autres recommandations pour réduire le risque de collecte d’informations sensibles par les forces ukrainiennes. Il est conseillé de ne pas publier de vidéos prises par des caméras embarquées type dashcam sur les réseaux sociaux ou de diffuser en direct depuis les routes, par crainte que des mouvements de troupes ou de l’équipement militaire ne soient révélés.
Les caméras de surveillance domestiques, qui pourraient potentiellement être accessibles à distance, constituent également un risque. Le ministère de l’Intérieur russe recommande de ne pas les utiliser si ce n’est pas absolument nécessaire, afin d’éviter que des images de cours privées ou de routes stratégiques ne soient capturées.
De plus, les forces de police et les militaires ont été conseillés de désactiver la fonction « personnes à proximité » de Telegram, qui permet de voir si des personnes de vos contacts se trouvent à moins de 800 mètres de vous. Il leur est également recommandé de supprimer toute photo ou information qui pourrait indiquer un lien avec l’armée russe.
Enfin, les Russes servant dans les régions de Kursk, Bryansk et Belgorod ont reçu pour instruction de ne pas ajouter d’informations de localisation à leurs publications sur les réseaux sociaux, afin de minimiser les risques de divulgation involontaire d’informations stratégiques.