Test Huawei P60 Pro : Un maître en photo, mais toujours sans la 5G

Le Huawei P60 Pro arrive à pic pour affronter ses adversaires haut de gamme que nous avons précédemment testés. Dans un milieu ultra-concurrentiel où certaines marques tendent toutefois à disparaître du marché français, Huawei persiste et signe, avec un nouveau smartphone haut de gamme. Toujours dénué des services Google par défaut, il n’est pas très compliqué toutefois de les installer, via des méthodes alternatives. Mais que vaut ce smartphone de manière générale ? C’est ce que nous allons voir dans notre test complet du P60 Pro.

Design du Huawei P60 Pro

On ne pourrait pas parler de rupture totale avec le P50 Pro, mais les changements sont là. On remarque que le constructeur s’inspire de la nouvelle mode déjà utilisée par Honor, mais pas que, concernant les bords de l’écran, qui sont tous incurvés. Ce n’est pas le seul changement, car ici, le dos est unique dans la version blanche. En effet, ce dos aux allures marbrées, n’est jamais le même sur aucun smartphone, ce qui ajoute une petite exclusivité à l’appareil.

Sur la face avant, l’écran prédomine évidemment, comme on peut s’y attendre. L’écran qui est ici d’une taille de 6,67 pouces, de la taille d’un écran de smartphone Xiaomi dirait-on bien. Cependant, ce dernier est incurvé ici sur les 4 bords, comme le Honor Magic 5 Pro et d’autres smartphones sur le marché.

La courbure est très légère en haut et en bas, mais sur les côtés, affine le smartphone et ses bordures. J’apprécie le fait qu’elle ne soit pas trop prononcée.

En haut de l’écran, c’est au centre que l’on retrouve la caméra frontale. Ici, pas de caméra frontale avec système de reconnaissance faciale 3D comme sur un Mate 50 Pro, c’est une caméra on ne peut plus classique comme sur l’immense majorité des smartphones Android. Il est dommage que Huawei réserve son équivalent de Face ID aux smartphones de la gamme Mate, version Pro uniquement.

C’est sur la tranche droite que l’on retrouve les boutons de réglage du volume, en un seul module unique, ce que je trouve dommage. J’aurais référé 2 boutons séparés, et ce, sur la tranche gauche de l’appareil. A droite, sous les boutons de réglage du volume, on retrouve le bouton de verrouillage / déverrouillage de l’appareil.

Sur la tranche gauche, on ne retrouve rien à part une antenne. C’est en bas que l’on retrouve cependant le quatuor habituel avec le microphone pour les appels, le haut-parleur principal pour l’écoute musicale, le connecteur USB-C pour la charge et le transfert de données via OTG, ainsi que le tiroir SIM. Ce dernier permet d’accueillir deux cartes au format nano-SIM.

Sur la tranche supérieure, se trouvent, un microphone secondaire, un haut-parleur secondaire pour une écoute musicale en stéréo, ainsi qu’un émetteur infrarouge. Très pratique pour piloter une TV à distance, un vidéo-projecteur ou tout autre appareil qui se connecte en infrarouge, ce dernier est généralement présent sur certains smartphones chinois, j’apprécie.

Enfin, venons-en au dos du smartphone, le plus intéressant sur le P60 Pro. Le dos de l’appareil se compose d’une surface façon marbrée, avec un revêtement en verre poli. C’est très agréable, à la fois au toucher mais également visuellement. Chaque dos de chaque P60 Pro blanc est unique au monde, ce qui ajoute une petite exclusivité clairement pas désagréable à l’appareil.

Concernant les certifications avec les traditionnels logos, on s’en fiche, Huawei l’a bien compris et ces logos tout moches ne sont pas présents au dos de l’appareil. On retrouve juste le nom « HUAWEI » et le module photo sur la gauche, tout en haut du smartphone. Ce dernier dépasse pas mal de la surface de l’appareil et les capteurs indépendamment également, ce qui est regrettable à mes yeux.

Le capteur principal se situe au centre, au cas où on ne le remarquerait pas, ça peut arriver à tout le monde de louper ce genre de détails. Le capteur ultra-grand-angle se trouve en haut et l’objectif périscope en bas. Tout en haut à droite du module se trouve le double flash LED, en bas, juste une mention XMAGE, qui est la nouvelle « marque » en photo de Huawei.

Bénédiction, ici, pas de mention « 48 MP ULTRA AI CAMERA » ou autre message du même acabit, toujours aussi stupide et inutile ! Huawei a compris que ça ne servait à rien et affiche juste sa nouvelle technologie de photographie, ce qui n’est pas très dérangeant.

Globalement et esthétiquement, le Huawei P60 Pro marque une rupture assez nette si on le compare à un P30 Pro, avec quelques générations d’écart, Huawei est passé à un smartphone bien plus arrondi et mieux fini, avec toujours ce dos unique, qui ne prend pas les traces de doigts. Même sur la version noire, on ne les voit pas.

Caractéristiques du Huawei P60 Pro

Performances du Huawei P60 Pro

Alors que tous les smartphones de cette gamme sortent maintenant avec un Snapdragon 8 Gen 2, au pire un équivalent de chez MediaTek comme sur le Vivo X90 Pro, Huawei va à contre-courant de cet esprit de compétition, en recyclant le Snapdragon 8+ Gen 1. C’est dommage, car j’attends d’un smartphone qui vient tout juste de sortir, une seule et unique chose, le meilleur.

Avec un Snapdragon 8+ Gen 1, Huawei ne sort pas le meilleur de ce qu’il peut offrir et propose un SoC assez « ancien », qui date d’il y a bientôt un an. Quelle déception, malgré que ce modèle reste très performant, certes, on n’a pas forcément besoin d’un Snapdragon 8 Gen 2 sur un smartphone, surtout vu ce qu’en font la plupart des utilisateurs, qui n’exploitent pas la puce à la hauteur de ses performances.

Si dans l’absolu, cette puce suffit bien amplement pour tout ce que l’on fait avec un smartphone de nos jours, par principe, quand on achète un smartphone haut de gamme, il est appréciable de ne profiter que du meilleur. Maintenant ce laïus passé, attardons-nous sur ce que ce P60 Pro a dans le ventre.

Le Snapdragon 8+ Gen 1 adopte une configuration à 8 cœurs, comme la quasi-totalité des processeurs pour smartphones de nos jours. Ce dernier profite de l’architecture suivante :

• 1 Cortex X2 cadencé à 3,2 GHz
• 3 Cortex A710 cadencés à 2,5 GHz
• 4 Cortex A510 cadencés à 1,8 GHz

Le Cortex X2 est le cœur ultra-puissant, les A710 sont un peu moins performants, et les Cortex A510 étant les cœurs efficients pour conserver une certaine autonomie lors de tâches peu gourmandes en ressources.

Avec ceci, le smartphone bénéficie de 8 Go de RAM en LPDDR5, ce qui est assez classique, et de 256 Go de stockage en UFS 3.1. Une autre version profite de 12 Go de RAM et de 512 Go de stockage. Une nouvelle fois, Huawei ne propose que 8 Go de RAM sur la version « de base » alors que ses concurrents proposent 12 Go, ce qui n’est pas très audacieux. Mais a-t-on besoin de 12 Go de RAM ? L’utilisation de l’appareil nous le dire.

Concernant le processeur graphique, c’est du coup un Adreno 730, un GPU très convenable qui assurait déjà des performances élevées quand il est sorti, il faut dire que Qualcomm met le paquet sur les performances GPU de ses puces.

Enfin, on note que c’est ici une version 4G du SoC que l’on a, pas de 5G dans le P60 Pro, la faute à l’embargo américain. Nous verrons, en fin de test, que ça n’est pas forcément un souci, le smartphone peut se contenter de la 4G, qui assure déjà de bons débits.

Performances CPU

Le Huawei P60 Pro n’est pas doté de la puce la plus haut de gamme du marché et c’est bien dommage. Toutefois, le constructeur a disposé un SoC convenable, que l’on retrouvait déjà dans le Mate 50 Pro, un précédent smartphone du constructeur. Ici, nous le comparerons au dernier ténor du haut de gamme, le Samsung Galaxy S23 Ultra, un smartphone qui a su se démarquer par ses excellentes performances.

Si le score en single-core est nettement meilleur, une fois le mode « Performances » activé, le score en multi-core ne s’en retrouve pas nettement amélioré, c’en est assez décevant, mais on ne peut pas attendre d’un 8+ Gen 1 qu’il crache autant de performances que le tout dernier 8 Gen 2, c’est donc assez logique.

Le score Antutu du Huawei P60 Pro est de 1027734 points, ce qui est assez décevant pour un smartphone de cette catégorie. En effet, de nombreux smartphones de la même gamme offrent des performants nettement supérieures.

Performances RAM et stockage

Si bien des smartphones ont 8 Go de RAM, certains haut de gamme profitent maintenant de 12 Go de RAM ou plus. Mais Huawei n’a pas fait ce choix, du moins, pour la version qui est commercialisée en France du P60 Pro. C’est un peu dommage, mais ce n’est pas la quantité de RAM qui pose souci ici. Les scores mesurés sur le Xiaomi 13 Pro avec PerformanceTest n’étaient déjà pas glorieux, mais ici, c’est vraiment mauvais.

En ce qui concerne la RAM toujours, les latences très élevées ne sont pas toujours les plus appréciées, ici, on frôle les 100 ns, ça fait beaucoup sur un smartphone toujours aussi haut de gamme. Le seul point de consolation peut venir de l’UFS 3.1 et de ses débits convenables en stockage, pour un Snapdragon 8+ Gen 1. Il est vrai que ça apporte un certain confort, même si en soi, on ne le ressent pas tant que ça à l’usage.

Performances GPU

Si en effet, le GPU n’a pas été changé depuis le Mate 50 Pro, on remarque que les performances n’ont pas non plus tellement changé, nonobstant le fait que cette fois-ci, j’ai utilisé le smartphone en mode « Performances ». Cela impute toutefois quelques dommages collatéraux sur les performances avec 3DMark, avec certains benchmarks qui se retrouvent au niveau du S23 Ultra, d’autres au niveau du Mate 50 Pro et d’autres bien en-dessous.

La potion magique des applications de benchmarks n’est pas toujours compréhensible, mais dans tous les cas, sachez une chose, c’est que tout fonctionne parfaitement bien, le smartphone est ultra-fluide en jeu, c’est un plaisir également, malgré une tendance à chauffer, mais il sera bien loin d’être le seul.

J’en ai également profité pour jouer un peu avec le Huawei P60 Pro, avec quelques jeux disponibles sur le PlayStore et l’AppGallery. Quelques jeux gourmands n’ont pas suffit à venir à bout de ses performances.

Écran du Huawei P60 Pro

Le constructeur a adopté pour son nouveau smartphone, un verre incurvé sur les 4 bords. On avait l’habitude des écrans incurvés sur les côtés gauche et droit des smartphones, ce qui est très classique depuis des années par ailleurs. Cependant, sur la partie haute et la partie basse, c’est assez nouveau. Cela ne sert que pour l’esthétique de l’appareil et n’a strictement aucune utilité pour l’écran en lui-même toutefois.

Le P60 Pro est doté d’une dalle OLED comme on peut s’en douter, sur un smartphone aussi haut de gamme. Cette dalle d’une taille de 6,67 pouces, dispose de la technologie LTPO, permettant une fréquence adaptative de l’écran.

Ici, le constructeur a adopté une dalle riche en couleurs, pas moins de 1,07 milliards, utilisant l’espace colorimétrique DCI-P3. C’est ce que l’on trouve sur quasiment tous les smartphones de nos jours, il n’y a pas non plus de quoi être excité par ça, c’est la moindre des choses par ailleurs sur un smartphone de cette catégorie.

Il est toutefois regrettable de trouver le smartphone par défaut avec l’écran réglé sur le mode de couleur « normales » et non « vives ». Ce dernier apporte nettement plus de clarté, de contraste et de confort visuel ! Les autres options concernant la colorimétrie et la température de couleur ne nécessitent toutefois pas, selon moi, d’être modifiées.

L’écran adopte une résolution plus élevée que la moyenne, comme aiment bien le faire certains constructeurs de smartphones haut de gamme. La résolution d’affichage est ici de 2700 x 1220 pixels. Mais alors, qu’est-ce que ça apporte de plus au smartphone ? Tout simplement une densité de pixels élevée, de 444 pixels par pouce environ. C’est tout. On peut se contenter d’une résolution Full HD+ classique sur un smartphone, ce n’est pas très dérangeant, on y verrait tout aussi bien dans tous les cas.

Il est toutefois possible de modifier la résolution d’écran, en la mettant soit en résolution élevée, à 2700 x 1220 pixels, soit en basse résolution, en 1890 x 854 pixels. fort heureusement, il existe le mode automatique permettant d’actualiser la résolution en fonction de comment on utilise le smartphone. Si l’on utilise l’appareil en mode économie d’énergie par exemple, le P60 Pro adoptera une résolution d’affichage inférieure.

Concernant la fréquence, elle est de 120 Hz, permettant un affichage fluide, grâce à la dalle LTPO, qui peut être réglée ici aussi, en mode adaptatif, en 120 Hz constants ou en 60 Hz constants. Bien évidemment, les utilisateurs intelligents opteront pour le mode adaptatif.

Comme sur tout bon smartphone, il existe un mode « Always-On Display », ici nommé « Thème d’écran éteint », ce qui n’est pas très correct car il s’agit d’allumer l’écran en permanence, mais passons ce détail. Là-dessus, on retrouve pas mal de thèmes différents et d’affichages tous plus originaux les uns que les autres. Cependant, n’oubliez pas que ce type de thème doit rester sobre, pour ne pas trop consommer de batterie.

Il est également possible d’activer un mode sombre, que l’on peut programmer, de 22h à 7h pour ma part, car le mode clair est nettement plus agréable la nuit. Le mode lecture / confort des yeux est également disponible, jaunissant l’écran pour réduire la quantité de lumière bleue émise par ce dernier. Ce n’est toutefois clairement pas mon truc.

Appareil photo du Huawei P60 Pro

Le Huawei P60 Pro ne présente pas une configuration photo extravagante à base de capteurs 200 MP ni avec 12 objectifs au dos, mais il propose un capteur principal 1 pouce, permettant de capter un maximum de lumière, ce qui est toujours une très bonne chose pour prendre des photos réussies.

Huawei a repris ce qui avait été fait avec le Mate 50 Pro, à savoir un objectif à ouverture variable, de f/1,4 à f/4. C’est agréable pour les utilisateurs qui ont quelques connaissances en photo, permettant d’apporter une touche très personnelle aux clichés que l’on prend. Il est ainsi possible de régler la quantité de lumière qui rentre jusqu’au capteur, et de par le fait, l’effet bokeh que l’on peut faire sur certaines photos, en arrière-plan.

Avec ceci, un téléobjectif d’une résolution de 48 MP, permettant de prendre des photos avec un zoom optique en x3,5, donc sans perte de qualité, ainsi que de monter à x100, avec perte de qualité là bien évidemment, mais rien d’anormal pour un smartphone. Enfin, vient un capteur ultra grand-angle de 13 MP de résolution. Ce dernier prend des photos vraiment en ultra grand-angle, ce que j’apprécie ! En tout cas, en plus large que du x0,5 encore, très certainement en x0,4 ! Ainsi, Huawei rejoint la rare cour des bons élèves sur ce sujet.

Voici les détails des différents capteurs photo :

Concernant les modes de prise de vue, Le P60 Pro dispose de ceux-ci :

• Ouverture variable
• Cliché nocturne
• Portrait
• Photo
• Vidéo
• Pro
• Ralenti
• Panoramique
• Monochrome
• Objectif AR
• Light-painting
• Time-lapse
• Filigrane
• Scanner des documents
• Super macro
• Dual-view
• Haute résolution (48 MP)
• Storia
• Instantané
• Multi-cam

Voici qui laisse de quoi prendre pas mal de photos et s’amuser avec toutes les fonctionnalités du smartphone. Nous avons testé les fonctions essentielles, à savoir le mode photo classique, ou encore le zoom notamment.

Photo automatique

Tout juste sorti et déjà premier du classement DXOMark, le P60 Pro montre une qualité photo en effet très convaincante. Les photos sont de très bonne qualité, bien que sur certains détails lors de photos de paysages, on ne puise pas tout distinguer, forcément, c’est assez logique si la photo en question est très chargée en éléments.

Les couleurs sont riches et très belles, c’est ce que l’on apprécie ici, le contraste est excellent en mode automatique, comme on peut s’en douter sur un smartphone si haut de gamme.

Zoom

Le Huawei P60 Pro dispose d’un grand-angle plus large que du x0,5, ce qui est excellent. A l’inverse, le smartphone dispose également d’un zoom montant à x100 et d’un zoom optique x3,5, donc sans perte de qualité d’image, à la différence d’un zoom numérique.

Tout d’abord, voici quelques photos prises en x10, avant de vous présenter une fonctionnalité très intéressante du P60 Pro.

Ici comme on peut le voir avec le zoom x10, les photos sont également d’une très belle qualité, un peu lissées certes, mais rien de franchement flagrant ou qui puisse gêner en quoi que ça soit le visibilité de certains détails.

De même quand on monte un peu le zoom et que l’on passe en x50, les photos restent d’une qualité dégradée certes, mais tout à fait convenable pour un zoom aussi élevé.

Tous les détails ne sont pas clairement visibles, mais ça semble assez logique au vu du zoom que l’on applique ici.

Passons maintenant en x100 pour voir ce que ça donne avec le zoom maximal du smartphone.

Ici une nouvelle fois, les photos sont vraiment nettes et détaillées, pour du x100 bien évidemment, sinon elles ne sont pas d’une qualité remarquable d’un point de vue général. Le panneau de la rue sur la gauche est parfaitement lisible, c’est tout ce que l’on demande à un smartphone.

Enfin, parlons du zoom x3,5 macro, permettant de prendre des photos d’éléments très proches, comme en mode macro, mais avec le zoom x3,5 donc en utilisant le téléobjectif.

Ces éléments ont été pris en photo à quelques centimètres de distance et très franchement, la qualité d’image est excellente ici aussi, c’est une nouvelle réussite de la part de Huawei sur son nouveau smartphone !

Logiciel EMUI

EMUI est toujours l’interface des smartphones de chez Huawei. Je trouve dommage que le constructeur ne propose pas HarmonyOS pour une interface totalement personnalisée à la sauce Huawei, mais ça n’est pas très grave. Les smartphones restent totalement utilisables malgré-tout. Ensuite, il y a ceux qui vont nous dire que les services Google ne sont pas disponibles, que l’on n’a pas le PlayStore, Google Drive, YouTube …

Alors certes, ce n’est pas disponible nativement. Toutefois, télécharger une application du nom de GSpace permet de profiter de la quasi-totalité des services de Google. Ainsi, en 1 minute, on retrouve Google Maps, YouTube, GMail, Google Drive, Google Photos, la suite Google Docs, Sheets, … et même Google Duo si vous souhaitez appeler des contacts en visio. Alors certes, ce n’est pas disponible nativement et il manque encore des services installés par défaut, permettant de jouer à 2 ou 3 jeux du PlayStore, mais la très large majorité des usages peut être comblée.

N’oublions pas que l’AppGallery, le magasin d’applications de Huawei, s’est agrandi et propose de nombreuses applications disponibles. Ces dernières sont téléchargeables très facilement. Et pour les applications qui ne sont pas disponibles, direction le PlayStore précédemment installé via GSpace. Et sinon, Petal Search est toujours là pour trouver toutes les applications en APK, grâce à diverses sources sur internet. Bien évidemment, l’installation est nettement facilitée via Petal Search, on ne va pas faire une installation manuelle d’une application en APK.

Sinon, l’interface est agréable, Huawei n’a pas changé beaucoup de choses depuis les versions précédentes, c’est toujours aussi stable, bien que ça soit encore plus fluide, la navigation a gagné en confort d’usage. Là où le P50 Pro peut se montrer hésitant parfois et présenter quelques bugs sur le gestionnaire d’applications ouvertes, en ré-ouvrant la dernière application au lieu de tout remonter pour toutes les fermer, le P60 Pro ne présente pas ce souci notamment. On regrette toutefois la quantité d’applications pré-téléchargées, vraiment regrettable sur un smartphone de ce genre.

Connectivité du P60 Pro

On ne va pas tourner autour du pot pendant des années, ce smartphone n’a pas la 5G. Toutefois, c’est vraiment dérangeant de ne pas avoir la 5G sur un smartphone haut de gamme en 2023 ? Pas selon moi, ce n’est certes pas la chose la plus appréciable du monde, mais on peut encore naviguer en 4G sans trop de soucis, le débit est convenable en général pour l’immense majorité des utilisations que l’on peut faire de l’appareil.

Cette absence de 5G ne vient pas d’un manque de volonté de Huawei de proposer cette technologie dans ses smartphones, le constructeur était d’ailleurs l’un des premiers à fabriquer des antennes 5G. Cependant, cela vient de l’embargo américain imposé sur les produits de la marque. C’est fort regrettable, mais il faut reconnaître que l’on peut faire sans.

Voici la liste des bandes cellulaires avec lesquelles le Huawei P60 Pro est compatible :

Pour le reste, on dispose bien d’une connexion Wi-Fi 6, ce qui est agréable et permet de naviguer sur internet tn toute tranquillité chez soi, si on cherche du débit convenable ici, on est servis par ailleurs, avec comme on peut le voir, des résultats convaincants.

Il est toutefois dommage que le P60 Pro ne soit doté que du Bluetooth 5.2 et non pas de la dernière technologie en date qu’est le Bluetooth 5.3 à l’heure actuelle. Côté NFC, le smartphone en est naturellement doté, ce qui lui permet de payer sans contact ou de connecter rapidement certains accessoires en Bluetooth.

Abordons la connectique physique, avec ici, un seul et unique connecteur, le port USB-C de l’appareil. Ce dernier permet de connecter l’appareil à son chargeur secteur ou à tout câble permettant de le charger, naturellement. Il supporte également l’OTG et peut donc être branché à un ordinateur notamment pour du transfert de données. Pas de port Jack en revanche sur ce smartphone.

Qualité sonore du P60 Pro

Comme tout bon smartphone Android haut de gamme, le Huawei P60 Pro est doté d’un système audio stéréo. Ce dernier se compose de deux haut-parleurs, l’un en bas du smartphone, sur la tranche inférieure, on connaît bien cet emplacement depuis des années.

Une nouvelle fois ici, la qualité audio est excellente sur le smartphone, on est à peu près au niveau de ce que propose un iPhone 14 Pro Max. Cela manque un peu de basses cependant, mais rien de grave ici toutefois, l’essentiel est là.

Et l’essentiel, c’est que le son soit clair, agréable et ne sature pas quand on pousse le volume au maximum. L’essentiel, c’est également que les aiguës ne soient pas agressives pour les oreilles, et tout va bien ici. Le constructeur ne propose pas de monter le volume à 200% comme le font d’autres, ce qui est totalement absurde.

Côté puissance sonore, c’est convenable, bien que le P60 Pro aurait pu cracher un peu plus de puissance audio via ses haut-parleurs stéréo. Ici, je n’ai pas trouvé d’égaliseur graphique ou Dolby Atmos à utiliser, mais franchement, je n’utilise jamais les nombreux égaliseurs présents sur mon iPhone, alors ici, avec les 3 ou 4 fonctions qu’ont les smartphones Android, ça ne me dérange absolument pas.

Verrouillage et sécurité du P60 Pro

Pour déverrouiller le P60 Pro, on dispose de pas mal de méthodes. A commencer par le traditionnel code à 4 ou 6 chiffres, mais également le schéma d’Android, le mot de passe, mais ce qui nous intéresse, ce n’est pas tellement ça. C’est avant-tout le capteur d’empreintes digitales. Ce dernier ici est situé sous l’écran et il faut reconnaître qu’il est assez rapide.

Pas aussi rapide que celui du Vivo X80 Pro ou du Xiaomi 13 Pro, mais franchement, ça fonctionne très bien et j’en suis satisfait. Ce dernier est fiable et rapide, il a déverrouillé le smartphone du premier coup quasiment à chaque fois sur la traditionnelle série de 50 essais que je lui fais subir, ainsi que dans l’utilisation au quotidien pendant 2 semaines.

Concernant la reconnaissance faciale en revanche, c’est plus compliqué en quelque sorte. C’est très pratique et appréciable car ça fonctionne bien, de jour du moins … Cependant, quand on essaie d’utiliser le smartphone de nuit, ça n’est pas très pratique il faut le reconnaître. De plus, une simple photo suffit à déverrouiller le smartphone, comme bien des appareils qui fonctionnent sous Android. C’est regrettable, que Huawei n’ai pas exporté le système de reconnaissance faciale 3D qu’il était l’un des premiers à mettre, juste après Apple, sur sa série P, et se le garde au chaud pour la série Mate.

Autonomie du Huawei P60 Pro

Le Huawei P60 Pro est un bon smartphone qui tient la charge sans trop de soucis. Avec sa batterie de 4815 mAh de capacité, il permet de tenir pendant environ la journée. Même en utilisation intensive, le constructeur a été bon élève et a su tirer parti des bonnes performances du Snapdragon 8+ Gen 1 sur ce sujet.

C’est agréable d’avoir un smartphone qui tient la journée et qui peut même pousser un peu plus si on en a une utilisation plus modérée. Cependant, si l’on veut espérer avoir une meilleure autonomie, il ne faut pas abuser sur les photos, vidéos, ni sur le partage de connexion. C’est clairement ce qui consomme le plus de batterie sur l’appareil.

Pour ce qui est de la charge, le P60 Pro accepte la charge filaire avec une puissance de 88 Watts, ce qui est tout à fait satisfaisant, Huawei se bouge enfin et sort de son enfermement dans le 66 Watts, cependant, se bouger pour si peu de puissance supplémentaire, c’est à se demander si c’était bien utile … Mais bon, il charge un peu plus vite que son prédécesseur !

Dans la même lignée, on profite d’une charge sans fil jusqu’à 50 Watts, avec du matériel de la marque toutefois, bien évidemment. Et le smartphone propose également la charge inversée sans fil, pour recharger notamment un boitier d’écouteurs Bluetooth, à condition de ne pas utiliser son smartphone pendant quelques minutes.

Test Huawei P60 Pro : Avis

Le Huawei P60 Pro est incontestablement une réussite. Cette réussite qui se nuance toutefois de petits couacs, que Huawei nous a expliqués certes, mais qui donnent le ton sur l’accélération nécessaire dans l’indépendance de la marque. Le Snapdragon 8+ Gen 1 qui suffit amplement pour tout ce que l’on peut faire avec un smartphone, certes, mais qui sort à l’heure où tous les autres ont un Snapdragon 8 Gen 2. L’absence de 5G, qui est bloquée par les USA, nous indiquent que Huawei devrait faire ses propres modules 5G.

Enfin, le PlayStore toujours aux abonnés absent par défaut. S’il est possible en moins de 2 minutes, de l’installer et de profiter des services Google avec, comme YouTube, Gmail, Drive, … L’absence d’installation par défaut dans le smartphone est problématique pour certains utilisateurs qui ne sont pas le plus à l’aise du monde avec leur appareil. Enfin, on note le nombre d’applications pré-téléchargées, d’applications partenaires, absolument honteux sur un smartphone de cette gamme.

De l’autre côté, l’écran est magnifique, bien que le réglage ne soit pas par défaut sur « Couleurs vives », une fois ceci fait, tout se passe pour le mieux. Les performances suffisent à tout faire tourner comme il se doit, et l’appareil photo profite de fonctionnalités excellentes, et offre un résultat vraiment convaincant.

J’apprécie également la qualité audio, la conception et la fabrication, surtout sur mon modèle blanc, qui a un dos magnifique et qui ne prend pas les traces de doigts comme peut le faire un Xiaomi 13 Pro. Puis la charge rapide 88W et jusqu’à 50W en sans fil, c’est également agréable, de même que la charge inversée pour redonner un peu de batterie à des écouteurs Bluetooth avec boitier de recharge sans fil notamment.